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Appui à la résilience climatique au Bénin: 18 milliards F Cfa pour protéger les petits agriculteurs

Economie
L’appui de la Bad s’avère une bouffée d’oxygène pour des milliers de petits exploitants,  confrontés à une conjonction de vulnérabilités L’appui de la Bad s’avère une bouffée d’oxygène pour des milliers de petits exploitants, confrontés à une conjonction de vulnérabilités

La Banque africaine de développement engage 30,25 millions de dollars, soit environ 18,15 milliards F Cfa, pour renforcer la résilience climatique de 150 000 exploitants agricoles béninois, notamment dans le Nord.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 29 juil. 2025 à 08h43 Durée 3 min.
#résilience climatique

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé un financement de 30,25 millions de dollars, soit environ 18,15 milliards de francs Cfa, pour appuyer un programme de protection climatique et de résilience agricole au Bénin. Avec ce soutien, quelque 150 000 agriculteurs seront couverts contre les risques climatiques dans un pays où le secteur agricole emploie près de 70 % de la population active, mais reste fortement exposé aux bouleversements météorologiques.

« Cet investissement représente notre engagement à renforcer la résilience climatique du secteur agricole béninois tout en répondant aux besoins urgents des communautés agricoles vulnérables», a déclaré Robert Masumbuko, représentant résident de la Bad au Bénin. « En introduisant des outils innovants de gestion des risques et en renforçant les capacités locales, nous aidons les agriculteurs à s'adapter au changement climatique tout en prévenant les conflits et en promouvant la cohésion sociale dans les zones frontalières fragiles », a-t-il ajouté.

L’appui de la Bad s’avère ainsi une bouffée d’oxygène pour des milliers de petits exploitants, particulièrement dans le Nord du pays, confrontés à des sécheresses plus fréquentes, des inondations imprévisibles, et une insécurité alimentaire persistante. Dans les départements de l’Alibori et de l’Atacora, un agriculteur sur quatre est touché par l’insécurité alimentaire, un taux largement supérieur à la moyenne nationale. Selon les projections, les rendements de coton pourraient chuter de 22 %, ceux du maïs de 6,3 %, entraînant des pertes économiques estimées à plus de 201 milliards F Cfa.

Outre les aléas climatiques, les effets de l’instabilité sahélienne se répercutent à travers les fermetures de frontières avec le Niger et les déplacements forcés.

Levier d’inclusion et de stabilité

Le programme incarne l’espoir de récoltes mieux sécurisées, de revenus stabilisés, d’un avenir plus sûr pour les familles agricoles du Bénin et un rempart contre la précarité et un facteur de cohésion sociale pour les communautés du Nord en particulier.  Représentant un pas de plus vers une agriculture résiliente, durable et adaptée aux défis du climat, il introduit une série d’outils novateurs pour gérer les risques climatiques. Parmi les principaux mécanismes figurent une couverture d’assurance souveraine contre les sécheresses et les inondations, via la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, ainsi qu’une micro-assurance agricole destinée aux petits exploitants. Ces dispositifs visent à améliorer le profil de risque des agriculteurs auprès des institutions financières et à leur faciliter l’accès au crédit et à des investissements mieux adaptés à leur réalité.

En complément, le programme prévoit de renforcer les capacités institutionnelles de gestion des catastrophes, de déployer des systèmes d’alerte précoce avec équipements agrométéorologiques, et de promouvoir des pratiques agricoles intelligentes face au climat.

Au-delà des volets techniques, l’initiative accorde une importance particulière à l’inclusion sociale et à la cohésion dans les territoires les plus vulnérables. Elle cible une représentation d’au moins 30 % de jeunes et 30 % de femmes parmi les bénéficiaires directs. Des activités spécifiques sont prévues pour favoriser l’intégration pacifique des populations déplacées, dans un contexte marqué par les effets de contagion de l’instabilité sahélienne et les pressions migratoires liées à la fermeture de la frontière avec le Niger.