La Nation Bénin...

Perspectives économiques en Afrique subsaharienne: Un rebond incertain de la croissance à 4 % en 2024

Economie
L’année 2023 aura été difficile, mais l’activité économique de la région devrait rebondir l’année prochaine L’année 2023 aura été difficile, mais l’activité économique de la région devrait rebondir l’année prochaine

L’activité économique devrait repartir à la hausse en Afrique subsaharienne pour ressortir à 4 % en 2024, mais ce rebond n’est pas garanti, selon le Fmi.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 20 oct. 2023 à 01h26 Durée 4 min.
#Perspectives économiques en Afrique subsaharienne #Un rebond incertain de la croissance à 4 % en 2024

Le taux de croissance économique s’afficherait à 4,0 %, en augmentation dans les quatre cinquièmes des pays de la région, selon la dernière édition du Rapport Perspectives économiques régionales : Afrique sub-saharienne du Fonds monétaire international (Fmi, octobre 2023). Les pays de la région dont l’économie est plus diversifiée connaîtront la croissance la plus élevée. Les pays pauvres en ressources naturelles devraient également afficher de solides résultats, projette-t-il, s’appuyant sur une certaine maîtrise de l’inflation dans la plupart des pays et la trajectoire « plus viable » des finances publiques.

Les estimations laissent penser que le redressement économique de la région pourrait bien avoir déjà commencé au deuxième trimestre de cette année. En effet, plus de 40 % des pays ont vu leur taux d’inflation baisser depuis au moins deux mois, d’après les dernières données disponibles. L’inflation ne devrait augmenter au cours de l’année 2024 que dans cinq pays : l’Angola, le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, le Niger et les Seychelles. Les niveaux d’endettement se sont stabilisés autour de 60 % à partir de 2021, et devraient amorcer un léger repli à partir de 2024, mettant ainsi fin à une tendance haussière qui dure depuis une décennie.

Intitulée « Une éclaircie à l’horizon ? », la Note d’analyse des Perspectives économiques régionales souligne toutefois que ce rebond reste entouré d’incertitudes. La croissance pourrait être compromise, si les réformes tardent à se faire, si l’instabilité politique s’accroît dans la région ou qu’un risque extérieur se matérialise, notamment en raison du ralentissement de l’économie chinoise, avertit le Fmi.

Politique

Au nombre des nuages à l’horizon, l’institution signale l’inflation toujours élevée qui dépasse les 10 % dans 14 pays, de considérables pressions sur ses taux de change, la pénurie de financement avec les taux des emprunts élevés et les dettes difficiles à refinancer. Ces facteurs de risque baissier exigent que les pouvoirs publics procèdent de manière résolue à de difficiles arbitrages. Il peut s’avérer nécessaire de poursuivre le resserrement de la politique monétaire tant que l’inflation n’aura pas visiblement marqué le pas. Dans les pays en régime de change fixe, l’orientation de la politique monétaire doit correspondre à celle du pays à la monnaie duquel elle est arrimée, afin de préserver la stabilité extérieure et d’empêcher de nouvelles baisses du niveau des réserves, recommande le Fonds. Dans les pays en régime de change flottant, il convient de laisser les monnaies fluctuer autant que possible, dans la mesure où il peut s’avérer coûteux de résister à des évolutions dictées par des paramètres fondamentaux de l’économie. Le soutien ciblé en faveur des pauvres ainsi que des réformes structurelles pour le rééquilibrage des comptes publics s’avèrent nécessaires lorsque le déficit budgétaire s’ajoute aux pressions sur le taux de change.

Les pays devront également honorer les remboursements de dette tout en se ménageant des marges de manœuvre pour les dépenses de développement, prône le Fmi. Il est question d’accroître les recettes intérieures, d’emprunter et de gérer prudemment les ressources, en procédant si nécessaire à des restructurations.

D’ambitieuses réformes structurelles devant favoriser la croissance du revenu par habitant, sont aussi à privilégier, selon le Fmi qui souligne l’importance d’investir dans l’éducation, d’assurer une meilleure gestion des ressources naturelles, d’améliorer le climat des affaires et d’adopter les solutions numériques.