La Nation Bénin...
Acteurs,
décideurs et responsables à divers niveaux des enseignements secondaire et
supérieur prennent part à Cotonou, du 2 au 5 avril, à un atelier national de
production et de suivi de l’harmonisation du baccalauréat. Le Bénin qui s’est
engagé dans cette marche voulue par l’Union économique et monétaire ouest-
africaine (Uemoa) évalue son parcours et son engagement, et en fait le bilan à
travers cet atelier.
L’Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) travaille à l’harmonisation de
l’examen du baccalauréat dans l'espace. Les pays membres de l’Union entendent
donner une orientation communautaire au premier diplôme universitaire. Dans un
souci de diversification des sources de financement des systèmes d'éducation,
de formation et d'enseignement supérieur, de développement des partenariats
dynamiques, plusieurs directives ont été prises par l’Union. Celles-ci ont été
rappelées par Ibrahima Karambe, représentant résident de l’Uemoa au Bénin, à
l’occasion de l’atelier national de production et de suivi de l’harmonisation
du baccalauréat.
Il
s’agit de la directive N°01/2005/Cm/Uemoa du 16 septembre 2005 instaurant
l’égalité de traitement des étudiants ressortissants de l’Uemoa, de la
directive n°02/2007/Cm/Uemoa du 4 juillet 2007 portant instauration d'une
période unique de tenue du Baccalauréat dans les Etats membres et de la
directive n°03/2007/Cm/Uemoa du 04 juillet 2007 portant adoption du système
Licence, Master, Doctorat (Lmd) au sein des institutions d'enseignement
supérieur. A cela s’est ajoutée plus récemment la directive n°07/2020/Cm/Uemoa
du 28 septembre 2020 portant sur le cadre pour l'organisation du baccalauréat
harmonisé. « L’adoption d'actions communautaires dans les secteurs de
l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur, devient un
impératif à la réalisation de nos ambitions légitimes de développement »,
indique aussi Ibrahima Karambe. En cela, il apprécie l’initiative de l’atelier
du Bénin qui s'inscrit dans la droite
ligne de ces directives et vise à concrétiser les recommandations
formulées lors de la troisième session du Comité régional d'orientation
stratégique pour le baccalauréat harmonisé, tenue en mars 2023. Il formule
alors le souhait que cet atelier puisse constituer « une plateforme essentielle
où des acteurs clés du domaine éducatif, tels que des représentants du
ministère de l'Éducation, des inspecteurs, des formateurs, des enseignants, des
chercheurs et des experts se concertent pour apporter des réponses concrètes et
pertinentes aux orientations définies par les différentes directives ».
Equité et excellence
Ce qu’ambitionne cet atelier, c’est une convergence d'expertises de haut niveau, un échange dynamique de connaissances, d'expériences et de bonnes pratiques ainsi qu'une réflexion collective sur les meilleures méthodes pédagogiques, les contenus d'enseignement et les stratégies d'évaluation les plus pertinentes. « En harmonisant le baccalauréat au niveau régional, nous visons tous à garantir à nos jeunes l'équité dans l'accès à un baccalauréat de qualité mais aussi la cohérence des diplômes dans tout l'espace», assure le représentant de l’Uemoa. Aussi, relève-t-il que cet atelier national est contributif à l'instauration d'un diplôme de qualité reconnu à l'échelle régionale et internationale pour… des finalités de promotion de l'excellence, de l'équité et de la cohésion au sein du système éducatif. L'harmonisation du baccalauréat offre, selon lui, aux jeunes, une éducation qui va au-delà des simples connaissances académiques, car les préparant à devenir des citoyens responsables et outillés pour faire face aux problématiques stratégiques. Elle favorise aussi une meilleure intégration régionale et internationale en facilitant la mobilité des étudiants et en assurant la reconnaissance mutuelle des diplômes. Heureux de noter « la vision claire du Bénin qui mise pleinement sur la force de ses ressources humaines pour propulser son essor économique», il invite à redoubler d'efforts pour renforcer les systèmes éducatif et universitaire.
Rogatien
Tossou, intervenant au nom des ministres en charge des enseignements secondaire
et supérieur, souligne que l’intérêt de la partie béninoise pour cette réforme
en cours n’est plus à démontrer. Des efforts considérables sont déployés pour
l'apprentissage, reconnaît-il. « Nous sommes engagés dans une démarche
ambitieuse visant à offrir à nos étudiants des conditions d'apprentissage
optimales, à travers des formations continues pour nos enseignants et
l'adaptation de notre système universitaire au système Lmd », précise-t-il
également. Dans la marche vers le Bac harmonisé, le Bénin fait son petit
chemin. Il abat à cet effet un travail d’orfèvre si l’on s’en tient à ses
explications. Les travaux se déroulent sous l’expertise du consultant Martin
Compaoré.