La Nation Bénin...

Négociations gouvernement-centrales syndicales: La reprise des classes conditionnée par la signature du décret

Education
Par   Didier Pascal DOGUE, le 20 nov. 2015 à 08h13

Négociations gouvernement-centrales syndicales: La reprise des classes conditionnée par la signature du décret

A la faveur d’une rencontre avec le chef de l’Etat, tenue à la présidence de la République mercredi 18 novembre dernier, les négociations gouvernements-centrales syndicales suspendues mardi 27 octobre dernier ont repris hier jeudi 19 novembre. Elles ont été conduites par le vice Premier ministre chargé de l’Enseignement supérieur, François A. Abiola assisté d’une forte délégation gouvernementale.

« Nous sommes en train de sortir de l’impasse», «Nous avons fait une très belle séance. Aujourd’hui, nous avons évolué suite au signal donné par le chef de l’Etat d’accorder aux enseignants les 25% ». Tels sont les propos tenus respectivement par Maxime Okoundé porte-parole du Front des trois ordres des syndicats de l’enseignement, le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement secondaire, Alassane Soumanou Djimba et Pascal Todjinou, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB). Propos qui augurent d’une pacification de la tension qui oppose les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire au gouvernement sur la revalorisation de 1,5 du point indiciaire.

Pour le ministre d’Etat Alassane Soumanou, c’est la rencontre avec le chef de l’Etat, mercredi dernier qui a été le déclic pour cette sortie de crise. Ainsi, la principale pomme de discorde que constituaient les 25% ou le 1,5 point de revalorisation du point indiciaire à l’ordre du jour a été évacuée et prendra effet à compter de janvier 2016. Le chef de l’Etat a montré sa disponibilité, a confié le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement secondaire. Il s’agit là d’un acquis pour les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. Il a déclaré ensuite que les autres points relatifs aux contractuels, aux vacataires, bref, les autres dossiers seront confiés à un comité pour étude et solutions à proposer dans les prochains mois, étant entendu que le chef de l’Etat ne veut pas laisser une note salée à son successeur. Sur ce, s’est-il réjoui, «les syndicalistes ont signé, nous allons préparer le décret, ils rendront compte pour que l’école reprenne vie; le reste suivra et l’espoir est permis», a conclu le ministre d’Etat Alassane Soumanou Djimba.
Même si l’espoir est vraiment permis, Maxime Okoundé du Front des trois ordres déclare attendre qu’effectivement le Conseil des ministres valide les signatures faites hier par un relevé en bonne et due forme et les statuts signés. « Nous allons aviser la base, car une motion de grève ne se lève pas automatiquement », répond l’enseignant lorsqu’on lui demande si les cours reprendront la semaine prochaine.

Avis partagé

Pascal Todjinou partage également le même avis sur la question. «Nous autres ne voulons pas être menés en bateau. On a réussi à décrocher les 25% mais la grève ne s’arrête pas au palais ni là où on signe les accords; après la copie du décret, nous irons vers la base avant toute décision de suspension de la motion», a clairement signifié le secrétaire général de la CGTB.
«Je suis parent d’élève et j’ai expliqué toute la douleur que je ressens à mes enfants qui fréquentent un collège public ; et aussi la pertinence du combat que nous menons», a-t-il expliqué.
C’est sur un ton plus virulent que Paul Essè Iko a réagi à la fin de la rencontre. Pour lui, la CSTB n’est pas contente que les statuts particuliers relatifs aux primes soient enlevés. Les enseignants veulent des statuts particuliers ou rien.
En ce qui concerne la situation des contractuels, vacataires et communautaires, le gouvernement a accepté d’ouvrir les négociations, a-t-il reconnu.
Hier, on pouvait noter aux négociations, en la présence du vice- Premier ministre François Abiola, du ministre des Enseignements maternel et primaire, Eléonore Yaï Ladékan, du ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Komi Koutché, des ministres de la Justice Evelyne da Silva, du Travail et de la Fonction publique, Aboubakar Yaya. Du côté des confédérations et centrales syndicales, il y avait entre autres Paul Essè Iko, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Maxime Okoundé et quelques membres affiliés.
Rappelons que la dernière rencontre des négociations remonte au 28 octobre dernier et avait conclu à la disponibilité des actes avant tout fléchissement?