La Nation Bénin...
Dans une enquête conduite dans le cadre du projet « Médias pour le développement au Bénin » (Média-Dév), l’hebdomadaire catholique « La Croix du Bénin » a publié un dossier sur l’école béninoise où l’auteur a mis en exergue ses dysfonctionnements et insuffisances. Au cours d'une conférence de presse animée mercredi 27 juillet, Crépin Magloire Acapovi, directeur de publication du journal et auteur de l’article intitulé « Etat alarmant du système éducatif béninois : les causes profondes d’un échec », a révélé les constats faits sur le terrain.
L’école béninoise se meurt. C’est la conclusion, sans équivoque, à laquelle est parvenu Crépin Magloire Acapovi, directeur de publication du journal «La Croix du Bénin» et auteur de l’enquête intitulée « Etat alarmant du système éducatif béninois : les causes profondes d’un échec ».
Parti du préalable que l’éducation est un droit à la fois humain et constitutionnel, Crépin Magloire Acapovi montre que savoir lire et écrire n’est pas un luxe. Mais sur le terrain au Bénin, la réalité est tout autre, remarque-t-il en descendant dans les départements de l’Atlantique-Littoral, de l’Atacora-Donga, du Zou-Collines, du Borgou-Alibori. En portant son analyse sur la gratuité de l’éducation telle qu’elle est mise en œuvre, il relève qu’elle a plutôt des « facettes trompeuses ».
En réalité, souligne-t-il, la décision de la gratuité a un caractère populiste et politicienne. Car les choses se passent de façon que les subventions prévues ne parviennent jamais à temps aux écoles. Ce qui pose d’énormes problèmes pour les directeurs d’école pour faire face aux besoins en fournitures et autres. « La gratuité est source d’aggravation des dysfonctionnements », relève Crépin Magloire Acapovi. L’autre conséquence de la gratuité, c’est l’accroissement des effectifs. « Le taux brut de scolarisation qui était de 68% en 1980 est passé à 109,1% en 2009 », souligne-t-il ajoutant que la présence des filles à l’école s’est également améliorée pour atteindre les 84,6%. Dans ce contexte d’explosion des effectifs, la qualité est en berne avec le manque d’infrastructures et d’enseignants et leurs besoins en formation, fait observer le journaliste.
Dans ces conditions faites de grands dysfonctionnements, les apprenants brillent par la contre-performance avec des échecs massifs aux examens de fin d’année et la baisse continue de leur niveau.
L’enquête de «La Croix du Bénin» s’est aussi intéressée au soutien de l’Etat aux écoles et collèges privés, aux agréments et autorisations d’ouverture perçus comme l’une des plaies du système. ?