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Limogés pour avoir obtenu 00% au CEP 2016: Les directeurs d’école déchargés ne décolèrent pas

Education
Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 30 nov. 2016 à 04h52

Les 618 directeurs et directrices d’écoles primaires publiques déchargés pour faible rendement lors du Certificat d’études primaires de 2016 sont toujours menaçants. Ils ne sont pas d’accord avec les raisons avancées par le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), pour les débarquer de leurs postes de direction.

Réunis en un collectif, ces enseignants ont organisé un sit-in mardi 29 novembre devant le ministère à Porto-Novo. Ils étaient munis de gongs et de castagnettes et scandaient des slogans hostiles au ministre Salimane Karimou. Les manifestants exigent de ce dernier l’annulation pure et simple de l’arrêté n°219/MEMP/DC/SGM/DAF/SP du 19 septembre 2016 portant décharge des directrices et directeurs d’écoles primaires publiques pour incompétence notoire. Ils réclament leur réintégration sans condition et sans délai dans «leurs fonctions antérieures avec dommage et intérêts à la hauteur des humiliations et frustrations dont ils ont été victimes». Aussi, les manifestants exigent-ils l’arrêt immédiat du contrat avec les retraités et le recrutement massif des enseignants et du corps d’encadrement. Le collectif menace, en cas de son satisfaction de leur revendication, de lancer une motion de grève d’avertissement de 48 heures à compter du mardi 6 au mercredi 7 décembre prochain.
Pour les directeurs et directrices d’écoles déchargés, ils ne sont pas responsables du faible rendement obtenu par leurs établissements au CEP 2016. Les causes sont ailleurs et doivent être recherchées notamment dans la réforme éducative qui a vu mettre en place les Nouveaux programmes d’études devenus aujourd’hui Programmes d’études en vigueur avec son cortège de non redoublement dans les classes du CI, du CEI et du CMI où les écoliers de ces cours de transition passent systématiquement en classe supérieure nonobstant leurs insuffisances. Dès lors, les manifestants jugent «arbitraire, illégal et maladroit» leur déchargement. Ils dénoncent «un excès de zèle» du ministre qui n’a daigné passer par la mise en place d’une commission d’enquête sanctionnée par un rapport avant de leur faire porter la responsabilité du mauvais rendement de leurs écoles au CEP 2016.

Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau