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Quelques mois après leur fermeture: La réouverture des sites de dragage de sable envisagée

Environnement
Par   LANATION, le 22 juil. 2015 à 06h40

A Agla Hlazounto, Yèmicodji et Dékoungbé hier mardi 21 juillet, le ministre en charge de l’Environnement, Théophile Worou, s’est rendu sur les sites de dragage de sable. Son objectif en se portant sur le terrain et après avoir pris connaissance des dossiers, était d’aller voir par lui-même pour renseigner utilement le gouvernement aux fins des décisions idoines à prendre à terme. Au terme de la visite, il n’est pas exclu que, sous certaines conditions, les sites soient rouverts.

Au terme de son périple sur les sites de dragage de sable de bas-fonds, Théophile Worou s’est voulu démonstratif et persuasif après avoir, au cours de la visite, procédé par interpellations, interrogations, afin de bien cerner la problématique. Ainsi, il a rappelé que l’Etat béninois avait décidé de mettre fin à l’exploitation de sable marin et de recourir au dragage de plans d’eau sur le cordon littoral (sable fluvial ou de bas-fonds), surtout pour faire face aux besoins en ce matériau de construction sur les nombreux chantiers (grands travaux, infrastructures routières et autres constructions) ouverts dans le pays. Dans ce cadre, indique Théophile Worou, le gouvernement s’était beaucoup investi et avait consenti de gros efforts financiers, engageant autour de deux milliards de francs F CFA dans les premiers travaux d’aménagement, de dispositions techniques, d’ouverture des voies, de préparation des sites... C’est dire, fait-il observer, si le gouvernement était décidé à s’engager dans cette voie alternative au sable marin.

Seulement, relève le ministre, le dragage, comme toute activité de cette nature, induit des effets sur l’environnement. Or, regrette-t-il, malgré les dispositions de la loi-cadre sur l’environnement, certaines entreprises ne se sont pas conformées à la formalité préalable de l’étude d’impact environnemental. Pourtant, ce n’est qu’après cette formalité constatée par le ministre de l’Environnement après toutes autres formalités, que le promoteur est autorisé à commencer ses activités. Ce qui fait que, par endroits, le démarrage de l’activité a créé quelques désagréments aux populations riveraines (autochtones comme opportunistes s’étant installés du fait de l’activité). Désagréments qu’il faut résorber. En tout cas, poursuit Théophile Worou, les difficultés étaient telles que le gouvernement, pour essayer de calmer la situation, a pris la décision de suspendre les activités au niveau de certains promoteurs. Depuis, le point a été fait en Conseil des ministres et c’est conformément aux instructions du chef de l’Etat, renseigne Théophile Worou, que sa descente sur le terrain intervient. Car, justifie-t-il, avant de réintroduire le dossier en Conseil des ministres pour appréciation par le gouvernement, il faut qu’il soit étudié dans sa globalité, que des négociations soient menées aussi bien avec les promoteurs qu’avec les populations pour trouver un terrain d’entente. Dynamique nécessaire parce que, reconnaît le ministre en charge de l’Environnement, un opérateur économique qui s’installe, c’est pour faire du bénéfice tout en créant de la richesse pour les populations riveraines, en utilisant la main d’œuvre et en engageant des mesures d’accompagnement telles que la fourniture de sable pour la construction d’écoles, l’extension du réseau électrique, etc.

Vers la reprise des activités

Dans tous les cas donc, considère le ministre, personne n’a intérêt à ce que la situation perdure. Ce dont le chef de l’Etat est conscient, assure le ministre. Qui, foi de ses observations de terrain, entend aller vite. En rencontrant dès la semaine prochaine si tout va bien, les associations de riverains, les promoteurs et l’administration. Avec pour finalité, des propositions concrètes au gouvernement, qui satisfassent les différentes parties, et entraînent la reprise des activités de dragage. Même si, tempère cependant Théophile Worou, cela ne se fait pas forcément aux mêmes endroits ; les sites initiaux pouvant être changés en vue de la sortie de crise. Ce qui se ferait le cas échéant en relation avec la direction générale des Mines. De même, Théophile Worou entend convier les promoteurs ne s’étant pas conformés à la loi-cadre sur l’environnement à le faire au plus tôt.
Pour les promoteurs rencontrés sur les sites à l’arrêt, c’est le bout du tunnel qui semble s’annoncer. La seule perspective envisageable pour eux, c’est que Théophile Worou avance au bon rythme et parvienne, avec le reste du gouvernement, à leur redonner le sourire bientôt…