La Nation Bénin...
L’Instad note une détente du niveau général des prix au Bénin en novembre, soutenue par les produits alimentaires, les services de restauration et le secteur primaire. Cette évolution confirme la poursuite du reflux des tensions inflationnistes observée depuis plusieurs mois.
Le niveau général des prix à la consommation a reculé encore en novembre. Selon le Bulletin mensuel de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) publié par l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), l’indice national s’établit à 101,7 contre 102,0 en octobre, soit une diminution mensuelle de 0,3 %.
L’Institut attribue cette baisse à la division « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées », dont l’indice recule de 0,7 % en novembre. Les légumineuses enregistrent une diminution significative des prix de 5,4 %, liée au début de saison du haricot et du voandzou. Les prix des céréales se replient de 2,5 %, grâce à une bonne disponibilité du maïs en grain sur les marchés.
Cette détente sur les produits agricoles contribue à la baisse de l’indice de la division « Restaurants et services d’hébergement » qui diminue de 0,7 %. Le bulletin signale en particulier une chute de 1,7 % dans la sous-classe « Restaurants, cafés et autres », en lien avec le repli général des prix des denrées alimentaires.
En parallèle, l’inflation sous-jacente, mesurée hors produits frais et hors énergie, s’établit à 100,3 contre 100,4 en octobre, soit une diminution de 0,1 % sur un mois.
Du point de vue de la provenance, les prix des produits locaux diminuent de 0,4 %, tandis que ceux des produits importés reculent de 0,1 %. L’ajustement des prix est donc principalement porté par les biens à forte composante locale, notamment alimentaires.
Inflation annuelle modérée
L’indice général progresse de 1,1 % par rapport à novembre 2024. Cette hausse est portée notamment par les divisions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées »
(+4,5 %), « Vêtements et chaussures » (+2,5 %), « Santé » (+2,9 %) et « Transports» (+2,1 %). Elle est toutefois tempérée par la réduction des prix dans les divisions « Information et communication» (−2,0 %) et « Restaurants et services d’hébergement » (−7,7 %). Le bulletin rappelle que le taux annuel était de 1,8 % en octobre, traduisant une décélération significative.
Les prix des produits frais augmentent de 7,4 % en un an, et ceux des produits énergétiques de 7,2 %. Les prix des produits importés progressent de 3,5 %, tandis que ceux des produits locaux augmentent de 0,7 %.
Par secteur, les hausses proviennent principalement du secteur secondaire (+6,2 %) et du secteur primaire (+1,4 %), alors que les prix du secteur tertiaire diminuent de 3,6 %.
Le taux d’inflation en moyenne annuelle ressort à 1 % à fin novembre, soit une légère hausse de 0,1 point par rapport au mois précédent. Cet indicateur, calculé sur 24 mois d’observation, demeure largement inférieur au seuil de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) fixé à 3 %.
Contrastes entre régions
Les évolutions régionales montrent des variations importantes. La région Sud-Centre enregistre une baisse mensuelle de 3,1 %, avec un indice qui chute à 98,9. A l’inverse, la région du Centre affiche une hausse notable de 2,8 %, atteignant 101,9. Le Nord-Est, malgré un léger recul mensuel de 0,6 %, reste la région la plus inflationniste en glissement annuel, avec une progression des prix de 9,1 %.
Les prix moyens de plusieurs produits essentiels varient fortement d’une ville à l’autre. Par exemple, le maïs en grain est vendu entre 155 F à Bohicon et 241 F à Porto-Novo. Le riz long importé oscille entre 579 F à Lokossa et 704 F à Parakou. L’oignon frais rond atteint 1 283 F à Bohicon, contre 844 F à Parakou. Pour le gaz domestique de 12,5 kg, les prix varient de 9 983 F à Lokossa à 11 313 F à Parakou. Ces écarts révèlent des différences persistantes dans le coût de la vie selon les zones du pays.
Les contrastes régionaux, la progression de certains secteurs comme le transport ou la santé et les hausses observées sur les produits frais rappellent que l’accalmie des prix demeure fragile et dépendante des conditions d’approvisionnement.