La Nation Bénin...

Zlecaf / Libéralisation des échanges commerciaux en Afrique: Une opportunité à saisir malgré les incertitudes

Economie
Le libre-échange n’est pas une fin en soi, mais apparait comme un moyen de construire une  économie béninoise plus résiliente, intégrée et prospère Le libre-échange n’est pas une fin en soi, mais apparait comme un moyen de construire une économie béninoise plus résiliente, intégrée et prospère

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) n’est pas une option, mais une réalité économique à laquelle le Bénin doit s’adapter. Si les opportunités sont réelles, les défis structurels appellent à rendre les entreprises locales compétitives en renforçant leurs économies d’échelle, afin d’en tirer pleinement avantage. 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 17 sept. 2025 à 09h00 Durée 3 min.
#échanges commerciaux #Afrique

La participation du Bénin à la Zlecaf offre des gains commerciaux et un léger gain de bien-être pour les consommateurs, mais impose aussi un coût fiscal à court terme. La simulation conduite par les chercheurs Alain Babatoundé et Modeste Manada de l’université d’Abomey-Calavi (Jseb, décembre 2022) conclut que «les effets commerciaux totaux devraient augmenter de 14,7 millions de dollars Us (environ 8,2 milliards F Cfa) avec un gain de bien-être de 0,62 million de dollar Us », tandis que les recettes tarifaires baisseraient de 12,32 millions de dollars Us (6,9 milliards F Cfa).

Leurs travaux indiquent que les effets de création et d’expansion commerciale représenteraient 74,81 % de l’effet global, contre 25,18 % d’effets de détournement. En clair, la suppression des barrières tarifaires se traduirait par une baisse des prix de certains produits et un gain pour les consommateurs, mais aussi par des pertes pour les finances publiques. La réticence du Bénin à ratifier l’accord qu’il a signé depuis 2021 se justifiait par l’incertitude sur ces effets potentiels. D’où, les chercheurs ont recommandé que le pays négocie une période de libéralisation plus longue et conserve « un pourcentage raisonnable de lignes tarifaires pour les produits sensibles et exclus, afin d’atténuer les pertes de revenus ».

Acteur modeste mais stratégique

Le commerce intra-africain a progressé pour atteindre 220,3 millions de dollars Us en 2024, soit environ 124 000 milliards F Cfa, d’après le rapport annuel 2025 de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Les échanges restent limités à seulement 15 % du commerce continental, et l’Afrique dans son ensemble reste encore minoritaire dans le commerce mondial, ne représentant que 2 à 3 % du commerce mondial.

Dans ce contexte, la place du Bénin est encore modeste. Sa part dans les exportations mondiales de marchandises oscille entre 0,008 % et 0,017 % sur la période 2012-2022, et comprise entre 0,23 % et 0,77 % au sein des exportations africaines, selon l’Observatoire du commerce international et des services (Ocis, Zlecaf : Enjeux pour le secteur privé béninois, Novembre 2023).

Les produits phares à l’exportation restent le coton et dérivés, les articles de friperie et quelques boissons. Du côté des importations, le Bénin s’approvisionne sur le continent principalement auprès du Nigeria, du Togo et du Maroc en énergie électrique, engrais, huiles, ciment et bitume. Comme le résume l’Ocis.