La Nation Bénin...
Face au retard observé dans le traitement du dossier de reversement des éducateurs et éducatrices des écoles maternelles, le Syndicat national des enseignants des écoles maternelles du Bénin(SYNAEM) projette des actions de protestation. Il s’agit d’une part d’un sit-in à la Primature le 20 janvier et de la grève d’avertissement de 72h à compter du 1er février, selon Hector Fanou, secrétaire général dudit syndicat.
La situation administrative des éducateurs et éducatrices des écoles maternelles du Bénin n’est pas enviable. Ils sont jusque-là sans contrat et sans salaire depuis des années, à en croire Hector Fanou, secrétaire général du Syndicat national des enseignants des écoles maternelles du Bénin (SYNAEM). Cette situation est si préoccupante qu’elle oblige le syndicat à projeter des actions pour se faire entendre.
Le secrétaire général Hector Fanou explique qu’il s’agit fondamentalement du dossier de reversement des éducateurs et éducatrices de l’école maternelle. Selon lui, depuis huit ans, ces éducateurs de la maternelle sont sans salaire. Cette situation est la conséquence de la mesure de gratuité de la scolarité décrétée par le gouvernement le 2 octobre 2006. En vertu de cette décision, il est interdit aux chefs d’établissements d’enseignement public de faire payer aux parents des souscriptions sous forme de frais de scolarité des apprenants. Or, souligne Hector Fanou, ce sont les ressources financières issues des souscriptions qui servaient à payer le salaire des éducateurs et éducatrices de la maternelle.
La situation présentée au gouvernement
Dans ces conditions, explique le secrétaire général, cette catégorie d’enseignants se retrouve sans salaire. La situation a été présentée au gouvernement, entretemps, mais aucune solution n’a pu être trouvée, se désole Hector Fanou.
Par ailleurs, au sein de cette catégorie, il y en a qui sont titulaires du Brevet d’études du premier cycle(BEPC). Mieux, ils ont même suivi des formations initiées par l’Etat et sont reçus pour des examens professionnels. «Ils ont besoin d’être reclassés», fait savoir Hector Fanou. Mais paradoxalement, l’Etat dit ne pas reconnaître leur BEPC. Le pire, dénonce encore le secrétaire général, c’est que le gouvernement prétend qu’ils sont «des gens sans qualification». Ceux-ci, précise-t-il, font un effectif de 148. Mais le même immobilisme, voire le dilatoire du gouvernement font que rien non plus n’a bougé de ce côté, malgré les promesses finalement faites. Le gouvernement a dit avoir besoin d’une communication en Conseil des ministres pour reconnaître le BEPC aux intéressés. Cette communication est attendue, « depuis 2012 », relève le secrétaire général. La méthode du gouvernement, c’est qu’il attend qu’on projette des actions pour leur faire appel et les calmer. Pour cette fois-ci, « nous avons projeté de faire un sit-in le 20 janvier à la Primature et si rien n’est fait, nous avons prévu une grève d’avertissement de 72h à compter du 1er février prochain». Selon lui, ayant appris la programmation de ces mouvements, le gouvernement leur fait déjà appel pour ce jour mardi 5 janvier.
Le SYNAEM note une lenteur dans l’évolution des travaux au niveau de la commission chargée de vider le dossier. A ce propos, il propose la délocalisation des travaux de la commission à laquelle le dossier est affecté pour mettre fin à la souffrance des éducateurs et éducatrices. Toutefois, Hector Fanou assure que si le décret d’application du statut particulier du personnel enseignant de l’Etat était pris, il règlerait une partie des problèmes. «Car avec le décret, on n’a plus besoin d’une communication en Conseil des ministres qui traîne depuis 2012 », indique le secrétaire général du SYNAEM qui exige également le paiement sans délai des salaires des Agents contractuels de l’Etat (ACE) 2014.
Par rapport aux subventions, Hector Fanou explique qu’il est interdit de les utiliser pour payer les salaires des éducateurs. La subvention dit-il est destinée à l’achat des fournitures et à l’équipement des matériels didactiques.
Pour avoir gain de cause, il demande enfin aux syndiqués de rester mobilisés pour les actions prévues¦