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Rentrée académique 2015-2016: De nouveau, l’école s’éveille à Parakou!

Education
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 06 oct. 2015 à 05h38

Hier lundi 5 octobre, journée mondiale des enseignants, a eu effectivement lieu la rentrée de l’année scolaire 2015-2016 au grand bonheur des parents et responsables en charge de l’éducation nationale. Adieu les beaux jours des vacances, mais les cours n’ont pas encore véritablement démarré dans les établissements publics à Parakou.

Sacs et cartables bouclés, tenue kaki ou uniforme enfilé pour certains, enseignants, écoliers et élèves ont repris hier le chemin des classes, après deux ou trois mois de vacances. Du complexe scolaire Abdoulaye Issa au CEG Titirou en passant par EPP Wansirou, lycée Mathieu Bouké, CEG Hubert Maga, l’affluence était grande en ce premier jour du démarrage officiel des activités pédagogiques pour le compte de l’année académique 2015-2016. Cependant, l’heure était aux retrouvailles et aux jeux pour les plus petits mais surtout aux préalables habituels d’inscription, de transfert, de finalisation et de distribution des emplois du temps, de règlement des frais de scolarité, de nettoyage, en attendant la reprise effective des cours dans les établissements publics. En revanche, dans les établissements privés comme au collège catholique « Les Hibiscus », le retour aux fiches, stylos et cahiers est effectif : les tableaux ont reçu les coups de chiffons et de craie, et les cahiers vierges, les premiers jets d’encre. Ainsi, les premiers cours ont démarré dans la matinée même du lundi dans cet établissement après la montée des couleurs et une prière générale sous la houlette du frère François Sido Fari, directeur du collège. S’en est suivie une prise de contact des responsables du collège avec les enseignants et des professeurs principaux (PP) avec les élèves sur le contenu des carnets de correspondance, notamment le règlement intérieur de l’établissement.

L’année est placée sous le signe de la miséricorde divine et de la charité, confie Bonaventure Vodounon, surveillant général du collège. L’effectivité de la prérentrée a permis de mettre au propre les classes depuis la semaine dernière; les listes par classe sont affichées à l’entrée des salles. Si dans cet établissement, les inscriptions sont bouclées, ce n’est pas le cas dans les écoles, lycées et collèges publics.
Les admis au CEP et classés dans les collèges ainsi que les anciens élèves consultent les listes affichées par salles et par séries et les emplois du temps qui sont disponibles. Au primaire, la liste des fournitures est copiée aux tableaux. Mais en dehors des classes d’examen, les cours ne démarreront que jeudi ou mercredi au plus tôt, à en croire les responsables rencontrés. Car, dans la plupart des établissements, ce sont les écoliers eux-mêmes qui s’occuperont du nettoyage des cours d’établissement et des abords immédiats des classes envahis par les mauvaises herbes, les sachets et autres ordures. Curieusement, les écoliers endimanchés pour la plupart ont débarqué sans balai, ni houe ou coupe-coupe.

En attendant l’effectivité des cours dans le public

La grande difficulté à laquelle les responsables d’établissement sont confrontés au niveau du primaire, c’est l’inscription des enfants n’ayant pas l’âge requis qu’ils refusent mais que les parents ne veulent pas comprendre. C’est le cas de cette fillette Awaou née en 2011 dont la maman insiste pour l’inscrire au Complexe scolaire Abdoulaye Issa, prétextant que l’enfant sait déjà parler et a déjà deux petits frères. Bernice Hounsa chargée de l’inscription des élèves du CI au groupe C de l’école, vient de rejeter l’inscription de la petite âgée d’un peu plus de 4 ans. Le directeur sollicité tranche et demande que l’enfant soit amenée à la maternelle. La maman s’y oppose mais ne désespère pas pour autant. Elles s’est retrouvée avec la petite toute dépaysée au groupe A de la même école. Là aussi, Bio Ba-Maré, l’enseignant rencontré, a refusé son inscription après vérification de l’acte de naissance, soulignant que l’enfant doit avoir au minimum cinq ans.
L’inscription des plus grands qui ont quitté d’autres écoles, ne se fait pas que sur présentation d’un bulletin de notes mais après un test de lecture pour s’assurer du niveau effectif de l’enfant, fait savoir Ibrahima Abdoulaye, directeur d’EPP Abdoulaye Issa - groupe C. Les enseignants eux, devraient recevoir incessamment le matériel didactique. Les reliquats des subventions de l’année dernière venues en retard et les achats à crédit chez des fournisseurs permettront d’acquérir les premiers outils bureautiques et didactiques nécessaires en vue du démarrage des cours et de réfectionner certains locaux.
Dans les collèges, c’est la ruée vers l’intendance : les nouveaux élèves sont astreints au paiement des frais de scolarité avant même de connaître leur salle, explique Françoise Idohou Yarou, censeur au CEG Hubert Maga.
Par ailleurs, c’est maintenant que certains parents ou tuteurs se dirigent vers les stands et magasins de vente des articles scolaires, lesquels ont connu un peu d’affluence dans la journée d’hier.
Mais comment sera l’année scolaire ? Sera-t-elle perturbée par des grèves perlées avec la menace des syndicalistes ? Ce sont les questions auxquelles il est difficile de répondre à l’heure actuelle, puisque malgré l’effectivité de la reprise du chemin de l’école par les apprenants et les enseignants, des questions relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail de ces derniers restent en suspens.