La Nation Bénin...
Le
parti Union progressiste le Renouveau (Upr) n’entend pas s’associer à l’audit
du fichier électoral devant servir au scrutin général de 2026, comme le
souhaite « le Cadre de concertation des partis politiques (Ccp) ». Le
parti dirigé par Joseph Djogbénou l’a fait savoir à travers un communiqué, ce
lundi 25 novembre, à la suite d’une audience que les dirigeants de l’Upr ont
accordée aux membres du Ccp, ce même lundi.
C’est
un non clair comme l’eau de roche. Le parti Union progressiste le Renouveau
(Upr) refuse de se joindre au « Cadre de concertation des partis
politiques (Ccp) en vue de l’audit du fichier électoral ». L’Upr a annoncé
sa position après que ses dirigeants ont reçu les membres du Ccp en audience,
ce lundi. Une audience qui visait justement à «échanger sur l’audit du fichier
électoral ».
Dans
le communiqué signé de Gérard Gbénonchi, secrétaire général de l’Upr, le parti
a fait des observations sur la forme et le fond de la demande du Cadre. En
effet, concernant l’objet de la demande d’audience, l’Union progressiste le
Renouveau dit avoir rappelé à ses hôtes, sur la forme que s’il est légitime,
voire salutaire dans une société démocratique que les partis et les
organisations qui se réclament de l’opposition engagent le débat et réclament
des actions visant le contrôle du dispositif d’organisation des élections,
c’est à la condition que pour la cohérence et la responsabilité politiques, ils
gardent la maîtrise de l’initiative et celle de la mise en œuvre de ces
actions. Pour le parti de la mouvance présidentielle, il manquerait à sa
responsabilité politique et affecterait celle de l’opposition s’il s’associait,
dans son positionnement politique actuel, à une initiative fondée sur un manque
de confiance dans le dispositif électoral qu’il a politiquement défendu et
activement recherché. « Au demeurant, souligne le communiqué, le Cadre de
concertation des partis politiques, initiateur de la démarche visant à auditer
le “fichier électoral” l’a si bien et justement compris qu’il n’a pas associé
l’Union progressiste le Renouveau aux discussions desquelles l’initiative fut
décidée ».
Sur
le fond, l’Upr relève le fait que la demande du Ccp est en déphasage avec les
lois en vigueur qui encadrent l’établissement de la liste électorale
informatisée (Lei). « Les objectifs généraux et spécifiques contenus dans
les termes de référence évoquent en effet un fichier électoral alors qu’il n’y
a plus au Bénin aucun processus qui permet aux citoyens de s’inscrire sur un
fichier électoral. Il est prévu plutôt dans les lois en vigueur un registre
national établi à partir des registres communaux obtenus après l’enregistrement
de toutes les personnes physiques de nationalité béninoise duquel est extraite
une Liste électorale Informatisée provisoire (Leip) à la veille de chaque année
électorale et ensuite la Liste électorale informatisée », rappelle le
communiqué publié. Suivant le texte signé de Gérard Gbénonchi, les partis et
organisations de l’opposition ont aussi proposé la création d’un Comité
politique d’encadrement (Cpe). Là aussi, l’Upr rejette cette proposition
qu’elle estime « inopportune ». Pour les dirigeants du parti de la
mouvance, vu que « la préoccupation des partis regroupés au sein du Cadre
de concertation des partis politiques étant la fiabilité de la liste
électorale, toute intrusion dans le processus pour des préoccupations
électorales devrait cibler l’étape de l’extraction de la Leip et de la
Lei ».
Parlant
d’extraction et de la mise à disposition de la Commission électorale nationale
autonome (Cena) d’une liste fiable pour des élections transparentes, crédibles
et apaisées en 2026, l’Upr se dit prête à travailler aux côtés de l’Agence
nationale d’identification des personnes (Anip) et de tous autres acteurs
concernés, dans le respect strict du cadre légal établi, comme ce fut le cas à
la veille des élections législatives de 2023.