La Nation Bénin...
Les projets de construction et de
réhabilitation de lycées techniques agricoles, lycées techniques professionnels
et écoles professionnelles des métiers évoluent à grands pas. Les détails
techniques sont désormais disponibles et devraient déboucher sur la phase de
réalisation physique puis l’ouverture de ces centres de formation spécialisés.
Le sous-secteur de l’Enseignement technique et
de la Formation professionnelle aura un nouveau visage dans les prochains mois.
Conformément à la stratégie nationale élaborée dans ce cadre, il se met en
œuvre progressivement les projets de construction ou de réhabilitation de 30
Lycées techniques agricoles (Lta) dont 20 nouveaux et 10 anciens à reconstruire
; la mise en place de huit écoles des métiers (Em) de référence ; la
construction ou réhabilitation, l’équipement et la spécialisation de 16 Lycées
techniques professionnels (Ltp) et la mise en formation de 24 élèves
professeurs de différentes spécialités d’Eftp à l’Académie de Versailles en
France.
Les Lycées techniques agricoles ont pour
ambition de former, au titre de la
formation initiale, des exploitants agricoles, capables, entre autres, de
planifier la mise en œuvre et le développement d’une exploitation agricole et
d’en assurer la rentabilité, d’assurer aussi toutes les formations dans le
secteur agricole préparant au Certificat de qualification aux métiers (Cqm) et
au Certificat de qualification professionnelle (Cqp) et d’offrir des formations
qualifiantes et des accompagnements modulaires ou de courte durée pour
l’insertion des jeunes et adultes notamment sur les chaînes de valeur ajoutée.
Les formations dans ces centres seront structurées et organisées sur deux
espaces qui se complètent. Le premier espace, d’une superficie de 50 ha au-moins,
abrite les infrastructures administratives et pédagogiques de formation
théorique ainsi que des ateliers d’apprentissage du métier. Le second espace
s’étendant sur une superficie de 1000 ha au plus, abrite toutes les composantes
de l’exploitation agricole avec toutes les unités de production basées sur les
chaînes de valeur du Pôle de développement agricole (Pda) dont le lycée relève.
Avec ce second volet, les Lta seront des vecteurs de développement des acteurs
de leur environnement d’implantation en assurant le renforcement des capacités
des producteurs agricoles et des prestations de service, en mettant à leur
disposition des équipements à moindre coût en vue d’améliorer leur
productivité.
S’agissant de la formation, une douzaine de
disciplines sont prévues. L’on retient parmi celles-ci : Productions
céréalières et légumineuses, Horticulture vivrière et ornementale,
Arboriculture fruitière forestière et produits non ligneux, Production de plantes
à fibres et textiles, Production de plantes oléagineuses, Production de racines
et tubercules, Aviculture, cuniculture et autres élevages non conventionnels,
Elevage bovins et petits ruminants, Elevage porcins, Production halieutique,
Conservation et transformation des produits agricoles et Maintenance des
matériels et machines agricoles. Les Lta seront installés dans tous les
départements. Sont concernées les communes de Malanville, Banikoara et Ségbana
pour l’Alibori ; Bembèrèkè, Tchaourou et Nikki en ce qui concerne le Borgou ;
puis Kouandé, Natitingou, Kérou et Matéri pour l’Atacora. Dans la Donga,
Djougou et Bassila sont retenues alors que pour les Collines, Savalou et Ouèssè
ont été choisies. Djidja, Zagnanado et Zogbodomey d’une part et d’autre part
Klouékanmè, Aplahoué et Dogbo sont les communes retenues respectivement pour
les départements du Zou et du Couffo. Dans le Plateau, il y a Adja-Ouèrè, Kétou
et Sakété ; et dans le Mono, Comè et Athiémé. Allada, Zè et Kpomassè sont
concernées dans l’Atlantique et dans l’Ouémé, il y a Avrankou et Adjohoun.
Les sources de financement des différentes
infrastructures sont aussi connues. La Banque mondiale, la Kfw, l’Agence
française de développement, la Banque africaine de développement et le budget
national seront les principaux bailleurs de ces projets.
