La Nation Bénin...
L’Uemoa et la Boad ont lancé, hier mardi 17 juin à Ouagadougou, la troisième phase du Programme d’appui au renforcement des capacités institutionnelles (Parci III). Doté d’un financement de près de 3 milliards F Cfa, ce programme entend consolider les réformes engagées et accompagner la transformation structurelle des économies de la région.
Nouvelle étape dans la transformation institutionnelle de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Banque
ouest-africaine de développement (Boad) ! Les deux institutions communautaires
ont procédé au lancement officiel de la phase III du Programme d’appui au
renforcement des capacités institutionnelles (Parci III), au siège de la
Commission de l’Union à Ouagadougou, avec le soutien de l’Union européenne
(Ue).
D’un montant de 4,5 millions d’euros, soit près de 3
milliards de francs Cfa, le programme est financé dans le cadre de l’Instrument
de voisinage, de développement et de coopération internationale (NDICI – Global
Europe) 2021-2027. Il vise à consolider les réformes en cours et à améliorer
l’agilité des structures dans leur mission de transformation des économies des
Etats membres.
Ce programme constitue une étape décisive pour «
moderniser et renforcer notre gouvernance, tant à la Commission qu’à la Boad »,
a souligné Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa. Il a insisté
sur la nécessité de disposer de capacités institutionnelles renforcées et d’une
meilleure planification stratégique, condition sine qua non d’une intégration
régionale efficace.
Le président a également salué la dynamique de
co-construction ayant abouti à l’élaboration du plan opérationnel global du
programme, déjà en partie mis en œuvre. Il a évoqué, entre autres,
l’automatisation du calcul de l’indice d’engagement des États dans
l’intégration régionale, les ateliers sur la Vision prospective 2040 de l’Uemoa
et le plan stratégique 2025-2030 dénommé Impact 2030, ainsi que le soutien de
la Boad dans les secteurs de la finance climat et du développement durable.
Partenariat stratégique
Le vice-président de la Boad, Abdoulaye Daffé, a salué l’avènement de cette troisième phase du programme comme un levier stratégique au service d’un développement inclusif, durable et résilient. Il a mis en exergue l’importance d’une gouvernance vertueuse, condition essentielle à la mobilisation des financements, en cohérence avec le plan stratégique « Djoliba » 2021-2025 de la Banque.
« Des administrations performantes, bien formées et bien
outillées sont le socle indispensable à toute politique de transformation
structurelle », a-t-il affirmé, avant d’insister sur l’importance de la
synergie entre institutions régionales et partenaires techniques.
Daniel Aristi Gaztelumendi, ambassadeur de l’Union
européenne au Burkina Faso et auprès de l’Uemoa, a réitéré l’engagement de
l’Union à accompagner les efforts de réforme. Il a rappelé que ce programme
s’inscrit dans une relation plus large de partenariat entre l’Ue et la région,
avec des conventions de financement signées en 2023 et le soutien récent au
programme de sécurité des produits de consommation.
La mise en œuvre du Parci III devrait favoriser des réformes ciblées, notamment l’amélioration de la gestion budgétaire, le renforcement des fonctions de contrôle et d’audit, le développement des ressources humaines, et le soutien aux secteurs émergents tels que la finance climat et le numérique. Le programme se veut ainsi un outil stratégique de transformation pour garantir à la fois la consolidation des acquis et l’appropriation des réformes par les acteurs institutionnels de l’Uemoa. Une approche intégrée centrée sur les résultats guidera le programme jusqu’en 2027.