La Nation Bénin...
Le Bénin tire son épingle du jeu avec une croissance de 7,4 % au premier trimestre 2025, malgré un contexte global marqué par le ralentissement de l’activité mondiale. La progression observée dans l’ensemble des secteurs témoigne certes de la solidité des fondamentaux économiques du pays, mais soulève aussi des enjeux de soutenabilité et d’inclusivité.
Le Bénin a enregistré une croissance de 7,4 % au premier trimestre 2025, contre 6,3 % à la même période en 2024, selon la Note sur les comptes nationaux trimestriels de l’Instad. Cette performance est remarquable au regard du contexte mondial où l’économie ralentit sous l’effet des tensions commerciales entre les grandes puissances. Alors que la croissance mondiale est projetée à 2,8 %, et celle de l’Afrique subsaharienne à 3,8 %, le Bénin s’inscrit dans un peloton de tête, dépassant la moyenne de l’Uemoa attendue à 6,3 %.
Ce rythme soutenu confirme la résilience de l’économie
béninoise qui bénéficie d’une combinaison favorable de facteurs internes,
notamment les investissements publics dans les infrastructures, la poursuite
des réformes structurelles, la modernisation des administrations publiques et
la stabilité macroéconomique.
Mieux, la contribution simultanée des trois secteurs à la croissance témoigne d’une transformation structurelle progressive. L’activité dans le secteur primaire a crû de 5,7 %, porté essentiellement par l’agriculture. Cela est le reflet de l’extension des programmes d’appui aux producteurs et de l’amélioration des conditions climatiques, note l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad).
Le secteur secondaire confirme sa montée en puissance,
avec une croissance de 8,4 % au premier trimestre, qui traduit à la fois la
dynamique des travaux publics et la vitalité de l’agro-industrie. Les bâtiments
et travaux publics (Btp) continuent de jouer un rôle moteur, suivant la
stratégie de grands chantiers menée par l’Etat.
Avec une croissance de 7,4 % et une contribution majeure
à la croissance globale (3,9 points), le secteur tertiaire reste le pilier de
l’économie. Sa domination (plus de 53 % du Pib) traduit le rôle structurant du
commerce, des transports et des services publics dans l’économie béninoise. La
progression continue des administrations publiques (+10,2 %) est aussi le
reflet d’un processus de modernisation administrative qui mérite d’être salué.
Une dynamique à consolider
Au niveau du secteur primaire, la faible valeur ajoutée
des branches sylviculture et pêche dans la croissance souligne la nécessité
d’une diversification plus poussée du tissu productif rural.
Dans le secteur secondaire, la forte hausse observée dans
la fabrication de boissons et d’autres produits manufacturiers suggère
également une consolidation du tissu industriel, même si ce dernier reste
encore très concentré autour de quelques filières.
Quant au secteur tertiaire, sa prépondérance implique
également une forte exposition à la conjoncture régionale et aux flux
commerciaux extérieurs, en particulier ceux liés au port de Cotonou qui renoue
peu à peu avec le trafic.
Par ailleurs, la mobilisation fiscale en progrès reste encore insuffisante. La croissance des impôts et taxes à hauteur de 9,3 % est le signe d’un renforcement de la capacité de mobilisation des ressources internes. Cependant, le niveau atteint (10,6 % du Pib) reste en deçà du seuil de 20 % recommandé par les institutions internationales pour soutenir durablement les politiques publiques. Il conviendra de poursuivre les efforts d’élargissement de l’assiette fiscale, notamment en intégrant davantage le secteur informel, qui demeure encore marginal dans les contributions fiscales malgré son poids économique.
PRESIDENCE DU BENIN