La Nation Bénin...
Le ratio dette/Pib s’établit à 51,5 % au 30 juin dernier au Bénin, un niveau d’endettement qui reste inférieur au plafond de 70 % fixé par l’Uemoa et ce, malgré une hausse de l’encours à 7 303,2 milliards F Cfa.
A fin juin 2025, l’encours de la dette de l’administration centrale atteint 7 303,2 milliards F Cfa au Bénin (contre 7 256,5 milliards F Cfa à fin mars), soit 51,5 % du produit intérieur brut (Pib) projeté. Il comprend 5 565,8 milliards de dette extérieure (39,2 % du Pib) et 1 737,4 milliards de dette intérieure (12,3 %), détaille le Bulletin statistique de la dette publique - Deuxième trimestre 2025 publié par la Caisse autonome de gestion de la dette (Cagd, juillet 2025).
Le taux d’endettement reste à un niveau inférieur au
plafond de 70 % fixé par le pacte de convergence de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (Uemoa).
La structure de la dette reste ainsi largement extérieure
avec 76,2 % de l’encours total. Elle est majoritairement détenue par des
non-résidents à hauteur de 87 %. L’euro reste la principale devise
d’endettement avec 58,2 % du portefeuille, devant le franc Cfa (23,8 %) et le
dollar américain (10,2 %).
Au deuxième trimestre, le Bénin a confirmé sa capacité à
mobiliser des financements et à honorer ses engagements. En avril 2025,
l’agence internationale de notation financière Standard and Poor (S&P) a
confirmé la note souveraine BB- du pays, avec une perspective positive pour le
pays. En juin, la sixième revue du programme de Mécanisme élargi de crédit et
Facilité élargie de crédit (Medc/Fec) et la troisième revue du Fonds de
résilience et de durabilité (Frd) avec le Fmi se sont conclues par un décaissement
de près de 90 millions de dollars. Sur le premier semestre, le service de la
dette s’élève à 569,1 milliards F Cfa. Aucun arriéré n’a été enregistré, signe
d’une discipline budgétaire préservée, assure la Cagd chargée de
l’amortissement de la dette.
Tirages et nouveaux engagements
Les tirages sur emprunts en devises atteignent 697,3
milliards F Cfa à fin juin 2025, indique le Bulletin. Ces décaissements
proviennent à hauteur de 216,6 milliards des institutions multilatérales, de
12,9 milliards des créanciers bilatéraux, de 158 milliards des banques
commerciales internationales et de 309,8 milliards pour l’eurobond émis en
janvier. En monnaie locale, ils sont chiffrés à 16,3 milliards, principalement
auprès de la Banque ouest-africaine de développement (Boad).
Sur le marché régional Uemoa, le Bénin a mobilisé 100,1
milliards, dont 94,5 milliards en obligations et 5,6 milliards en bons du
Trésor pour financer le budget. Les nouveaux engagements signés au premier
semestre s’élèvent à 650 milliards F Cfa en devises et 50 milliards en monnaie
locale. Parmi eux figurent un financement auprès de Deutsche Bank de 328
milliards sur quinze ans et un eurobond de 500 millions de dollars équivalant à
290,1 milliards F Cfa, ainsi que des
prêts du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (Fkdea) et de
la Banque européenne d'investissement (Bei).
Le portefeuille compte 78 titres en circulation pour un encours global de 1 432,6 milliards F Cfa, dont 72 obligations pour 1 404 milliards et 6 bons du Trésor pour 28,6 milliards.
Partenariats public-privé
Quatre projets de partenariat public-privé sont recensés
pour un montant global de 91,2 milliards F Cfa. Ils concernent
l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, l’assainissement des boues
de vidange, quatre centrales solaires d’une capacité totale de 50 MW dans le
Nord et le Centre, ainsi qu’un terminal mixte au port de Cotonou mis en service
en juillet 2025. Aucun de ces projets ne bénéficie de garantie de l’État ni de
contrepartie budgétaire directe.
Au total, la situation de la dette publique du Bénin à
mi-2025 apparaît globalement maîtrisée. Le niveau d’endettement reste conforme
aux normes régionales, sans arriérés de paiement. Le pays conserve un accès
soutenu aux financements internationaux et régionaux. La structure du
portefeuille, très largement à taux fixe et avec des maturités allongées,
contribue à réduire les risques.
Toutefois, la forte exposition extérieure, en particulier
vis-à-vis de l’euro, demeure un point de vigilance, de même que la
concentration des échéances à court terme sur le marché domestique.
La stratégie pour le second semestre devrait consister à
poursuivre la diversification des bailleurs, à consolider les financements
concessionnels, à mieux gérer l’exposition de change et à encadrer les
engagements des entreprises publiques et les projets en Ppp. Ces orientations
apparaissent essentielles pour préserver la soutenabilité de la dette tout en
renforçant l’ambitieux programme d’investissements publics du Bénin.
PRESIDENCE DU BENIN