Les écoles des métiers aussi
La même progression est notée au niveau de la
réalisation des Ecoles des métiers. Le gouvernement poursuit le processus pour
la construction de l’Ecole des métiers de l’automobile et des équipements
industriels, l’Ecole des métiers du bâtiment et des travaux publics, l’Ecole
des métiers du bois et de l’aluminium, l’Ecole des métiers de l’énergie et du
développement durable, l’Ecole des métiers de l’eau et de l’assainissement et
l’Ecole des métiers du numérique.
Les Ecoles des métiers assurent la formation
des techniciens supérieurs, des techniciens et des ouvriers qualifiés,
compétents et performants pour les besoins de l’économie béninoise et de la
sous-région. Ces écoles accueilleront des apprenants, que ce soit en formation
initiale, duale ou continue, et leur permettront d’avoir une formation
technique et professionnelle de qualité intégrant la dimension du numérique en
vue de doter l’économie béninoise d’ouvriers et de techniciens qualifiés et
compétents. Elles contribueront à soutenir, par la formation et l’insertion des
jeunes dans la vie active, les politiques territoriales de développement
économique et social, exigeront une professionnalisation des métiers de la
formation, accompagneront les entreprises dans la mise en œuvre de leurs
stratégies de développement des compétences de leurs salariés.Elles seront
organisées autour de pôles sectoriels et caractérisées par des modèles de
gouvernance et de gestion partenariales, par la mise en place des infrastructures
et des équipements de nouvelle génération intégrant en plus des espaces de
formation, des services communs et une offre de formation flexible adaptée aux
besoins réels des entreprises, serviront de centres de ressources aux Lycées
techniques professionnels industriels. Trois types de diplômes seront préparés
dans les écoles de métiers. Ce sont le Diplôme de technicien au métier (Dtm),
équivalant à un baccalauréat professionnel, accessible après la classe de
troisième pour un cycle de trois années d’étude, le Diplôme de technicien
supérieur au métier (Dtsm) équivalant à un Bac + 2, accessible après un Dtm ou
un Baccalauréat général, des formations qualifiantes et d’accompagnement
modulaires ou de courte durée pour la reconversion et l’insertion des jeunes et
des adultes, notamment sur des compétences spécifiques.
Cap sur les lycées professionnels
Les 16 Lycées techniques professionnels
permettront de former et de certifier des ouvriers qualifiés et des techniciens
dans un dispositif de formation initiale pour l’obtention respectivement du
Certificat d’aptitude professionnelle (Cap) et du Diplôme de technicien au
métier (Dtm) ; d’assurer toutes les formations dans les métiers apparentés
préparant aux différents Certificats de qualification au métier (Cqm) et
professionnelle (Cqp). Ils contribueront également à offrir des formations
qualifiantes et des accompagnements modulaires ou de courte durée pour
l’insertion des jeunes et des adultes notamment sur les compétences
spécifiques. Les Ltp seront dotés de matériels et équipements spécifiques et
les centres de ressources des écoles des métiers relevant des mêmes secteurs
économiques seront mis à contribution.
A travers la création de ces types d’écoles, il
s’agit de disposer d’établissements d’enseignement technique et de formation
professionnelle modernes suffisamment équipés et dont la fonction est de
développer chez les apprenants, des compétences pour l’emploi dans les secteurs
économiques prioritaires de l’économie béninoise et pour la sous-région.
De manière concrète, il s’agit de spécialiser
les 16 anciens Ltp dans des secteurs économiques, de les reconstruire, de les
équiper et de mettre en place des offres de formation en adéquation avec les
besoins et les évolutions du marché de travail ; puis de les pourvoir en
personnel enseignant suffisant et qualifié et en gestionnaires compétents. En
somme, il est question de rompre avec la situation actuelle caractérisée par
des offres de formations statiques et dépassées avec des programmes de formation
trop théoriques, en inadéquation avec les besoins du marché de travail et avec
des équipements désuets.