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Appui à la gouvernance économique: Un prêt Fad de 36,6 milliards F Cfa annoncé

Economie
L’opération va accroître la contribution du secteur privé à l’économie béninoise à travers l’amélioration du climat des affaires, le renforcement des Zones économiques spéciales L’opération va accroître la contribution du secteur privé à l’économie béninoise à travers l’amélioration du climat des affaires, le renforcement des Zones économiques spéciales

Une requête de financement du Bénin portant sur environ 36,6 milliards F Cfa est favorablement accueillie par la Banque africaine de Développement (Bad), pour la deuxième phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp II).

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 31 juil. 2024 à 08h31 Durée 3 min.
#gouvernance économique

La Banque africaine de développement (Bad) devrait approuver un prêt Fad (Fonds africain de développement) d’un montant de 46 millions d’unités de compte (Uc), équivalant à environ 56 millions d’euros ou 36,6 milliards F Cfa à la République du Bénin pour le financement de la deuxième phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp II). C’est la recommandation de la direction générale pour l’Afrique de l’Ouest (Rdgw) à travers le Bureau de coordination de la gouvernance et de la gestion des finances publiques (Ecgf) au Conseil d’administration du groupe à travers son Rapport d’évaluation du programme (Bad, juillet 2024).

Cette opération est la seconde d’une série programmatique de deux opérations d’appui budgétaire général (Abg) sur la période 2023-2024, indique le document qui fait suite à une requête officielle de financement en date du 23 février 2024 adressée par le ministre de l’Economie et des Finances au représentant résident de la Banque au Bénin. « Le gouvernement s’engage à prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre en œuvre l’opération dans toute son intégralité et réitère sa demande auprès de la Banque africaine de développement pour la mise en place du financement sollicité », assure le ministre Romuald Wadagni, dans la Lettre de politique de développement envoyée en juin dernier à la Bad.

L’opération couvre la période de juin 2024 à décembre 2025 et poursuit le même objectif que la première phase, celui d’accroître la contribution du secteur privé à l’économie béninoise à travers l’amélioration du climat des affaires, le renforcement des Zones économiques spéciales (Zes), l’appui au secteur agro-industriel et à la résilience climatique.

 

Résultats attendus

Ce programme s’inspire des préoccupations du secteur privé et des femmes entrepreneurs en matière de développement au Bénin. La Chambre de commerce et d’industrie (Cci) du Bénin a identifié plusieurs contraintes du secteur privé, notamment celles relatives aux délais d’obtention des agréments et licences ainsi que la normalisation de produits agricoles.

Exécuté sous l’autorité du ministère de l’Economie et des Finances, à travers la Cellule de suivi des programmes économiques et financiers (Cspef/Mef), le Page-Dsp II entend contribuer à augmenter les investissements privés à 30,2 % du produit intérieur brut (Pib) en 2024 contre 29,9 % en 2022. Le montant des investissements dans la Zes de Glo-Djigbé devrait passer de 11 milliards F Cfa en 2021 à 20 milliards F Cfa cumulés en 2024.

Le délai maximal de paiement des créances des micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) par l’Etat sera réduit de 200 jours en 2021 à 60 jours en 2024. La valeur ajoutée des industries agroalimentaires sera augmentée à 6,4 % du Pib en 2024 contre 6,1 % du Pib en 2022. Il est aussi envisagé l’augmentation du pourcentage d’actrices et d’acteurs qui intègrent systématiquement l’approche genre dans leurs interventions dans le secteur agricole de 10 % en 2022 à 15 % en 2024. Le score de l’Indice de vulnérabilité sera amélioré, en passant de 39,9 en 2022 à 40,2 en 2024.

Réformes

Au nombre des actions de réformes envisagées, souligne le ministre de l’Economie et des Finances, il est prévu : l’élaboration d’un plan de communication pour un changement social et comportemental favorable au genre dans le secteur agricole et l’adoption par le Conseil des ministres du troisième Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (Pniasan III). Il est également attendu l’homologation par le Conseil national de normalisation, de métrologie et de gestion de la qualité (Cnnmgq) des produits lait, pâtes alimentaires et sel iodé. De même, le Plan de contingence national actualisé devrait être approuvé par le Conseil des ministres ainsi que les décrets d’application de la loi sur les changements climatiques. A cela s’ajoutera l’opérationnalisation de l’Autorité d’enregistrement des projets carbone.

En appuyant des réformes structurelles visant à soutenir le développement du secteur privé et de l’agriculture/l’agro-industrie, la Bad, pour sa part, entend contribuer à lever les goulots d’étranglement qui limitent potentiellement l’exécution de ses projets au Bénin et améliorer leur impact sur le développement économique et social du pays. Elle explore, avec les autorités, la possibilité de financer un appui institutionnel, qui permettra notamment de renforcer les capacités des structures centrales de gouvernance et celles impliquées dans le développement du secteur privé et l’appui aux Mpme, y compris celles gérées par des femmes entrepreneurs■

Les acquis de la première phase

D’un montant de 31,3 millions d’Uc, environ 38 millions d’euros, la première phase du programme (Page-Dsp I) a couvert l’année fiscale 2023. Les résultats de sa mise en œuvre ont été jugés « très satisfaisants », d’après le Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats (Eer) de la Banque, réalisé en mars 2024. En effet, les douze mesures retenues dans le cadre du Page-Dsp I ont toutes été réalisées, parmi lesquelles des mesures structurelles qui ont eu un impact direct sur le développement du secteur privé au Bénin. Elles portent notamment sur l’approbation par le Conseil des ministres du projet de loi relatif à l’organisation de la concurrence et la Stratégie nationale du e-Commerce, le lancement du Guichet électronique pour la facilitation des investissements et des exportations. La signature de l’accord d’établissement entre la Direction générale des Douanes et la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) et la désignation d’un agent de la Douane au niveau du Guichet unique de la Gdiz font aussi partie des acquis■

C. U. P.