La Nation Bénin...
La
question du financement des projets d’investissement par les institutions
financières se pose avec acuité au Bénin, dans la sous-région et en Afrique.
Les opérateurs économiques sont confrontés à la réticence des banques à
financer leurs projets sans connaître véritablement les raisons. Face à la
question, le banquier et chartered professional accountant Jean-Jacques Golou,
fort de ses expériences de près de 20 ans dans le secteur bancaire, livre les
raisons possibles de cette frilosité et évoque des cas pratiques en vue d’une
meilleure compréhension.
La
Nation : L'économie béninoise est considérée comme l'une des plus dynamiques
avec un taux de croissance appréciable en dépit des différentes crises
conjoncturelles. M. le directeur général, quelle plus-value les banques
apportent-elles à cette dynamique ?
Effectivement, l’économie béninoise est considérée comme l’une des plus dynamiques, grâce notamment aux nombreux projets en cours d’exécution, le pays étant en chantier. Parce que les banques sont des acteurs clés dans toute dynamique économique, ces projets nécessitent généralement leur intervention. Je suppose que ces gros projets en cours au Bénin sont conduits par certaines grandes entreprises locales et quelques grands groupes internationaux. Les échanges financiers avec leurs fournisseurs, leurs maisons-mères se font via nos correspondants, notamment les opérations en dehors de la zone Uemoa. Les transactions financières entre les différents acteurs de l’économie nationale se font par voie bancaire, pour la partie formelle de leurs opérations, à travers la mise à disposition de divers instruments et produits bancaires (cautions en faveur de l’Etat ou des entreprises, virements, traites, etc..). La chaîne de valeur intervenant sur ces projets est, pour la plupart du temps, accompagnée par les banques commerciales. Quand je prends le cas des importations d’équipements et d’intrants devant servir à l’exécution de ces divers projets par exemple, les banques commerciales utilisent leurs lignes auprès de correspondants bancaires internationaux à travers la confirmation de lettres de crédit, tout en les aidant à sécuriser ces opérations grâce à leur expertise en matière de commerce international. Et lorsque vous regardez l’ampleur des investissements en cours, notamment dans le secteur du Btp, il faut comprendre que les lignes avec ces correspondants bancaires peuvent se retrouver vite saturées. Ce qui pourrait pénaliser d’autres opérations de moindre envergure et pousser certaines banques à renégocier leurs lignes même si cela peut souvent prendre du temps, à un coût peut être plus élevé, au regard de l’appréciation par ces correspondants, du risque pays, généralement influencé par le contexte sous-régional. Les banques font également des appuis en trésorerie au profit de toute la chaîne de valeur intervenant autour de ces projets pour l’accélération de leur exécution. Ce qui peut aussi induire une pression sur la liquidité de ces banques et d’autres recours pour répondre à leurs engagements, surtout lorsque la politique monétaire devient restrictive. Au regard donc de ces efforts, vous comprenez que nous contribuons fortement au financement et de facto, à la croissance de l’économie béninoise et sommes une courroie de transmission capitale entre les acteurs économiques, à l’intérieur du pays, ainsi qu’entre ces acteurs nationaux et leurs partenaires à l’extérieur.
Comment
peut se faire ce jeu de caution de sorte que les entreprises puissent trouver
satisfaction et que les banques arrivent également à tenir ?
