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De Paris à Marrakech…… Concrétiser l'Accord de Paris: L'Accord historique de Paris

Environnement
Par   Collaboration extérieure, le 16 sept. 2016 à 15h00

L'an dernier, à la même période, l'UE et ses partenaires à travers le monde se préparaient pour la COP21, la Conférence de Paris pour le Climat qui, nous l'espérions tous, allait être couronnée par le tout premier Accord universel sur le climat.

Nous y sommes parvenus. Nous tous: l'UE ainsi que le Bénin. Les plus grandes économies du monde et les pays les moins développés, de l'Arctique aux Iles pacifiques, y ont contribué. Grâce à notre travail commun, nous avons confirmé que les défis mondiaux exigent des réponses mondiales et que le multilatéralisme peut encore réaliser de grands résultats.
Cet esprit est par exemple illustré par la Coalition des Hautes Ambitions, un groupe large et varié de pays qui voulaient se joindre à nous pour appeler à la réalisation des meilleurs résultats possibles à Paris. L'UE était au centre de cette Coalition. Et de jour en jour, d'heure en heure, de plus en plus de pays ont voulu la rejoindre. Jusqu'à constituer une véritable Coalition mondiale capable de changer, de manière très positive, la dynamique des négociations.
L'Accord de Paris contient tous les ingrédients pour un nouveau et solide régime climatique mondial à la hauteur du défi qui nous attend:
- Un objectif à long terme concernant la réduction des émissions en conformité avec l'objectif de limiter la hausse de la température en dessous de 2°C et de poursuivre les efforts pour la maintenir à 1,5°C.
- Pour atteindre cet objectif, les gouvernements fixeront ou mettront à jour leurs objectifs concernant la réduction des émissions. A partir de 2023, les Parties se réuniront tous les 5 ans dans le cadre d'un "Bilan mondial" sur la base des dernières données scientifiques et réalisations, pour suivre le progrès et évaluer les réductions d'émissions, l'adaptation et le soutien fourni.
- Un objectif d'adaptation mondiale concernant l'amélioration de la capacité d'adaptation, le renforcement de la résilience et la réduction de la vulnérabilité en vue de contribuer au développement durable et assurer une adaptation adéquate dans le cadre de l'objectif relatif à la température.
- L'Accord souligne l'importance de prévenir, minimiser et remédier à la perte et aux dommages associés au changement climatique, y compris les évènements météorologiques extrêmes et les évènements à évolution lente comme la perte des nappes aquifères et des glaciers.
- Les Parties seront juridiquement contraintes de poursuivre les mesures d'atténuation au niveau national en vue d'atteindre les objectifs de leurs contributions. Par ailleurs, les Parties doivent, selon le cas, engager des plans d'adaptation et d'action.
- Un cadre amélioré de transparence et de responsabilité, applicable à tous, est mis en place pour surveiller les efforts des Parties.
- L'Accord reconnaît le fait que certains pays auront besoin d'aide pour honorer leurs engagements. Il existe des dispositions sur le financement lié au climat à travers l'engagement réaffirmé de mobiliser 100 milliards d'Euros par an jusqu'à 2025, avec un objectif nouveau et plus élevé à atteindre. Il s'agit aussi de prendre de nouvelles mesures pour répondre aux besoins d'adaptation et traiter les questions des pertes et préjudices, le développement et le transfert technologique ainsi que le renforcement des capacités administratives requises pour y arriver.

Se concentrer sur la mise en œuvre

Le succès de Paris n'est pas un hasard: c'est l'aboutissement de plusieurs années de travail intense, de longues sessions de négociations, d'innombrables réunions bilatérales et un travail ardu de préparation des agendas nationaux.
Nous pouvons tous être fiers de ce qui a été réalisé à Paris. Mais nous ne devons pas non plus passer trop de temps à nous en féliciter. Il est temps de traduire les paroles en actions et de faire en sorte que l'Accord de Paris soit mis en œuvre dans son intégralité.
Le premier pas crucial vers la mise en œuvre est la ratification de l'Accord par tous. L'Accord de Paris entrera en vigueur quand 55 pays au moins, responsables d'au moins 55% des émissions mondiales, auront ratifié l'Accord. Nous nous approchons de ce point déterminant. Mais l'UE a toujours clairement exprimé que la force de l'Accord réside dans sa nature universelle. Ainsi, pour la première fois, presque tous les pays du monde se sont engagés à assumer leur part de responsabilité pour remédier au changement climatique.
Nous ne voulons pas nous contenter de 55 pays. Nous voulons que plus de 190 pays ratifient cet Accord. Nous ne voulons pas couvrir uniquement 55% des émissions mondiales. Nous voulons que cet Accord soit le moteur d'économies mondiales à faible émissions.
Bien sûr, le processus de ratification diffère d'un pays à un autre. L'UE et ses Etats membres avancent en ce qui concerne les procédures nationales en vue de déposer nos instruments de ratification le plus tôt possible. A ce propos, nous encourageons vivement le Bénin à avancer dans la ratification de l'Accord de Paris.

