La Nation Bénin...
Les
travaux du colloque scientifique international organisé par l’Ecole normale
supérieure de Porto-Novo en hommage au professeur Jean-Claude Hounmènou se sont
achevés sur une note d’engagements renouvelés pour construire une université
africaine rénovée, plus ouverte, porteuse d’innovation et de valeurs humaines
fortes.
Le
colloque scientifique international sur le thème : « Les universités africaines
face aux défis de l’humanisme et des innovations technologiques» qui s’est
achevé, jeudi 8 mai dernier, à l’Ecole normale supérieure de Porto-Novo, s’est
illustré à double titre. Outre l’occasion de témoignage et d’hommage à titre
anthume au professeur titulaire Jean-Claude Hounmènou dont les œuvres et
travaux de recherche continuent d’inspirer le monde universitaire, il a été
aussi un moment d’échanges riches pour l’avenir de l’enseignement supérieur en
Afrique.
Le
colloque a permis non seulement de célébrer l’éminent professeur dont la
rigueur scientifique, l’humanité et la passion pour la transmission ont marqué
plusieurs générations mais aussi de revisiter en profondeur les valeurs
humanistes qui doivent fonder l’enseignement supérieur africain, tout en
intégrant les mutations technologiques contemporaines. Ainsi, pendant trois
jours, chercheurs, universitaires, étudiants et acteurs du monde éducatif ont
échangé autour de ce thème fédérateur. Tous ont reconnu que les défis de
l’humanisme et de l’innovation technologique dans les universités ne sont pas
abstraits. Ces challenges se vivent chaque jour dans les amphithéâtres, les
laboratoires, les relations avec les étudiants, les choix institutionnels et
pédagogiques. Ce séminaire qui s’est tenu dans la même période que la deuxième
édition du Forum africain sur la recherche et l’innovation (Fari) dont le thème
s’inscrit dans les mêmes perspectives, a permis aux participants de réaffirmer
que l’éducation, pour être pleinement transformative, doit conjuguer excellence
académique, éthique, inclusion, et adaptation technologique. Les participants
ont vu que la technologie ne peut être une fin en soi. Elle doit être pensée
comme un levier au service de la pédagogie, de l’humanité, de l’émancipation
intellectuelle.
De même, l’humanisme ne saurait être une nostalgie du passé, mais une exigence contemporaine, une boussole pour orienter les usages du numérique et garantir la centralité de l’humain dans nos systèmes éducatifs. Ainsi, les discussions ont mis en évidence l’urgence de construire des universités africaines plus inclusives, connectées aux réalités sociales, et capables de jouer un rôle actif dans le développement global. Ce qui passe, recommandent les participants, notamment par l’intégration des valeurs humanistes dans les curricula, la transformation des pratiques pédagogiques, l’interdisciplinarité, ainsi que la coopération scientifique internationale. L’enjeu, étant de refonder une université qui ne soit pas seulement un lieu de savoir, mais aussi un levier de transformation sociale et de promotion de la dignité humaine. L’université ne doit pas être seulement un espace de transmission de savoirs, mais un foyer d’espérance et un outil de transformation sociétale, a insisté Bernard Fangnon, directeur de l’Ens, représentant le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi. Il a formulé le vœu que les résolutions issues du colloque trouvent rapidement leur traduction dans les politiques publiques et les pratiques éducatives. Le président du comité scientifique du colloque, Dr Fatahou Djima s’est réjoui de l’engagement des participants et de la qualité des discussions qui ont permis de poser les jalons d’une université africaine rénovée, porteuse d’innovation et de valeurs humaines fortes.