La Nation Bénin...
Pour l’Afrique subsaharienne, la trajectoire de
croissance reste positive mais fragile sous l’effet des tensions commerciales
mondiales, de la volatilité des marchés et de la persistance de vulnérabilités
structurelles. Le Fmi insiste sur des politiques publiques plus efficaces pour
renforcer la résilience économique.
Dans un contexte mondial dominé par des tensions
commerciales entre grandes puissances, une inflation encore élevée et des
incertitudes géopolitiques persistantes, l’Afrique subsaharienne poursuit sa
trajectoire de croissance modérée. Selon les dernières prévisions du Fonds
monétaire international (Fmi) publiées fin juillet, la région devrait
enregistrer une croissance de 4,0 % en 2025, un niveau stable par rapport à
2024, avant une légère accélération à 4,3 % en 2026.
Ces chiffres traduisent une certaine résilience
économique dans un environnement mondial peu favorable. Toutefois, souligne le
Fmi, cette performance reste insuffisante pour répondre aux défis du
développement et à la création massive d’emplois sur le continent.
Parmi les grandes économies de la région, la croissance au Nigeria devrait atteindre 3,4 % en 2025, soit une révision à la hausse de 0,4 point par rapport aux prévisions d’avril. En revanche, l’Afrique du Sud maintient une dynamique plus modeste, avec une croissance qui ressortirait à 1,0 % en 2025, après seulement 0,5 % en 2024, selon les données du Fmi.
Conjoncture encore incertaine
Le Fmi alerte sur les nombreux risques qui planent sur
l’économie mondiale, dont les répercussions se feront sentir en Afrique. La
hausse des droits de douane et les tensions commerciales persistantes entre les
Etats-Unis et la Chine ont ravivé l’incertitude. Bien que des suspensions
tarifaires aient été décidées entre les Etats-Unis d’Amérique et la Chine, leur
échéance fixée à août 2025 pourrait relancer les craintes de fragmentation
économique. Le rebond des droits pourrait ralentir la croissance.
A cela s’ajoute la hausse continue des déficits publics
dans plusieurs pays avancés, notamment les Etats-Unis et la France, qui
pourrait provoquer une remontée des taux d’intérêt à long terme, avertit le
Fmi. Pour les économies africaines, un tel resserrement monétaire international
engendrerait un accès au financement international plus coûteux, dans un
contexte où le poids élevé de la dette publique demeure préoccupant.
Le rapport du Fmi prévoit une baisse des cours des
produits énergétiques, avec notamment une diminution de 7 % du prix du pétrole
en 2025. Cette évolution pourrait réduire les recettes d’exportation des pays
producteurs d’hydrocarbures, à l’image du Nigeria, de l’Angola ou du Tchad.
Volatilité extérieure
L’institution souligne cependant que, jusqu’à présent,
les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont eu un impact limité sur l’offre
physique, même si elles pourraient entraîner une hausse des primes de risque
sur les marchés.
Par ailleurs, la dépréciation du dollar américain
pourrait offrir un répit temporaire aux pays africains, en facilitant un
certain assouplissement monétaire local et en réduisant le coût de la dette
libellée en devises étrangères. Cet effet demeure toutefois incertain, compte
tenu des variations des marchés des changes.
Le Fmi appelle les gouvernements africains à poursuivre
les réformes en profondeur. Dans un contexte de marges budgétaires limitées, il
est impératif d’améliorer la mobilisation des ressources fiscales, de renforcer
l’efficacité des dépenses publiques et de mieux cibler les mesures sociales,
exhorte-t-il.
Le rapport recommande également des réformes structurelles de long terme, notamment l’amélioration des compétences sur les marchés du travail, la simplification des réglementations pour les entreprises, le soutien à l’innovation et à l’adoption des technologies numériques.
Les performances relevées restent insuffisantes pour répondre aux défis du développement et à la création massive d’emplois sur le continent