La Nation Bénin...
A travers 318 projets financés depuis sa création, la
Banque d’investissement et de développement de la Cedeao s’impose comme un
acteur clé en Afrique de l’Ouest. Mais face aux défis d’intégration, de
transformation économique et de financement durable, l’institution doit aller
plus loin pour davantage impacter les populations.
De l’électrification rurale à la construction de routes
inter-Etats en passant par des infrastructures sanitaires ou éducatives, la
Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) a multiplié ses
interventions dans les pays membres. A fin 2024, elle affiche 318 projets
financés pour un montant cumulé de 2 741,58 milliards F Cfa, selon le rapport
annuel 2024 de l’institution.
Le bilan est impressionnant avec 3,41 milliards d’unités
de compte (Uc), soit 4,54 milliards de dollars Us engagés. La Banque a ainsi
multiplié par plus de 22 ses engagements en vingt ans. Mais au-delà des
chiffres, les impacts réels se mesurent aux bénéfices pour les populations de
la région.
Les interventions de la Bidc couvrent des domaines
variés: les infrastructures (43,66 %), les services (31,18 %), le développement
rural (11,96 %), l’industrie (7,37 %) et le social (5,83 %). Cette
diversification traduit la volonté d’accompagner la transformation structurelle
des économies ouest-africaines.
Au Bénin, par exemple, la Banque a cofinancé la centrale
thermique de Maria Gléta (120 Mw) et contribué à l’électrification solaire de
750 infrastructures communautaires, pour faciliter l’accès à l’énergie dans des
zones reculées. Dans d’autres pays, elle soutient la modernisation d’aéroports,
le bitumage de routes transfrontalières ou encore la construction de centres
hospitaliers.
Mais malgré ces avancées, certains observateurs pointent
la lenteur de la mise en œuvre de certains projets, ou encore le manque de
visibilité sur l’évaluation d’impact.
Stratégie de mobilisation ambitieuse
Pour soutenir son plan stratégique 2021-2025, la Bidc
prévoit de mobiliser 1,71 milliard de dollars Us supplémentaires et d’injecter
2,57 milliards dans l’économie régionale en cinq ans. L’objectif est de
renforcer l’intégration et de soutenir les secteurs porteurs de croissance.
La Banque a déjà mobilisé près de 6 milliards de dollars
Us auprès de partenaires financiers internationaux et sur les marchés
régionaux. Elle a également signé 71 contrats à terme pour un équivalent de 3
794,62 millions d’euros, preuve d’un certain dynamisme financier réel.
Son capital autorisé, désormais évalué à 2,5 milliards
d’Uc, est détenu à 70 % par les Etats membres de la Cedeao. Les
30 % restants sont ouverts aux partenaires non régionaux.
Créée en 1975 sous la dénomination de Fonds de la Cedeao,
la Bidc s’est transformée pour devenir un acteur financier majeur dans la
région. Elle ambitionne désormais de devenir la première banque régionale de
développement et d’investissement en Afrique de l’Ouest, vecteur
d’industrialisation, de croissance inclusive et de création de richesse.
Mais pour répondre aux défis actuels liés à l’instabilité géopolitique, la vulnérabilité économique, la transition énergétique, l’inclusion financière, la Banque devra améliorer la qualité d’exécution des projets et mesurer rigoureusement leurs effets concrets sur les populations.
Quelques chiffres clés de la Bidc
• 318 projets financés depuis 2004
• 2 741,58 milliards F Cfa d’engagements cumulés
• 3,41 milliards d’unités de compte (UC) mobilisés, soit
4,54 milliards de dollars US
• 5,97 milliards de dollars US levés auprès de
partenaires financiers depuis 2004
• 43,66 % des financements orientés vers les
infrastructures
• 1,71 milliard de dollars US à mobiliser d’ici fin 2025
• 2,57 milliards de dollars US prévus pour injection dans
l’économie régionale (2021-2025)
Montants par opération de prêt :
• 1 million d’UC minimum (environ 1,5 million de dollars
US)
• 20 millions d’UC maximum (environ 30 millions de
dollars US) pour les projets publics nationaux
• 30 millions d’UC maximum (environ 45 millions de
dollars US) pour les projets publics régionaux
• 15 millions d’UC maximum (environ 22,5 millions de dollars US) pour les projets du secteur privé.
Source
: Bidc en bref 2025