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Rentrée scolaire 2016-2017 à Cotonou: Un pont coupé et des cours inondées

Education
Par   zounars, le 04 oct. 2016 à 04h36

Lundi 3 octobre 2016. Les écoles béninoises ont rouvert leurs portes après deux mois et demi de vacances. Mais à Cotonou, la grande pluie du samedi 1er octobre a créé diverses situations rendant l’accès dans certaines écoles difficile. C’est le cas du Collège d’enseignement général Entente d’Agla dont des élèves vivant à Akogbato ont du mal à effectuer la rentrée à cause du pont qui a cédé.

Quitter Akogbato pour Agla et faire le mouvement inverse n’est plus aisé. Le pont reliant les deux localités ayant cédé, les élèves du Collège d’enseignement général(Ceg) Entente d’Agla résidant à Akogbato éprouvent des difficultés pour aller au cours.

C’est aussi le cas des élèves du Ceg Entente qui sont obligés de traverser le pont. Hénock Kinhou, élève en classe de 3ème au Collège l’Entente et résidant à Fidjrossè dit ses difficultés le jour de la rentrée. « Ce matin pour me rendre à l’école, j’ai quitté la maison très tôt pour passer par une autre voie. Avant, je faisais 30 minutes mais aujourd’hui, j’ai fait près de 1h 30 de temps. Ce qui n’est pas facile.Il faut que le pont soit vite réparé afin de nous faciliter la circulation surtout en cette période de rentrée. Beaucoup de camarades n’ont même pas pu se déplacer à cause de cette situation », confie Hénock Kinhou. Mais ceux qui ne veulent pas faire de longue distance, trouvent une solution bien originale. Une solution dont l’un des promoteurs se nomme Mathieu Agbéssi, la quarantaine résidant à Akogbato. «Pour permettre aux enfants de se rendre à l’école ce matin, confie-t-il, je suis obligé de les porter au dos et de rentrer dans l’eau avec eux pour qu’ils aillent de l’autre côté ».

Solution de fortune entre Agla et Akogbato

Nouvellement installé, le directeur de l’école primaire publique d’Akogbato groupe A, Delphin Afohindé, a laissé entendre qu’avec l’effondrement du pont reliant Agla à Akogbato, à peine la moitié de l’effectif normal des écoliers des cinq classes ont pu effectuer la rentrée. Prenant exemple sur son propre cas, il précise qu’il réside à Calavi et que ce pont était un bon raccourci pour lui. Mais avec son effondrement, il a dû contourner par Yèmikodji, via Godomey magasin en parcourant des kilomètres avant de regagner son école. Ce qui, selon lui, n’est pas aisé puisque cela entraîne plus de dépenses pour le carburant et une perte de temps.
Mais entretemps, une solution de fortune a été trouvée par les riverains. Honoré Sossou dit Hootô (père des jumeaux), torse nu et bien en nage, muni d’un gros marteau, a pris l’initiative d’installer un pont de fortune. Il a disposé des piquets sur lesquels il a posé des bois de coffrage pour faire passer les piétons.C’est ce dispositif qui a permis à Chimène Loko, élève en classe de 6e au collège l’Entente, de se rendre au cours. « Je suis passée sur les bois ce matin en partant à l’école. Si rien n’est fait, je vais chercher une autre voie mais c’est très loin d’ici », explique-t-elle avec résignation ajoutant que beaucoup de ses camarades qu’elle espérait rencontrer ne se seraient pas présentés à cause du pont dont les dalots ont cédé. Ce pont de fortune sert aussi de passage aux motocyclistes qui acceptent de ne pas rouler leurs engins.
Rencontré sur le terrain, Martin Otchoumaré, Contrôleur de la Société Afrique-Tech, donne son avis sur l’effondrement du pont. Selon lui, ce pont a été réalisé par la mairie de Cotonou en 2013. La structure à laquelle il appartient n’a fait que fournir les dalots. Mais la défaillance du pont est dû au fait qu’ils ont été posés sans un béton de propreté et sans un radier pouvant empêcher leur écartement les uns par rapport aux autres, explique l’agent de la société Afrique-Tech.
Pour Soulé Radji, directeur du collège de l’Entente, c’est lundi 03 octobre seulement qu’il a aussi appris la rupture du pont qui relie Agla à Akogbato. Les enfants sont obligés de faire des contournements avant de venir au cours. Il espère vivement que les autorités vont trouver de solution à cette situation qui pénalise les enfants.
En ce qui concerne l’inondation de la cour du Ceg, il explique que c’est une situation qui remonte à la création du collège. Car le collège est installé sur un site marécageux. S’il ne pleut pas aujourd’hui, espère-t-il, des efforts pourront être faits pour trouver une solution. « Pour le moment, nous aménageons des passages pour faciliter aux enfants l’accès aux classes », indique Soulé Radji. Entre-temps, c’était criard mais aujourd’hui, on peut dire que cela s’est amélioré. La résolution de ce problème dépasse notre compétence. Depuis 2 ans, nous sommes un centre d’examen du Bepc et pour cela, nous essayons de prévoir quelque chose dans notre budget pour régler ce problème.

La cour inondée au Ceg Le Lac

Au niveau du Ceg Le Lac à Sainte Cécile, les eaux ont aussi envahi une bonne partie de la cour. Selon Comlan Félix Koffi, directeur du Ceg, c’est pour rapprocher l’école des apprenants qu’un collège a été ouvert sur ce site marécageux. Mieux, dit-il, on pourrait imputer l’inondation aussi au changement climatique. Car cette quantité de pluie n’est pas attendue à cette période, explique-t-il. Même si la présence des eaux n’empêche pas la rentrée d’être effective, elle constitue toutefois des risques pour les usagers du collège. Entre autres, Comlan Félix Koffi craint que le paludisme sévisse au sein de l’établissement. Car le collège étant déjà dans un nid de moustiques, les eaux stagnantes ne feront qu’aggraver la situation. Si les enfants tombent malades, leur scolarité sera perturbée alors qu’il faut de la sérénité pour terminer l’année. Mais il espère que dans la journée, les agents de la direction de l’assainissement, de passage, reviendront avec leurs engins pour faire partir les eaux. Enfin, son souhait est qu’il n’y ait plus d’autres pluies de cette envergure?

Médard Ouinssou, instituteur à l’EPP Akogbato,

« Comme vous pouvez le constater, nous sommes dans une salle de classe construite avec des matériaux précaires. Quand il pleut, toute la salle est inondée parce que les tôles mal posées ne facilitent pas la bonne circulation des eaux. Conséquence, l’eau stagne dans la salle. Ce qui conduit au blocage de nos activités. Ainsi, nous sommes obligés de faire sortir les enfants de la salle pour la classe de CM1 en attendant. Mais, cela crée d’autres difficultés pour les enfants qui sont déjà dans cette salle de classe de sorte qu’on partage, les rangées et les enseignants désormais à deux essayent de faire l’effort pour que les élèves puissent suivre les cours. Même en temps de soleil, les enfants ne suivent pas bien le cours parce que dérangés par les rayons solaires qui passent par les ouvertures, ils ne prêtent aucune attention aux enseignements du maître. J’en appelle à l’indulgence des autorités et aux personnes de bonne volonté de faire quelque chose pour cette école afin que des modules de classes soient construits au grand bonheur des écoliers »?