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Rapport Unesco Education pour tous (Ept) 2015: Des succès mitigés depuis 2000 pour les six objectifs

Education
Par   Site par défaut, le 26 janv. 2016 à 06h50

L’année 2015, c’est l’échéance fixée pour l’atteinte des six Objectifs de l’éducation pour tous. Au terme de cette échéance, où en est-on au regard desdits objectifs ? C’est à cette question que les rédacteurs du rapport de l’Unesco 2015 de l’Education pour tous (Ept) tentent de répondre en faisant le point des actions sur l’éducation et la protection de la petite enfance, l’enseignement primaire universel, les compétences des jeunes et adultes, la parité et l’égalité entre les sexes et la qualité de l’éducation sur la période 2000-2015.

Le premier objectif selon l’échéance fixée pour l’année 2015 est relatif à l’éducation et la protection de la petite enfance. Selon les rédacteurs, il s’agit de «développer et d’améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés». Au niveau du segment protection, il faut noter que, dans son évaluation des actions menées depuis 2000, l’Education pour tous (Ept) a permis d’aboutir à une baisse de près de 50% des taux de mortalité infantile.
En 2013, illustre le rapport, 6,3 millions d’enfants sont morts avant l’âge de 5 ans du fait de maladies pourtant susceptibles d’être prévenues. La protection recouvre aussi la nutrition et à ce niveau, les progrès réalisés ont été considérables. Toutefois, nuance-t-on, 25% des enfants de moins de cinq ans sont victimes de malnutrition au niveau mondial. «C’est le signe d’une déficience chronique en nutriments essentiels», souligne-t-on dans le document de l’Unesco. L’axe éducation proprement dit affiche un chiffre de 184 millions pour la scolarisation pré-primaire sur le plan mondial. Ce qui constitue une progression d’environ 2/3 par rapport à 1999.
Au niveau de l’objectif N°2 portant sur l’enseignement primaire universel, les actions menées doivent contribuer, d’une part, à faire en sorte qu’à l’horizon 2015, tous les enfants notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux provenant des minorités ethniques aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme. A l’arrivée, on note que les taux nets de scolarisation dans l’enseignement primaire se sont sensiblement améliorés au point que les acteurs ont estimé qu’ils devraient atteindre en 2015 les 93% contre 84% en 1999. Toutefois, il convient de reconnaître que malgré cette augmentation des taux de scolarisation, on dénombrait en 2012 environ 58 millions d’enfants non scolarisés et les efforts de réduction de ce chiffre stagnent. En dehors de l’accès, l’abandon aussi constitue une question préoccupante. Ce phénomène est beaucoup plus remarquable dans 32 pays dont la plupart sont situés en Afrique subsaharienne. A ce titre, le rapport mentionne «qu’au moins 20% des enfants scolarisés dans le primaire n’y resteront pas jusqu’en dernière année». De même, poursuit le document de l’Unesco, 100 millions, soit 1/6 n’aurait pas achevé l’enseignement primaire à l’échéance 2015.

Transition marquée par des inégalités

Par rapport aux compétences des jeunes et des adultes, l'objectif N°3 propose comme résultat à atteindre, de répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats dont l’objet est l’acquisition de connaissances et de compétences nécessaires dans la vie courante. Grâce à une hausse des taux de transition et ceux de rétention, le taux brut de scolarisation au niveau du premier cycle du secondaire s’est accru passant de 71% en 1999 à 85% en 2012. Mais cela n’empêche, selon le rapport, de relever que la transition du primaire au secondaire est toujours marquée par des inégalités. A titre illustratif, le cas des Philippines est bien éloquent. Dans ce pays, parmi les enfants ayant achevé le cycle primaire, à peine 69% de ceux issus des familles défavorisées accèdent au cycle secondaire alors qu’ils sont de 94% pour les familles les plus riches.
Sur le chantier de l’alphabétisme des adultes représentant le quatrième objectif, il a été prévu d’améliorer de 50%, à l’horizon 2015, le niveau d’alphabétisation de cette catégorie en mettant l’accent sur les femmes et d’assurer aussi aux adultes en général un accès équitable aux programmes d’éducation de base et d’éducation permanente. A l’arrivée, les résultats indiquent un léger recul du taux d’analphabétisme passant de 18% en 2000 à 14% en 2015. L’objectif de Dakar qui visait une réduction du chiffre mondial de 781 millions d’analphabètes de moitié n’a pas été atteint. Au niveau des 73 pays ayant un taux d’analphabétisme inférieur à 95%, relève le rapport, seuls 17 ont pu réduire ce taux de moitié en 2015.

Bonne note pour laparité, mais…

Au niveau de la parité et de l’égalité entre les sexes (Objectif 5), les projections étaient d’éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire. Il s’agit également d’instaurer l’égalité dans ce domaine à l’échéance en veillant à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite. Aux résultats, on note que 69% des pays disposant de données ont atteint la parité entre les deux sexes dans l’enseignement primaire en 2015. Au niveau du secondaire, les progrès sont plus lents et on estime à 48% le taux des pays ayant pu atteindre l’objectif de parité. Ce dont on peut se réjouir, c’est que de pays où les disparités sont fortes entre les sexes est passé de 33 à 16. Mais en Afrique subsaharienne, ce sont les filles les plus pauvres qui ont plus de risques de ne jamais être scolarisées. C’est le cas de la Guinée et du Niger où en 2012, elles étaient 70% à n’avoir jamais mis pied au primaire contre moins de 20% au niveau des garçons relevant des familles plus riches.
Enfin, la qualité de d’éducation (Objectif 6), les prévisions étaient d’améliorer sous tous les aspects la qualité de l’éducation dans un souci d’excellence de façon à obtenir pour tous des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables, notamment en ce qui concerne la lecture, l’écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante. Les actions menées depuis 2000 ont abouti à une réduction des taux d’encadrement au niveau du cours primaire dans près de 83% des 146 pays disposant de données. Dans le 1/3 de ces mêmes pays, 75% des enseignants du primaire ont reçu une formation respectant les normes au niveau national?