La Nation Bénin...
Directeur
de l’Ong Benin Environment and Education society (Bees), Maximin Djondo est
heureux de l’évaluation de la Journée nationale de l’arbre (Jna) et de la
Campagne nationale de reboisement (Cnr), même si cela survient 40 ans après
l’instauration de ces deux activités. Le bilan dressé de 1985 à 2024 n’est pas
reluisant. L’acteur de la société civile déplore la contre-performance mais
garde espoir que la mise en œuvre des réformes proposées à l’atelier
d’évaluation, permettra d’agir avec efficacité pour un territoire béninois plus
vert.
La Nation : En tant qu'acteur de la société civile environnementale, comment analysez-vous les résultats de l’évaluation des campagnes de reboisement au Bénin depuis 1985 ?
Maximin
Djondo : Cette évaluation a toujours été exigée par la société civile béninoise
parce que étant donné l'énergie et les moyens que nous mettons en branle pour
le reboisement, que cela soit le 1er juin de chaque année ou pendant tout le
mois de juin et même avant, nous avons toujours jugé qu'il était opportun de
savoir là où on en est ; de s'arrêter et de faire le point avant de continuer
par avancer. Ça a été une joie pour nous que le ministre du Cadre de vie et des
Transports, chargé du Développement durable ait accepté notre requête et demande avec insistance à la direction
générale des Eaux, Forêts et Chasse que cette évaluation soit faite.
Et
vous avez pu le remarquer, la situation n'est pas du tout reluisante. Car on
n'a pas fait de suivi, il n’y a pas eu d'évaluation depuis 1985, pour déjà
réorienter les activités, savoir qu'il faut vraiment sécuriser le foncier sur
lequel les périmètres de reboisement sont, savoir qu'il faut mieux impliquer
les communautés, qu'il faut faire un suivi rigoureux des plants mis en terre.
Donc tout ça, si on l'avait fait plus tôt, le résultat ne serait pas ce que
nous constatons aujourd'hui où pratiquement toutes les communes du pays sont
très critiques en ce qui concerne le couvert végétal.
Cette évaluation permet alors aux acteurs, notamment le gouvernement, de prendre de nouvelles mesures fortes pour un Bénin plus vert…
Nous espérons que, comme nous venons de le faire, maintenant qu'on sait de quoi il s'agit, ce qui est à la base de la contre-performance, on peut maintenant définir de nouvelles stratégies qui vont concourir à freiner la tendance. Et c'était d’ailleurs cela le but de l'atelier sur l’évaluation des 40 ans de la Journée nationale de l’arbre et des Campagnes nationales de reboisement.
Le grand changement attendu pour améliorer le couvert végétal pourrait-il arriver dès ce 1er juin 2025 ?
D'après ce que nous avons vu, et nous avons d’ailleurs contribué à cela, dès ce 1er juin 2025, vous verrez que le format n’est plus le même. Le format est différent en ce sens qu'il y a plus d'acteurs qui sont impliqués, surtout les communautés qui vont être plus responsabilisées. Et nous avons aussi demandé à ce qu'il y ait plus de privés qui puissent entrer dans la dynamique parce que les privés ont un intérêt pécuniaire direct. Ensuite, nous avons exigé qu'il y ait un suivi rigoureux de tout ce qui est mis en place et que l'évaluation se fasse, non pas après 4 ans, 5 ans ou 10 ans, mais chaque année désormais, pour savoir si les plants ont survécu ou pas. Donc, on croit et on est confiant pour cette nouvelle ère qui s'ouvre en ce qui concerne les campagnes de reboisement au Bénin. Cette fois-ci, ça va donner quelque chose de satisfaisant.