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Protection et sauvegarde de l’éléphant d’Afrique: Echanges d’informations sur des actions concertées à Cotonou

Environnement
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 03 nov. 2015 à 07h53


Protection et sauvegarde de l’éléphant d’Afrique: Echanges d’informations sur des actions concertées à Cotonou

La Coalition pour l’éléphant d’Afrique tient depuis hier, lundi 2 novembre à Cotonou, une réunion qui s’achèvera demain mercredi. Au cours de leurs travaux, les représentants de 26 pays africains présents vont échanger des informations et mener des actions concertées afin d’élaborer une politique appelée à assurer la sauvegarde et le futur de l’éléphant.

Les propositions pour l’assouplissement des mesures visant la protection des éléphants d'Afrique et à promouvoir la vente de leurs ivoires, compromettent dangereusement leur survie. Outre un certain relâchement des interdictions du commerce de l’ivoire au fil des dernières années, le continent connait une recrudescence du braconnage de ses éléphants. Estimés à 1,3 million en 1979, l’effectif de ces pachydermes est descendu aujourd’hui à moins de 400 000. Leur abattage à cause de la demande d’ivoire, est surtout à la base de la disparition d’environ un million d’entre eux.

Face à cette situation dramatique et catastrophique, la communauté internationale n’est pas restée insensible. En octobre 1989, lors de la 7e session de la Conférence des Parties (CoP7) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), les gouvernements ont décidé d’interdire le commerce international de l’ivoire. Les résolutions prises au cours de la CoP 12 en 2002 et de la CoP 14 en 2007, participent aussi de ce souci de sauvegarder les éléphants du continent africain. D’où la formalisation de la Coalition pour l’éléphant d’Afrique (CEA) en février 2008 à la faveur de la Déclaration de Bamako, pour plus d’efficacité et une harmonisation des actions engagées. L’objectif des 19 pays africains qui se sont retrouvés dans la capitale malienne, était de planifier la mise en œuvre des décisions de la CoP 14 relatives à l’éléphant.
Toujours dans le souci de la conservation à long terme de ces éléphants et de leurs habitats, plusieurs autres rencontres ont également été organisées. Cette même volonté a été réaffirmée avec forces et détails hier, lundi 2 novembre à Cotonou. C’était à l’ouverture de la réunion du CEA, par le général Théophile Kakpo, directeur général des Forêts et des Ressources naturelles du Bénin, Benoît Douamba, président de la CEA et directeur de la Faune et des Chasses du Burkina Faso et Théophile Worou, ministre de l’Environnement.

L’affaire de tous

Pour la présidente de la Fondation Franz Weber, Vera Weber, la protection de l’éléphant ne peut se faire par des demi-mesures. Elle ne peut souffrir d’aucune ambiguïté. C’est seulement et uniquement par un message clair à toutes les filiales du commerce de l’ivoire que la disparition de l’éléphant pourra être évitée. «Contrairement à celui de la plupart des animaux menacés, l’avenir de l’éléphant d’Afrique est entièrement entre nos mains, comme il l’a déjà été au début de ce siècle. Puisse la sagesse des hommes épargner une fois de plus cette espèce à nulle autre pareille. Nous en sommes comptables pour les générations à venir», indiquera-t-elle en rappelant les mots du professeur Pierre Pfeffer. «Il nous faut prendre sur nos épaules au cours de notre marche éreintante vers l’inconnu, un poids supplémentaire : celui des éléphants», a-t-elle laissé entendre.
Le vice-président de la CEA, Patrick Omondi, représentant le ministre kényan de l’Environnement, trouve quant à lui, à travers la présence de plus de 26 pays africains à ce rendez-vous de Cotonou, un grand encouragement pour la lutte contre le braconnage des éléphants du continent et le trafic de leurs ivoires. Selon lui, le présent sommet constitue une plate-forme importante en vue de discuter en détail des problèmes qui se posent aujourd’hui en matière de protection et de gestion desdits animaux.
Au cours des travaux, il y aura la présentation des rapports des pays sur la conservation de l’éléphant d’Afrique, l’accès au Fonds pour l’éléphant d’Afrique, la mise en place du plan d’action pour l’éléphant d’Afrique et du plan d’action national pour l’ivoire. Il sera aussi question de la formulation de la position de la coalition pour SC 66 et CoP17, ainsi que du renforcement de l’application des législations liées à la protection de l’éléphant d’Afrique.