La Nation Bénin...
Des
éléments vidéo circulant sur les réseaux sociaux depuis ce jeudi 23 mai font
état d’une supposée fermeture par la Police républicaine, des gares routières
des compagnies (bus) de transport nigériennes à Malanville. Mais en réalité, il
s’agit d’une information mal relayée. Voici ce qu’il faut retenir.
« Bénin : La Police républicaine est en train de fermer les gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville. Les bus en provenance de Cotonou, Lomé, Accra, Ouaga sont bloqués à Guéné ». Cette légende accompagne deux enregistrements vidéo transférés plusieurs fois, ce jeudi 23 mai, dans des forums WhatsApp.
Capture d'écran de la rumeur publiée sur WhatsApp
Dans
l’une des deux vidéos en langue locale haoussa, l’on voit une entrée en grille
fermée à l’aide d’une chaine de moto et un cadenas. De part et d’autre de la
grille se trouvent des citoyens qui se plaignent. D’un côté, il y a un bus en
stationnement. Dans la seconde vidéo, l’auteur filme un autre bus depuis un
sentier à quelques mètres de la voie bitumée au bord de laquelle le véhicule
est stationné.
En résumé, il s’agirait de la fermeture par les éléments de la Police républicaine des gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville.
Vérification
Les deux éléments vidéo publiés ne montrent aucun policier sur le terrain. Les gares des compagnies nigériennes sont-elles vraiment fermées ? Les sources contactées ne confirment pas l’information. « Ça, je ne sais pas. Par contre, je sais que depuis hier, des mesures ont été prises pour que les gens ne passent plus sur l’eau pour rallier le Niger. Celui qui veut aller au Niger peut passer par la voie terrestre officielle. Mais sur l’eau, nous avons dit non ! Si quelqu’un n’arrive pas à aller au Niger, ce n’est plus la faute au Bénin », nous a répondu le commissaire major de police, Éric Orou Yérima, porte-parole de la Police républicaine.
Contacté
sur place à Malanville, le journaliste Loukoumane Worou Tchéhou ne confirme
également pas cette annonce. « Il y a des passagers qui proviennent de
différents pays comme le Togo, le Burkina, etc. à bord des bus. Une fois à
Malanville, il y en a qui empruntent les voies de contournement pour rallier le
Niger. Du coup, dès qu’un bus arrive, les éléments de la police recensent les
non-nationaux et demandent aux responsables des compagnies de ne laisser
personne emprunter les voies de contournement », a expliqué Loukoumane Worou
Tchéhou, rédacteur en chef de la radio Sota Fm à Malanville, qui confirme que
le trafic fluvial est fermé. « J’ai pu voir les éléments de la police qui
sillonnaient les points d’escale des compagnies pour s’assurer que les gens ne
prennent pas les voies de la brousse pour se retrouver de l’autre côté de la
frontière », a-t-il ajouté.
Conclusion
L’information selon laquelle la Police républicaine serait en train de fermer les gares des compagnies de transport nigériennes à Malanville, n’est pas vérifiée. Par contre, dans le prolongement de la crise bénino-nigérienne, les autorités compétentes ont pris des mesures pour obliger les passagers à destination du Niger ou de passage dans ce pays, à prendre par la frontière officielle entre le Niger et le Bénin.