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Construction de lycées et écoles de métiers: Des précisions techniques sur trois projets

Education
Maquette d’un nouveau lycée à construire Maquette d’un nouveau lycée à construire

Les projets de construction et de réhabilitation de lycées techniques agricoles, lycées techniques professionnels et écoles professionnelles des métiers évoluent à grands pas. Les détails techniques sont désormais disponibles et devraient déboucher sur la phase de réalisation physique puis l’ouverture de ces centres de formation spécialisés.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 06 déc. 2023 à 05h32 Durée 7 min.
#Construction de lycées et écoles de métiers #Des précisions techniques

Le sous-secteur de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle aura un nouveau visage dans les prochains mois. Conformément à la stratégie nationale élaborée dans ce cadre, il se met en œuvre progressivement les projets de construction ou de réhabilitation de 30 Lycées techniques agricoles (Lta) dont 20 nouveaux et 10 anciens à reconstruire ; la mise en place de huit écoles des métiers (Em) de référence ; la construction ou réhabilitation, l’équipement et la spécialisation de 16 Lycées techniques professionnels (Ltp) et la mise en formation de 24 élèves professeurs de différentes spécialités d’Eftp à l’Académie de Versailles en France.

Les Lycées techniques agricoles ont pour ambition de former, au titre de  la formation initiale, des exploitants agricoles, capables, entre autres, de planifier la mise en œuvre et le développement d’une exploitation agricole et d’en assurer la rentabilité, d’assurer aussi toutes les formations dans le secteur agricole préparant au Certificat de qualification aux métiers (Cqm) et au Certificat de qualification professionnelle (Cqp) et d’offrir des formations qualifiantes et des accompagnements modulaires ou de courte durée pour l’insertion des jeunes et adultes notamment sur les chaînes de valeur ajoutée. Les formations dans ces centres seront structurées et organisées sur deux espaces qui se complètent. Le premier espace, d’une superficie de 50 ha au-moins, abrite les infrastructures administratives et pédagogiques de formation théorique ainsi que des ateliers d’apprentissage du métier. Le second espace s’étendant sur une superficie de 1000 ha au plus, abrite toutes les composantes de l’exploitation agricole avec toutes les unités de production basées sur les chaînes de valeur du Pôle de développement agricole (Pda) dont le lycée relève. Avec ce second volet, les Lta seront des vecteurs de développement des acteurs de leur environnement d’implantation en assurant le renforcement des capacités des producteurs agricoles et des prestations de service, en mettant à leur disposition des équipements à moindre coût en vue d’améliorer leur productivité.

S’agissant de la formation, une douzaine de disciplines sont prévues. L’on retient parmi celles-ci : Productions céréalières et légumineuses, Horticulture vivrière et ornementale, Arboriculture fruitière forestière et produits non ligneux, Production de plantes à fibres et textiles, Production de plantes oléagineuses, Production de racines et tubercules, Aviculture, cuniculture et autres élevages non conventionnels, Elevage bovins et petits ruminants, Elevage porcins, Production halieutique, Conservation et transformation des produits agricoles et Maintenance des matériels et machines agricoles. Les Lta seront installés dans tous les départements. Sont concernées les communes de Malanville, Banikoara et Ségbana pour l’Alibori ; Bembèrèkè, Tchaourou et Nikki en ce qui concerne le Borgou ; puis Kouandé, Natitingou, Kérou et Matéri pour l’Atacora. Dans la Donga, Djougou et Bassila sont retenues alors que pour les Collines, Savalou et Ouèssè ont été choisies. Djidja, Zagnanado et Zogbodomey d’une part et d’autre part Klouékanmè, Aplahoué et Dogbo sont les communes retenues respectivement pour les départements du Zou et du Couffo. Dans le Plateau, il y a Adja-Ouèrè, Kétou et Sakété ; et dans le Mono, Comè et Athiémé. Allada, Zè et Kpomassè sont concernées dans l’Atlantique et dans l’Ouémé, il y a Avrankou et Adjohoun.

