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Gabin Allognon, président de la Confédération africaine des clubs pour l’Unesco: « C’est un mandat de remobilisation africaine »

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Gabin Allognon Gabin Allognon

Elu récemment président de la Confédération africaine des associations et clubs pour l’Unesco, Gabin Allognon place désormais son mandat sous le signe de la remobilisation africaine. C’est une nouvelle ère, à l’en croire, qui s’ouvre pour le financement des projets structurants et innovants en Afrique et le Bénin en bénéficiera.

Par   Isidore GOZO, le 22 oct. 2023 à 21h48 Durée 4 min.
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La Nation : Vous venez d’être élu président de la Confédération africaine des clubs pour l’Unesco par vos pairs. Quels sont les sentiments qui vous animent ?

Gabin Allognon : C’est d’abord un sentiment de gratitude à l’endroit de tout le peuple béninois. Aussi à l’endroit du gouvernement qui a compris l’enjeu en nous accompagnant politiquement à travers le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou. Je remercie aussi le président de la Fédération mondiale des associations et clubs pour l’Unesco, Moustapha Baddredine qui a joué pleinement sa partition pour la réussite de ce processus. 

Quels sont les pays membres de la Confédération africaine des clubs pour l’Unesco dont vous avez désormais la charge?

C’est tous les pays d’Afrique ayant ratifié la convention de l’Unesco. Dans tous ces pays, il est basé une commission nationale. Mais le découpage de l’Unesco ne tient pas compte de l’Afrique maghrébine. Je suis président de la Confédération africaine pour quatre régions à savoir: la région orientale, la région australe, la région occidentale et la région centrale. Quant à l’Afrique maghrébine, elle est rattachée au monde arabe.  Dans tous ces pays, on a une seule fédération nationale qui est le répondant territorial de la commission. Cette commission n’a pas d’ancrage sur le territoire mais ce sont les fédérations qui ont d’ancrage sur le territoire national et qui regroupent les clubs et associations. 

Certains estiment que si vous avez eu pour challenger, l’Ivoirien Bertin Kouakou Any, c’est la preuve que les clubs Unesco de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas encore assez rapprochés. Partagez-vous cette perception des choses ?

Je ne partage pas cet avis. Depuis la fin de la 10e conférence panafricaine que Cotonou a abritée récemment, j’ai gardé des relations de convivialité avec mon challenger. Nous sommes très rapprochés mais cela ne veut pas dire que chaque pays ne conserve pas ses ambitions. L’objectif de départ pour le Bénin était d’avoir le siège au plan continental pour les quatre prochaines années et il est arrivé au bout de cet objectif. 

En prenant la tête de la confédération africaine, dans quelle vision comptez-vous inscrire votre mandat ? 

C’est un mandat de remobilisation africaine. Nous avons espéré lors de la 10e conférence panafricaine, 15 pays mais finalement, 11 pays ont répondu présents. A la prochaine conférence panafricaine, nous devons avoir la moitié des pays d’Afrique. Sur 54 pays que compte le continent, nous aurons au minimum 25, de manière à leur faire vivre l’idéal unescosien qui concerne la paix et la bonne gouvernance avec en ligne de mire, la promotion de l’éducation à la base, de la formation de la jeunesse à travers la culture, les sciences, le numérique. Cette institution spécialisée a été créée par l’Onu qui lui a donné le pouvoir d’assurer une mission sociale. Pour les quatre prochaines années, le Bénin devient la plateforme au plan continental. Ce qui veut dire que personne ne peut prendre de décision sans passer par le pays et c’est ce qui va se jouer au congrès mondial prévu pour la fin de ce mois à Séoul. L’Unesco finance beaucoup de projets en faveur de la jeunesse, de la Société civile et aucune intervention ne viendra en Afrique sans passer par le Bénin qui en tirera aussi grand profit. Raison pour laquelle, j’invite les Organisations de la société civile à nous adresser des projets dans les domaines de l’environnement, de l’écosystème, de l’éducation, des sciences, du numérique et bien d’autres qui trouveront des financements grâce à l’Unesco. 

On sait qu’au cours de la 10e Conférence panafricaine de la Fédération mondiale des associations et clubs pour l’Unesco tenue à Cotonou, les 3 et 4 octobre derniers, l’accent a été mis sur la participation des clubs à la réalisation des 17 Objectifs de développement durable. Avez-vous une feuille de route dans cette perspective ?

Un bureau vient d’être élu. Nous devons éviter en tant que Béninois d’imposer notre vision. Il y  aura des concertations les jours à venir, dans le bureau exécutif. J’ai un secrétaire général qui est burkinabè, un Trésorier général qui est un Togolais et des vice-présidents élus pour chaque région avec qui je vais travailler en symbiose. Nous allons nous asseoir et réfléchir sur nos perspectives d’avenir. Nous sommes un corps intermédiaire social qui n’est ni syndical, ni politique mais qui anime la vie sociale, économique de manière à ce que tous les acteurs de la société puissent trouver leur compte. Nous avons une tournée à faire bientôt dans certains pays afin d’amener les ministres de tutelle à partager notre nouvelle vision. C’est un réveil pour nous. 

De votre position aujourd’hui à la tête de la Confédération africaine, on imagine sans doute que le Bénin gagne en visibilité sur les plans africain et mondial. Mais au-delà, quelles sont les retombées qu’on peut encore espérer ?

Il y a des fonds d’urgence appelés des fonds catalytiques dont le Bénin ne profite pas. C’est le moment pour nous de bénéficier de l’accompagnement de l’Unesco pour aller à la rescousse des sinistrés des milieux défavorisés. Le pays est très ancré aujourd’hui dans le dispositif de l’Unesco. Aussi, les interventions des Organisations de la société civile doivent rentrer dans les domaines d’intervention de l’Unesco afin qu’elles puissent être accompagnées. Le Bénin a énormément à gagner en étant dans la confédération et nous allons faire le point au terme du mandat.