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Chute des flux d’investissement vers l’Afrique: Une conséquence des crises

Economie
De nouveaux projets augurent d’une certaine éclaircie pour  l’atteinte des Objectifs de développement durable De nouveaux projets augurent d’une certaine éclaircie pour l’atteinte des Objectifs de développement durable

Les flux d’investissement vers l’Afrique ont chuté de 44 % pour s’établir à 45 milliards de dollars en 2022 en raison des crises qui se chevauchent, selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced). Toutefois, les annonces de nouveaux projets augurent d’une certaine éclaircie pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 17 août 2023 à 07h48 Durée 4 min.
#Chute des flux d’investissement #Afrique
L’investissement étranger direct (Ied) en Afrique a chuté à 45 milliards de dollars en 2022 après le record de 80 milliards de dollars en 2021, selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2023 (Cnuced, juillet 2023) sous-titré « Investir dans l’énergie durable pour tous ». Ainsi, les flux d’investissement vers le continent sont retombés à leur niveau de 2019, alors qu’il était attendu une augmentation de 7 %.
En effet, les accords internationaux de financement de projets en Afrique ont enregistré une baisse pour s’établir à 
74 milliards de dollars en 2022, contre 140 milliards de dollars en 2021, malgré une augmentation de 15 % du nombre de projets. Les opérations internationales de financement de projets ciblant l'Afrique ont baissé donc de 47% en valeur en 2022, analyse la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced).
Pourtant, dans l’ensemble des pays en développement, l’Ied a augmenté de 4 % pour atteindre 916 milliards de dollars, soit plus de 70 % des flux mondiaux. La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) explique ce record par l’augmentation de 37 % du nombre de nouveaux projets d'investissement annoncés dans ces pays, et de 5 % pour les opérations de financement de projets internationaux, notamment dans l'industrie et les infrastructures.
Mais, sur le plan mondial, l’Ied a globalement diminué de
12 % en 2022, pour atteindre 1 300 milliards de dollars. Ce ralentissement est principalement en lien avec la diminution des volumes de flux financiers et de transactions dans les pays développés. En effet, la guerre russo-ukrainienne, la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et les pressions liées à la dette ont entraîné le durcissement des conditions de financement, la hausse des taux d’intérêt et l'incertitude sur les marchés de capitaux.

Odd en sursis

Les transactions financières des entreprises multinationales (Emn) dans les économies développées où l’Ied a chuté de 37 % pour atteindre 378 milliards de dollars, ont affecté le financement de projets internationaux, selon le rapport de la Cnuced. Avec les tensions géopolitiques toujours vives, projette la Conférence, les turbulences du secteur financier accentueraient les faibles tendances dans le financement de projets internationaux et de fusions-acquisitions. Déjà, les premiers indicateurs notés au cours du premier trimestre 2023 confirment cet état de choses. En revanche, la croissance des annonces de nouveaux projets d'investissement, augure d’une éclaircie.
Le déficit d’investissement dans les Objectifs de développement durable (Odd) dans les pays en développement reste prégnant, malgré l’augmentation de l’investissement international dans les secteurs d’intérêt (infrastructures, énergie, eau et assainissement, systèmes agroalimentaires, santé et éducation) en 2022. Un examen des besoins d’investissement à mi-parcours de l’Agenda 2030 pour le développement durable montre que le déficit d’investissement dans tous les secteurs des Odd est passé de 
2 500 milliards de dollars en 2015 à plus de 4 000 milliards de dollars par an, selon la Cnuced.
L’Organisme estime que les pays en développement ont besoin de plus de soutien afin d'attirer des investissements, notamment dans le secteur de l'énergie. Sur un besoin d’investissements dans les énergies renouvelables d’environ 1 700 milliards de dollars par an, ils n’ont attiré que 544 milliards de dollars d'investissements directs étrangers dans les énergies propres en 2022, relève la Cnuced. Les investisseurs européens restent, de loin, les principaux détenteurs de stocks d'Ide en Afrique : Royaume-Uni (60 milliards de dollars), France (54 milliards de dollars), Pays-Bas (54 milliards de dollars).
Plus de 30 pays en développement n’ont pas encore enregistré un seul projet d'investissement international d'envergure dans les énergies renouvelables depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015, ajoute-t-elle. En dehors de l’énergie, les écarts les plus importants concernent l’eau et les infrastructures de transport en raison d’un sous-investissement et de besoins supplémentaires ■