La multiplication des cautions, que je viens d’évoquer dans le secteur Btp par exemple, vient accroître la pression sur les banques commerciales en termes de concentration sectorielle puisqu’il faut le reconnaître, les banques commerciales ont des limites qui s’expriment en ratios réglementaires, ratios de gestion et autres indicateurs découlant de leurs politiques d’appétence au risque approuvées par leurs conseils d’administration. Ainsi, avec la prédominance d’un secteur comme celui des bâtiments et des travaux publics, certains ratios-clés peuvent connaître des dépassements. Pour y faire face, certaines banques commerciales qui appartiennent à des groupes bancaires peuvent obtenir une participation directe d’autres établissements de crédit du même groupe ou se tourner vers d’autres confrères de la même place bancaire ou de l’Uemoa en vue de limiter leurs concentrations dans ce secteur. Elles peuvent également solliciter des contre garanties auprès d’autres filiales du même groupe bancaire ou de fonds de garanties et autres institutions éligibles au titre du dispositif prudentiel pour neutraliser ces dépassements ou surexpositions sur une signature. Ce genre de concentration est régulé par le ratio de division des risques, qui est un ratio réglementaire, et qui établit qu’une banque commerciale ne peut pas se positionner pour plus de 25 % de ses fonds propres sur une même signature ou un groupe de clients liés. Ainsi, une banque qui a des fonds propres de 100 francs ne peut pas mettre plus de 25 francs sur une entreprise qui sollicite un financement en trésorerie. Il y a quelques années, nous avions la possibilité de mettre jusqu’à 75 francs. Mais entre-temps, la réglementation a évolué dans le sens d’avoir une plus grande résilience du système bancaire dans notre zone monétaire, eu égard aux diverses crises internationales connues au cours des années 2000. Dans ces conditions et au regard de la limite de concentration imposée par les autorités de régulation au travers de la norme de division des risques, pour aller au-delà des 25 francs, certaines banques vont simplement partager le risque, comme indiqué précédemment, ou obtenir des contre garanties d’institutions éligibles selon le dispositif prudentiel pour boucler leurs accompagnements. Donc les relations intra-filiales, intra banques du même marché, sont nécessaires pour donner satisfaction aux entreprises ayant de gros besoins. Et c’est ce qui permet de faire aboutir plusieurs projets d’investissements en cours dans notre pays.
Les établissements financiers appuient les projets d'investissement. Quel regard portez-vous sur cet accompagnement ?
Lorsqu’une banque commerciale est sollicitée par une entreprise, cette banque regarde d’abord sa capacité à satisfaire l’entreprise. Je vais partir d’un exemple pour mieux me faire comprendre. Je suis une banque avec des fonds propres de 100 francs et une entreprise me sollicite pour un dossier de financement de 150 francs. Cela devient compliqué car si je prends ce risque et que cela se passe mal, je suis obligé de passer ces 150 francs en provision et faire passer mes fonds propres à -50 francs. Si ce risque advenait, la commission bancaire interviendra pour demander de recapitaliser, en droite ligne avec les exigences de l’Ohada. Conséquence, je dois demander aux actionnaires de mettre la main à la poche à nouveau. Et dans ces conditions, l’activité bancaire n’est plus intéressante pour eux. Et lorsque les fonds propres virent au rouge, il y a beaucoup de conséquences négatives sur les engagements existants avec le risque d’être mis sous administration provisoire si les difficultés persistent. L’activité bancaire reste très complexe. Par ailleurs, il existe un facteur clé qui est le risque de réputation, qui peut naître d’une situation banale comme une mauvaise décision majeure de crédit, un problème de gestion de liquidité qui se poserait avec acuité, un incident opérationnel majeur comme une erreur d’appréciation au plan juridique ou un transfert d’un montant très important envoyé doublement à un fournisseur... Les conséquences sont quasi immédiates.
Alors,
lorsqu’une banque reçoit un dossier, il y a des préalables à apprécier. Il faut
déjà regarder le montant sollicité, voir si la banque est capable de porter
seule l’engagement ou s’il faut envisager de partager l’opportunité avec le
groupe bancaire, tout en jaugeant sommairement la rentabilité et l’intérêt de
l’affaire à travers la vitalité du secteur d’activités et la présence
d’éléments-clés de succès nécessaires pour réussir dans ce secteur. Ensuite, il
faut vérifier le sérieux du client, ses expériences dans l’activité, son passé,
etc... Lorsque ce préalable est rassurant, nous pouvons décider d’aller plus
loin avec ce partenaire en appréciant l’apport du partenaire dans l’affaire
qu’il propose, voire en l’amenant à le revoir à la hausse, tout en proposant
une structuration appropriée en fonction des risques identifiés et du résultat
des stress tests effectués sur certains paramètres quantitatifs. L’absence
d’apport personnel ne rassure point la banque, quant à l’engagement intrinsèque
du client. Plus le promoteur met la main à la poche, plus l’intérêt de la
banque à l’accompagner s’affirme, toutes choses étant égales par ailleurs. Ce
sont ces considérations qui prennent parfois beaucoup de temps, avec le poids
du quotidien, qui font que certaines personnes estiment à tort que les banques
ne financent pas ou sont hésitantes. Il peut aussi arriver que nous fassions
recours, dans le processus décisionnel à des cabinets pour des évaluations, si
la banque n’a pas en son sein l’expertise nécessaire dans certains domaines
d’activités, pour mieux apprécier le projet.
