L'Union africaine (Ua)intègre officiellement le G20. Il s’agit là de l’une des premières annonces issues de la réunion des dirigeants de ce club des plus grandes économies mondiales, samedi dernier à Delhi. « Cette adhésion pour laquelle nous nous sommes mobilisés, offrira un cadre propice pour amplifier le plaidoyer en faveur du continent et pour son efficace contribution à relever les défis mondiaux », s’est félicité Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Ua. En effet, en prélude à la tenue de ce sommet, bon nombre des membres les plus éminents du groupe, dont les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne et la France, ont approuvé cette adhésion que le premier ministre indien, Narendra Modi, a souhaité porter au cours des assises. Ainsi, l’admission de l’Union africaine (Ua) au sein du G20 semblait donc de plus en plus probable, avant la tenue du sommet. Et le président sénégalais, Macky Sall, champion de cette cause lors de son récent mandat à la présidence de l’Union a de quoi se réjouir. Macky Sall avait souligné que cette adhésion se fait désirer depuis longtemps, compte tenu du poids économique et démographique du continent. En devenant membres à part entière, désormais les dirigeants africains peuvent contribuer à concevoir un système financier mondial plus équitable dans l'intérêt de tous. L’Union africaine compte 55 membres (dont six suspendus), totalisant trois mille milliards de dollars de Pib. Le continent n’était jusque-là représenté au G20 que par un seul État, l’Afrique du Sud, dont le président Cyril Ramaphosa s’est dit « ravi » de l’acceptation de l’Union dans ce groupe.
Pour certains experts, c’est un signal fort pour l’Afrique, à un moment où les lignes bougent au plan géopolitique, mais également une victoire diplomatique pour l’Inde, hôte cette année du sommet, qui s’affiche comme leader des pays du Sud. « En tant que continent, nous nous réjouissons de faire davantage avancer nos aspirations sur la scène mondiale, en utilisant la plateforme du G20 », a réagi la présidence du Nigeria, également invitée à la réunion de Delhi. Quant à Charles Michel, président du Conseil européen, il y voit un ‘’important symbole d’inclusivité’’ et une étape majeure pour le G20 et pour l’Afrique, mais pas la dernière. « Cette décision reflète l'influence et l'importance croissantes de l'Afrique sur la scène mondiale. Lorsqu’une grande partie de l'architecture multilatérale internationale existante a été construite, la majeure partie de l'Afrique était encore colonisée et n'avait pas la possibilité de faire entendre sa voix. Il s'agit d'une nouvelle étape vers la correction de ce déséquilibre », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de António Guterres, secrétaire général de l’Onu. Il faut noter que des voix se sont déjà élevées pour un renforcement de la représentation du continent africain au sein de certaines autres grandes instances internationales, comme le Conseil de sécurité de l’Onu.