Les sources de financement des différentes infrastructures sont aussi connues. La Banque mondiale, la Kfw, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement et le budget national seront les principaux bailleurs de ces projets. 

Les écoles des métiers aussi

La même progression est notée au niveau de la réalisation des Ecoles des métiers. Le gouvernement poursuit le processus pour la construction de l’Ecole des métiers de l’automobile et des équipements industriels, l’Ecole des métiers du bâtiment et des travaux publics, l’Ecole des métiers du bois et de l’aluminium, l’Ecole des métiers de l’énergie et du développement durable, l’Ecole des métiers de l’eau et de l’assainissement et l’Ecole des métiers du numérique.

Les Ecoles des métiers assurent la formation des techniciens supérieurs, des techniciens et des ouvriers qualifiés, compétents et performants pour les besoins de l’économie béninoise et de la sous-région. Ces écoles accueilleront des apprenants, que ce soit en formation initiale, duale ou continue, et leur permettront d’avoir une formation technique et professionnelle de qualité intégrant la dimension du numérique en vue de doter l’économie béninoise d’ouvriers et de techniciens qualifiés et compétents. Elles contribueront à soutenir, par la formation et l’insertion des jeunes dans la vie active, les politiques territoriales de développement économique et social, exigeront une professionnalisation des métiers de la formation, accompagneront les entreprises dans la mise en œuvre de leurs stratégies de développement des compétences de leurs salariés.Elles seront organisées autour de pôles sectoriels et caractérisées par des modèles de gouvernance et de gestion partenariales, par la mise en place des infrastructures et des équipements de nouvelle génération intégrant en plus des espaces de formation, des services communs et une offre de formation flexible adaptée aux besoins réels des entreprises, serviront de centres de ressources aux Lycées techniques professionnels industriels. Trois types de diplômes seront préparés dans les écoles de métiers. Ce sont le Diplôme de technicien au métier (Dtm), équivalant à un baccalauréat professionnel, accessible après la classe de troisième pour un cycle de trois années d’étude, le Diplôme de technicien supérieur au métier (Dtsm) équivalant à un Bac + 2, accessible après un Dtm ou un Baccalauréat général, des formations qualifiantes et d’accompagnement modulaires ou de courte durée pour la reconversion et l’insertion des jeunes et des adultes, notamment sur des compétences spécifiques. 

Cap sur les lycées professionnels

Les 16 Lycées techniques professionnels permettront de former et de certifier des ouvriers qualifiés et des techniciens dans un dispositif de formation initiale pour l’obtention respectivement du Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) et du Diplôme de technicien au métier (Dtm) ; d’assurer toutes les formations dans les métiers apparentés préparant aux différents Certificats de qualification au métier (Cqm) et professionnelle (Cqp). Ils contribueront également à offrir des formations qualifiantes et des accompagnements modulaires ou de courte durée pour l’insertion des jeunes et des adultes notamment sur les compétences spécifiques. Les Ltp seront dotés de matériels et équipements spécifiques et les centres de ressources des écoles des métiers relevant des mêmes secteurs économiques seront mis à contribution.

A travers la création de ces types d’écoles, il s’agit de disposer d’établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle modernes suffisamment équipés et dont la fonction est de développer chez les apprenants, des compétences pour l’emploi dans les secteurs économiques prioritaires de l’économie béninoise et pour la sous-région.

De manière concrète, il s’agit de spécialiser les 16 anciens Ltp dans des secteurs économiques, de les reconstruire, de les équiper et de mettre en place des offres de formation en adéquation avec les besoins et les évolutions du marché de travail ; puis de les pourvoir en personnel enseignant suffisant et qualifié et en gestionnaires compétents. En somme, il est question de rompre avec la situation actuelle caractérisée par des offres de formations statiques et dépassées avec des programmes de formation trop théoriques, en inadéquation avec les besoins du marché de travail et avec des équipements désuets.