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Conférence administrative départementale: Tares et performances du système éducatif du Mono-Couffo au menu

Education
Par   Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo, le 16 sept. 2015 à 23h08

Autour du préfet du Mono-Couffo, Corentin Kohoué, les membres de la Conférence administrative départementale (CAD) se sont réunis hier mercredi 16 septembre pour le compte de ce mois de septembre. Au nombre des points inscrits à l’ordre du jour, une communication sur les performances et surtout les tares du système éducatif dans les deux départements.

Un satisfecit devrait être décerné hier, mercredi 16 septembre aux acteurs du système éducatif du Mono-Couffo. Mais il n’en sera pas ainsi en dépit du tableau élogieux des performances présenté par la communication sur l’état des lieux du secteur de l’enseignement de base.

Présenté par Patrice Kohoundé, directeur départemental des Enseignements maternel et primaire (DDEMP), le tableau crédite le Mono-Couffo de 83,82% de taux de réussite au Certificat d’études primaires (CEP) session de juin 2015. Une performance à laquelle les acteurs de l’éducation d’Aplahoué ont largement contribué en ce sens que la commune vient en tête devant ses sœurs avec 89,23% comme taux de réussite. Au nombre des écoles de cette commune, 50 établissements dont 39 écoles publiques ont enregistré 100% d’admis au CEP de la même année en cours. En revanche, pour la commune de Houéyogbé, dernière du classement, le tableau affiche que 24 écoles dont 20 relevant du secteur public ont réalisé 100% comme taux de réussite au CEP 2015. Ce qui a permis à Houéyogbé d’avoir 78,02% de taux de succès.
A l’analyse, le DDEMP relève que ces données masquent bien des tares. «Il sera difficile de soutenir que les apprenants issus de ce système sont pour autant compétitifs», tranche-t-il. Pour lui, les maux qui plombent le véritable essor du système éducatif dont il a la charge sont nombreux. Des problèmes liés à la massification, à la politique cooptant des responsables peu qualifiés à la tête des établissements, les «graves insuffisances» que trainent des enseignants pour la plupart absentéistes au profit des activités lucratives, la précocité de la scolarisation des enfants, le chapelet égrené est long.
Selon Patrice Kohoundé, le système d’Approche par Compétence (APC) appliqué dans un tel contexte ne peut que produire des résultats quantitatifs et non qualitatifs. «La situation est catastrophique, Monsieur le préfet», se plaint-il en précisant que le Mono-Couffo est relégué au 5è rang au plan national.
Au chapitre des approches de solutions, Patrice Kohoundé sollicite d’abord des membres de la CAD, leur implication au fonctionnement des établissements de leur localité, puis celle des mairies qu’il projette de rencontrer en vue de les sensibiliser à participer aux charges du système éducatif. «Les besoins sont immenses, nous avons une pénurie de 1800 enseignants dans le Mono-Couffo», a-t-il martelé.
Le préfet Corentin Kohoué recommande que la communication soit reprise au cours de certaines assises en préparation. Aussi a-t-il été envisagé l’organisation des états généraux du secteur de l’éducation au plan départemental.
Ce volet de l’ordre du jour a pris fin par la relance de souscriptions volontaires sollicitées au profit de l’Université de Lokossa par son recteur. En réponse, les membres de la CAD ont fait la promesse d’y répondre favorablement pour soulager l’équipe rectorale par rapport aux charges de location et de fonctionnement de l’administration de l’Université.