De
nombreux projets, quoique viables, sont laissés sur le carreau malgré la
surliquidité des établissements financiers. Qu'est-ce qui explique cette
frilosité des institutions bancaires?
D’abord la question de la surliquidité évolue dans le temps. La banque peut connaître aussi bien des périodes de surliquidité que des périodes de tensions de liquidité. Ce qu’il faut noter dans tous les cas est que la liquidité, en dehors du capital injecté par les actionnaires, ne nous appartient pas. Elle appartient en grande partie aux clients qui sont des déposants. C’est essentiellement à partir de l’argent de ces déposants et aussi des ressources importantes empruntées aux guichets de la Bceao que la banque finance les projets. La liquidité est un facteur important dans la réputation d’une banque et elle doit être gérée avec beaucoup de rigueur. Nous avons vu dans plusieurs pays tels que l’Argentine, la Grèce, etc. les méfaits d’une crise de liquidité. Lorsque ces crises sont sévères, les citoyens envahissent les banques pour tenter de retirer leurs avoirs.
Maintenant,
la frilosité des banques que vous évoquez est surtout liée à l’aspect risque et
je vais partir du macro au micro. Il est important de prendre en compte les
perturbations au niveau mondial. Un projet peut avoir été soutenu
financièrement par une banque à un moment où l’environnement international a
été stable, mais être perturbé dans son exécution quelques mois seulement plus
tard lorsque la chaîne de fabrication des matériaux ou de production des biens
devant servir à la réalisation dudit projet est désorganisée en raison de faits
majeurs tels que la guerre ou la modification de la politique économique du
pays de fabrication. Les conséquences peuvent aller d’un rallongement du délai
de fabrication à un relèvement du coût de production et d’acheminement, voire à
l’annulation pure et simple de la commande. La suite est forcément une
restructuration de l’échéancier du crédit dans les livres de la banque qui l’a
financé. Or la restructuration est assimilée à une dégradation du portefeuille
de crédits, et la survenance d’un seul impayé sur une créance restructurée,
quelle qu’en soit la raison, conduit tout simplement à son déclassement en
créances douteuses litigieuses, ce qui a un impact sur les fonds propres de la
banque prêteuse. Bien souvent, des financements complémentaires sont
nécessaires pour mener à terme le projet, dans un contexte où la banque a déjà
décaissé la totalité de son financement et le promoteur a épuisé toutes ses
ressources propres possibles. Cet état de choses contraint la banque à devoir
compléter son financement, augmentant son risque de crédit dans l’affaire étant
donné que les simulations de base avaient été faites en fonction de la capacité
de remboursement qui découle des projections de l’activité.
Considérons
à présent l’environnement sous régional avec l’instabilité politique engendrée
par les coups d’Etat et les actes terroristes dans la sous-région. Un
investisseur, un financeur, un bailleur de fonds sera forcément frileux à
l’idée de s’engager sur quatre ou cinq ans dans un projet, surtout si ce projet
a besoin de débouchés sur d’autres marchés de la sous-région pour être
rentabilisé. L’exemple simple le plus perceptible est le secteur des
transporteurs avec la crise entre le Bénin et le Niger. Je vois mal une banque
accompagner un opérateur économique, toutes choses étant égales par ailleurs,
dans un projet d’achat de camions devant transporter des marchandises sur ce
corridor. Il peut donc apparaître
difficile pour des financeurs de se projeter sur du moyen ou long terme. Les correspondants bancaires enregistrent ces
péripéties dans la sous-région et les intègrent dans le calcul du risque. Ce
qui rend l’activité bancaire très coûteuse pour les banques et les entreprises.
