Construction de lycées techniques agricoles: Les atouts d’un projet imminent pour la jeunesse
Education
Par
Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 20 sept. 2021
à
12h33
L’un des projets du gouvernement pour le secteur de l’éducation, c’est la promotion de l’enseignement technique avec comme axe majeur la création de trente lycées techniques agricoles d’ici 2023.
L’enseignement technique occupe une place de choix dans l’action du gouvernement qui travaille à la création de trente lycées techniques agricoles d’ici 2023. La mise en œuvre de ce projet d’importance pour la jeunesse est imminente.
Un atout tout simplement, selon quelques acteurs des lycées, qui justifient la pertinence de cette option du gouvernement. Celle-ci vise à quitter une agriculture de subsistance pour une agriculture moderne, mécanisée. Euloge Dossou-Gouin, proviseur du lycée technique de Natitingou estime que c’est une décision qui vient à point nommé, car le Bénin dispose d’une vaste étendue de terre à valoriser. «Si on a pensé aux lycées agricoles, c’est déterminant. On a assez de terres à valoriser. Cette décision du gouvernement de promouvoir l’agriculture dans le pays à travers la construction des lycées ne peut que nous réjouir. L’autosuffisance alimentaire par exemple est capitale et on doit la réussir », explique le proviseur. « Les jeunes pourront aussi trouver très rapidement d’emplois. C’est un domaine qui va absorber assez de jeunes qui pensent qu’il faut aller s’asseoir dans les bureaux forcément avant d’être un homme coté dans la société alors que sur le plan de la nature, nous avons un don qui n’est pas des moindres que nous devons exploiter », a ajouté Euloge Dossou-Gouin. Pour que chaque Béninois puisse avoir minimum, le proviseur soutient que les jeunes doivent se donner à la terre. Pour cela, il y a lieu de les aider à découvrir les potentialités relatives au métier de l’agriculture.
Mesures d’incitation
Le chef d'exploitation par intérim du lycée technique agricole de Natitingou précise que l’agriculture est le levier du développement. Pour Séraphin Ayénikafo, la création de trente lycées agricoles d’ici 2023 va booster la formation des jeunes, développer l’agriculture, la production vivrière, cotonnière et toutes les autres cultures. « Pour que ce projet puisse réussir, il faut que des lettres de missions soient adressées aux différents acteurs qui seront réellement impliqués dans le domaine de l’exploitation, c’est-à-dire la production. Je suggère que l’exploitation soit confiée à des gens avec des contrats d’objectifs. Il faut aussi de la motivation pour faire réussir le projet d’apprentissage des écoliers », conseille-t-il.
Cyrille Hounkpatin, secrétaire du Centre de formation Liweïtari (Cfl) de Natitingou, note pour sa part que c’est dans l’intérêt des jeunes de décider d’aller se faire former dans les lycées techniques pour avoir un métier. C’est la meilleure décision, car le secteur de la formation professionnelle est celui qui va booster l’économie et réduire le taux de chômage. Le gouvernement a posé un grand pas, selon ses dires, déjà en envoyant des formateurs en formation à l’étranger. « Il y a une très bonne démarche du fait que des formateurs sont envoyés en formation, cela montre que les dispositions sont prises. Avec la disponibilité des formateurs, plus d’inquiétude à avoir quant à la mise en place des équipements», informe Cyrille Hounkpatin. Toutefois, ajoute-t-il, il faut mettre l’accent sur le financement des lycées à implanter et assurer un suivi à long terme pour maintenir la qualité de la formation.
Des mécanismes pouvant permettre de relever le taux d’inscription des jeunes dans les lycées techniques agricoles sont évoqués par la plupart des enseignants de lycées. « Il faut revoir à la baisse la scolarité des apprenants pour susciter un grand nombre d’inscrits. Le coût constitue une barrière pour l’inscription des apprenants. En plus de cela, il faut montrer aux apprenants le bien-fondé de l’agriculture pour susciter en eux une vocation et vanter la qualité de la formation qui sera donnée dans ces lycées techniques agricoles en montrant les débouchés de l’emploi », conseille Cyrille Hounkpatin.
Extension du domaine des lycées
La rencontre du ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané, avec les maires des communes bénéficiaires des lycées en avril 2021 prouve bien que la préoccupation des enseignants connaitra une suite favorable. Le recrutement de 662 aspirants pour les lycées agricoles en vue renforcera l’effectif des enseignants dans les lycées. Au total, vingt-deux profils sont recherchés dans le secteur de la production végétale et animale, en foresterie, aquaculture et pêche, en maintenance des matériels et machines agricoles, en technologie de transformation alimentaire…
Face aux maires des dix communes concernées par la première cohorte, les critères de choix des sites qui vont abriter ces lycées ont été abordés ainsi que l’extension des domaines des lycées. Les autorités communales doivent ainsi mettre 1050 ha de terres à disposition, dont 50 ha pour le site du lycée et 1000 ha d’exploitation économique. Il s’agit pour le moment des communes d’Allada, Comè, Klouékanmè, Savalou, Djougou, Tchaourou, Natitingou, Bemberekè, Banikoara, Malanvillle. Suivra le tour des communes de Kouandé, Ségbana, Tanguiéta, Cobly , Djidja, Bassila, Ouèssè, Nikki, Zagnanando, Zogbodomè, Aplahoué, Dogbo, Adja-Ouèrè, Kétou, Sakété, Kpomassè,
Adjohoun, Athiémé, Zè, Avrankou pour la deuxième vague.