Plans nationaux pour le climat

Bien sûr, la ratification n'est qu'une pièce du puzzle. Le processus de préparation des INDC (contributions nationales) à la veille de la Conférence de Paris fut un tournant important. De nombreux pays ont intégré la politique climatique dans leur plan de développement pour la première fois.
Cependant, le simple fait d'avoir des NDC (contributions nationales) ne produira pas à lui seul la transition escomptée vers des économies résilientes à faible émissions. Sans un suivi des actions susceptibles de traduire ces NDC en stratégies, l'objectif consistant à se maintenir en dessous de 2 degrés Celsius ne sera tout simplement pas atteint. Les ministères et agences nationales en charge d'économie et de budgétisation auront un rôle central à jouer pour mener à bien cette transition. Les ministères chargés de secteurs comme les transports, l'énergie, le logement et l'aménagement urbain, l'agriculture et l'industrie doivent tous être impliqués. Ce n'est pas facile la première fois mais cela devient plus aisé avec le temps. Une fois que les structures seront mises en place au sein des gouvernements en vue de développer la politique climatique, les avantages de l'action pour le climat deviennent plus évidents et plus faciles à défendre. C'est la leçon clé tirée de l'expérience européenne.
Notre action n'est pas terminée. L'UE appuie le Bénin pour certains aspects de ce défi comme l'illustrent les encadrés sur cette page. Un énorme travail nous attend et nous serons tous à la hauteur de ce défi.

Impliquer le pouvoir législatif dans la lutte contre le changement climatique

Nous savons que les gouvernements ne sont pas les seuls à devoir agir. C'est pour cela que l'Accord de Paris reconnaît aussi le rôle crucial des entreprises, des villes et autres organisations dans la transition vers un monde à faible émission de carbone. Avec le Programme "Actions Parlementaires pour les Energies Renouvelables" (APER), l'UE soutient les activités des députés en faveur d'un investissement national accru dans les énergies renouvelables. Ce programme appuie notamment les pays bénéficiaires dans l'adaptation du cadre légal. Les députés des groupes APER, lors du contrôle parlementaire, peuvent aussi influer sur la prise en compte de la promotion des énergies renouvelables dans l'allocation des budgets et dans l'exécution des lois. Pour le Bénin, une réunion du Programme APER tenue ce 31 août 2016 a permis de présenter l’étude sur le cadre législatif et institutionnel régissant les investissements dans les énergies renouvelables et de discuter des recommandations à l’intention des parlementaires béninois.

Forêts galerie et cartographie numérique

Le Projet «Appui à la Préservation et au Développement des Forêts Galeries et production de Cartographie de base numérique» (PAPDFGC) lutte contre les effets du changement climatique au Bénin. Il est financé par l'UE pour 5, 24 Mia de FCFA, le PNUD pour 200 millions de FCFA et le gouvernement béninois pour 153 millions de FCFA. Plus spécifiquement, il:
- réduit les causes et effets des inondations en promouvant la conservation et l'utilisation durable des forêts galeries dans 13 communes de la vallée de l'Ouémé, grâce à un réseau de zones de conservation communautaires incorporées dans le système national des aires protégées;
- dote le Bénin d'outils cartographiques numériques (basé sur des photos aériennes) pour appuyer la gestion forestière et l'adaptation aux changements climatiques.

Migrations et changement climatique

L'UE, à travers le Programme "Migration EU Expertise" (MIEUX), appuie le transfert d’expérience et d'expertise pour améliorer la coopération sur les questions liées à la migration. Des consultations nationales se sont tenues avec l'appui de l'UE ces 20, 21 et 22 août sur la question des migrations dues au changement climatique et à la détérioration environnementale. Elles permettent au Bénin de disposer de données concrètes et d'intégrer la dimension migratoire dans le traitement de ses outils "climat" comme le plan national d'adaptation.