Notez
que la réduction des facteurs d’incertitude politique et économique est
capitale pour l’essor de l’activité de financement. Plus ces facteurs sont importants et
nombreux, moins les banques sont incitées à financer au regard des règles
prudentielles strictes qui gouvernent leur activité.
Pourtant, les gouvernements font beaucoup d’efforts pour garantir un environnement sécuritaire et favorable aux investissements.
Oui, les gouvernements font beaucoup d’efforts, mais parfois le contexte sous-régional s’impose à eux comme je l’ai indiqué plus haut. L’instabilité dans notre zone a un impact sur plusieurs secteurs de nos économies avec pour corollaire, l’augmentation du volume des échanges dans le secteur informel, pour échapper à la pression fiscale découlant de la baisse des recettes publiques. Cette baisse est souvent due à une réduction des marges de manœuvre de certains Etats suite à des chocs. Un choc dans un pays impacte généralement l’activité dans les pays voisins, la notation du pays impacté peut donc baisser, le rendant ainsi moins attractif aux yeux des correspondants bancaires qui peuvent corser les conditions de transactions avec les banques commerciales de ces pays. Conséquence, l’intervention des banques locales s’en trouve affaiblie.
Les
problèmes sécuritaires et politiques, ainsi que les chocs sur l'offre de
produits alimentaires et énergétiques qu'ils induisent, entraînent une hausse
des prix qui mine notre sous-région et stresse les partenaires financiers. Face
à cela, la Banque centrale qui est habilitée à réguler l’économie à travers sa
politique monétaire réagit pour chercher à la stabiliser, notamment par la
maîtrise de l’inflation dont les dérapages constituent sa grosse crainte. En
effet, au-delà de nombreux déséquilibres qu'elle peut engendrer dans
l'économie, une forte inflation réduit le revenu réel, c'est à dire le pouvoir
d'achat des populations, notamment les plus vulnérables et impacte négativement
les décisions d'investissement des agents économiques. Qu’il vous souvienne,
lorsque l’inflation à la fin de la Covid a dépassé sensiblement le plafond
acceptable de 3 %, dans un contexte de début de la guerre russo-ukrainienne, la
Banque centrale a opté pour une politique monétaire restrictive, dans la
logique de ralentir la hausse des prix. Beaucoup d’efforts doivent être encore
faits pour donner une totale assurance aux financeurs d’investir sereinement
dans notre zone et aux banques commerciales de financer paisiblement les acteurs
économiques sur des durées relativement longues. Des aspects totalement
imprévus peuvent venir troubler la quiétude du banquier dans le suivi de sa
créance.
Qu’en
est-il de l’environnement national ?
Lorsque nous prenons l’environnement national, le Bénin connaît des réformes structurelles de l’économie dont le but est d’améliorer le climat des affaires. Mais le problème est que certaines entreprises ne s’y préparent pas convenablement et se retrouvent rapidement en difficulté. Nous avons quelques opérateurs économiques organisés, structurés et concentrés sur le marché, mais beaucoup le sont moins. Ce n’est pas toujours la faute des promoteurs d’entreprise. Vous avez des promoteurs, riches d’ambitions, mais l’organisation qu’ils mettent en place pour leur concrétisation n’est pas à la hauteur, et parfois dans le temps, elle perd de son efficacité. Les raisons sont multiples : crise de confiance avec leur entourage et leurs partenaires d’affaires, confusion du chiffre d’affaires de l’entreprise avec leur propre revenu manque de liquidité, car diversifiant constamment et à outrance leurs activités au gré des opportunités du moment, sans une maîtrise suffisante de ses contours; dès que l’activité-mère génératrice principale de flux vacille fortement, tout le reste s’écroule. Conséquence, l’entreprise meurt quelques années après sa création.
