La Nation Bénin...
Le
Trésor public s'illustre par une gestion rigoureuse des ressources de l'État
grâce à une organisation efficace et des outils de contrôle avancés.
Face aux défis de la sécurité et de la disponibilité de liquidité, un ensemble de réformes et d'innovations mis en œuvre par le Trésor public permet aujourd'hui une meilleure gouvernance financière au service de l'État et des partenaires. La gestion des finances publiques au Bénin repose désormais sur le principe d'unité de trésorerie. Une approche qui centralise les fonds publics dans un compte unique domicilié à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao). Ce modèle coordonné par un comité de trésorerie, permet une surveillance des ressources et assure la traçabilité des opérations financières de l'État. Selon Félicien Dakodo, trésorier général de l'État, cette centralisation représente un pilier fondamental pour garantir la transparence et la sécurité des fonds publics. « Le principe d'unité de trésorerie se retrouve dans l'activité de gestion de la trésorerie, laquelle est pilotée par un comité que nous appelons comité de trésorerie », explique-t-il. L'unité de trésorerie est appliquée aux institutions, ministères, collectivités territoriales et les établissements publics à caractère administratif, organismes de protection sociale, tout en intégrant les ressources extérieures destinées aux projets d'investissement. Au-delà du compte principal géré par la Bceao, des comptes de relais dans des banques commerciales facilitent la collecte des fonds, notamment en provenance des départements ou communes, avant leur rapatriement vers le compte principal. « Ces comptes de transit permettent de collecter tous les fonds dégagés de l’intérieur du pays par les comptables du réseau du Trésor vers le compte principal », précise Félicien Dakodo, soulignant l'efficacité de ce système de collecte décentralisé. À ce jour, le Trésor public dénombre environ 5 421 comptes de dépôt dans ses livres, représentant un montant de 763 milliards de francs Cfa. « Ce sont des fonds libres, hors budget, qui, autrefois, étaient dispersés sans surveillance, mais aujourd'hui, ils sont sous contrôle», certifie le trésorier général, qui précise que des applications numériques permettent désormais une surveillance en temps réel des caisses comptables. Assurer la liquidité des fonds est un défi permanent pour le Trésor public. La loi organique relative aux lois de finances impose au Trésor de garantir cette liquidité, même en cas de demandes massives de retrait. « Le Trésor prend les dispositions pour assurer la liquidité des fonds. C'est un devoir sur lequel nous travaillons pour répondre aux besoins de décaissement des correspondants », rassure Félicien Dakodo. Dans le cadre de cette politique, un système d'annonce de trésorerie permet de connaître mensuellement les besoins de décaissement des comptables et des déposants du Trésor. Il s’agit d’un dispositif en voie de dématérialisation complète.
Le Trésor public a mis en place un compte de garantie des dépôts des correspondants à la Bceao pour pallier les éventuelles tensions de trésorerie, renforçant ainsi la sécurité des fonds publics. Aussi, un coussin de trésorerie a été mis en place pour avoir une réserve de fonds qui permet à l'État de continuer à fonctionner même en situation difficile pendant un certain nombre de mois. «C'est un élément qui permet de continuer à fonctionner, à payer les salaires, à satisfaire les besoins des correspondants sur un certain nombre de mois, même si on ne réalise pas de recettes », détaille le trésorier général Félicien Dakodo. Outre la disponibilité de liquidité, la qualité de service figure aussi parmi les priorités du Trésor qui entend égaler, voire surpasser le confort de gestion autrefois offert par les banques. L'institution a normalisé les comptes de dépôt et mis à disposition des outils comme les chéquiers, les ordres de virement et plateformes en ligne (Fleurette et eFleurette) pour simplifier l'accès aux comptes. Pour atteindre un niveau de performance élevé, le Trésor public béninois procède à une fermeture progressive des comptes en dehors du compte unique. Cette opération entamée il y a trois ans, a permis de rapatrier des fonds dispersés avec un taux de clôture de 65,10 %. « Nous avons rapatrié 106 milliards de francs Cfa sur le compte unique, contre 210 milliards attendus », confie le trésorier général de l’État. Dans une optique d'amélioration continue, le Trésor public est désormais certifié Iso, garantissant la qualité et l'efficacité de ses processus. « La deuxième étape de renouvellement de cette certification est en cours, et notre processus de gestion de la trésorerie a récemment été audité pour apprécier les délais de paiement », ajoute-t-il. Ces efforts ont permis aujourd’hui au Trésor public d’enregistrer une progression significative des dépôts des partenaires techniques et financiers (Ptf), passés de 3 milliards de francs Cfa en 2016 à 79 milliards à fin septembre 2024. Cette augmentation reflète une confiance renouvelée envers le système financier public béninois, résultat des efforts du Trésor public pour sécuriser et optimiser ses opérations. Il faut rappeler qu’avant 2016, certains partenaires techniques et financiers qui n'ont pas encore adhéré à ce principe, bénéficiaient de dérogations leur permettant de loger leurs fonds sur des comptes spécifiques. Ainsi, malgré les défis en matière de liquidité, de qualité de service et de sécurisation des fonds, le Trésor public démontre une capacité à évoluer et à s'adapter aux exigences de transparence et d'efficacité. En modernisant ses outils et en renforçant ses contrôles, le Trésor offre aujourd'hui des garanties solides aux déposants et contribue activement à la gestion rigoureuse des finances publiques du pays■