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Promotion de l’éducation non formelle au Bénin: L’initiative To Kplon nou pour impacter plus de 30 000 jeunes

Education
repousser les frontières de l'ignorance à travers le développement et la structuration de l’éducation non formelle repousser les frontières de l'ignorance à travers le développement et la structuration de l’éducation non formelle

Renforcer l’accès à l’éducation non formelle les populations en particulier des jeunes et favoriser une forte inclusion des femmes dans les secteurs du tourisme et de la culture dans dix communes du Bénin à savoir Bohicon, Bopa, Djougou, Dogbo, Kétou, Lokossa, Natitingou, Parakou, Porto-Novo et Savalou. Telle est l’ambition qui sous-tend l’initiative To Kplon nou démarrée depuis Septembre 2023.

 

Par   Lhys DEGLA, le 16 mai 2024 à 03h29 Durée 3 min.
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Censée durer trois ans, la mise en œuvre de l’initiative «To Kplon Nou» part d’un constat flagrant : la désuétude des centres de jeunes et de loisirs pourtant présents dans les 77 communes du Bénin. Ce constat inclut l’absence de dimension éducative, culturelle ou sportive. Toutes choses qui induisent chez la jeunesse une culture patente de l’ennui, du vice et de l’appauvrissement culturel. De plus, le rituel de la transmission intergénérationnelle disparait progressivement face à l’emprise du digital sur la couche juvénile. L’ambition du projet To Kplon nou est donc de repousser les frontières de l’ignorance à travers le développement et la structuration de l’éducation non formelle. Par ailleurs, l’univers professionnel fait face au manque criant de formations particulièrement dans les secteurs du tourisme, de la jeunesse et de la culture et est profondément marqué par une faible insertion de la gent féminine.  Ce projet vise en définitive à corriger plusieurs déséquilibres sociaux et éducatifs au sein des communes bénéficiaires que sont Bohicon, Bopa, Djougou, Dogbo, Kétou, Lokossa, Natitingou, Parakou, Porto-Novo et Savalou.

 La formation comme levier majeur

 L’une des composantes essentielles du projet est la formation des cibles à divers niveaux. Il s’agit spécialement de la formation des formateurs, la formation des directeurs de centres de loisirs des dix communes bénéficiaires et la formation des animateurs. Le recrutement et la formation d'animateurs et d'animatrices locaux étant l’étape cruciale, la fondation a mis les bouchées doubles pour enrôler du personnel de qualité. Le tournant ultime et décisif sera pris entre mai et juillet 2024. Ceci à la suite de la formation effective des formateurs et des directeurs des divers centres qui ont eu lieu respectivement du 15 au 24 février 2024 à Godomey et du 24 avril au 03 mai 2024 à Arconville.

La mission de ces animateurs sera de faciliter les sessions d'éducation non formelle et d'animer des activités éducatives, culturelles et artistiques dans leurs communautés respectives notamment dans les centres de loisirs désormais redynamisés.

 Des retombées positives

 L’autre versant important du projet est l’inclusion des femmes tant dans le recrutement des animateurs, des dessinateurs que dans la conception des activités éducatives. Un choix qui vise à favoriser l'autonomisation des femmes et à promouvoir l'égalité des genres dans l'accès à l'éducation. Enfin, il favorisera grandement les liens entre les habitants, leur épanouissement et leur engagement au sein de la communauté, en partenariat avec les autorités publiques.

Au-delà des bénéficiaires directs des formations et activités, le projet « To Kplon Nou » ira à l’avantage des familles des participants, des habitants, et des collectivités. D’une part, au moins 79 Béninois et 10 Français (en service civique international), dont au moins 70 % ont moins de trente ans, seront formés au développement d’activités d’éducation populaire, à l’animation, au volontariat et à la solidarité internationale sur trois ans.

D’autre part, l’offre culturelle et les temps de loisirs seront développés et pérennisés avec la participation d’au moins 30 000 personnes aux activités, quel que soit leur âge, dans les dix centres socio-culturels ciblés. Les activités tourneront autour de créations artistiques intégrant notamment une dimension intergénérationnelle du sport impliquant au minimum 50 % de femmes. De même, des ateliers d’éducation aux médias et au dessin de presse seront animés en partenariat avec Cartooning for Peace. Des espaces de lecture seront également intégrés à l’offre pédagogique des centres. Afin de sensibiliser aux enjeux de l’interculturalité, une activité d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale sera proposée, chaque année, dans chaque centre, par des jeunes volontaires en France comme au Bénin.

Plusieurs partenaires techniques et financiers, outre le gouvernement du Bénin et la fondation Léo Lagrange, sont affiliés à ce projet ambitieux. Il s’agit en l’occurrence de l’Agence française de développement, du Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire, la mairie de Paris, Cartooning For Peace, l’Association nationale des communes du Bénin et les mairies des communes bénéficiaires.