La
question de l’asymétrie d’informations se pose également avec acuité dans nos
pays, bien plus que dans les pays bien organisés. Le client a généralement plus
d’informations que son banquier et en retient volontairement une plus grande
partie. Les clients, pour la plupart, sur-confiants généralement, n’aiment pas
partager leurs difficultés avec les banques, surtout quand ils sont endettés.
Et malheureusement, il est souvent difficile de corriger le tir quand la banque
est tardivement mise au parfum, car la situation se retrouve souvent déjà très
dégradée.
Par
expérience, ce sont ceux qui disent très souvent que les banques n’accompagnent
pas l’économie qui mettent souvent les banques en difficulté. Sinon, un client
correct, un promoteur sérieux d’une entreprise qui est sûr de lui-même, qui
sait là où il va, et est bien structuré, doit pouvoir trouver le financement
pour son projet. Cela m’étonnerait que trois ou quatre banques déclinent
l’accompagnement d’une affaire si elle est bien pensée et bien montée. Sur les
20 dernières années, les banques ont enregistré dans leurs livres, des dizaines
de milliards de créances en souffrance même s’il faut reconnaître une amélioration
ces toutes dernières années. Aujourd’hui, les banques sont détentrices
d’importants biens immobiliers, d’équipements avec lesquels elles ne peuvent
rien faire, les marchés immobilier et secondaire n’étant pas profonds. Ces
biens appartenaient à des clients qui croyaient fortement en leurs projets. Il
faut noter que les premiers propriétaires immobiliers au Bénin, en tout cas,
dans les grandes agglomérations, sont les banques réunies.
Vous insistez beaucoup sur les risques en matière de financement des projets. Et pourtant, certains projets bien que jugés sans risque majeur n’arrivent pas à lever des fonds. Qu’est-ce qui explique cela ?
C’est notre expérience du financement qui fait que nous sommes méfiants et chaque dossier sur notre table est toujours unique. Une banque est constituée d’agents (commerciaux, analystes de crédit…) dont la somme des expériences s’exprime en plusieurs siècles. Ils interviennent dans l’appréciation des dossiers de crédit soumis à la banque. Les insuffisances identifiées sont partagées avec les promoteurs pour apport d’éléments de réponse. Mais permettez-moi de lever une équivoque, nous parlons d’une banque commerciale. Ce qui signifie que les promoteurs qui viennent solliciter l’appui de la banque sont supposés être déjà plus ou moins en activité et font recours à la banque commerciale pour grandir. Mais il est souvent plus risqué pour les banques commerciales de financer des start-up. Un promoteur d’une start-up qui sollicite les banques en vain va estimer que les banques ne l’accompagnent pas. Les banques commerciales ne sont pas faites pour financer forcément les start-up, même s’il peut avoir des exceptions. Sous d’autres cieux, il existe des institutions financières spécialisées pour les start-up. De la même manière, il existe des institutions financières spécialisées pour les très gros projets d’investissement. Mais dans notre sous-région, beaucoup font l’amalgame, croyant que les banques commerciales doivent financer les gros projets infrastructurels et les start-up. Ce n’est pas leur vocation première. En effet, une modification de certains paramètres (durée, taux, etc..) du financement suffit pour conduire à une dégradation du portefeuille, ou un délai trop long de sortie du financement peut dégrader sensiblement le profil de liquidité de la banque commerciale. Concernant les conditions d’accompagnement, nous partons en général du taux de base bancaire qui est propre à chaque banque. La banque définit ce taux de référence, qui est influencé par la politique monétaire et la qualité de son portefeuille, et en fonction du risque propre au dossier de financement en face, elle va soit réduire ledit taux ou l’augmenter. Deux clients ayant le même projet et faisant au même moment recours à la même banque peuvent avoir des conditions tarifaires différentes en fonction du risque mesuré, tout comme deux jumeaux aux traits parfaitement similaires peuvent avoir des indices permettant de les distinguer. C’est cela la question de la tarification. J’appelle les promoteurs à davantage faire confiance aux banques.