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Audit du fichier électoral réclamé par le Ccp: L’Upr dit non et s’explique

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Gérard Gbénonchi, secrétaire général de l’Upr Gérard Gbénonchi, secrétaire général de l’Upr

Le parti Union progressiste le Renouveau (Upr) n’entend pas s’associer à l’audit du fichier électoral devant servir au scrutin général de 2026, comme le souhaite « le Cadre de concertation des partis politiques (Ccp) ». Le parti dirigé par Joseph Djogbénou l’a fait savoir à travers un communiqué, ce lundi 25 novembre, à la suite d’une audience que les dirigeants de l’Upr ont accordée aux membres du Ccp, ce même lundi.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 26 nov. 2024 à 07h48 Durée 2 min.
#audit du fichier électoral

C’est un non clair comme l’eau de roche. Le parti Union progressiste le Renouveau (Upr) refuse de se joindre au « Cadre de concertation des partis politiques (Ccp) en vue de l’audit du fichier électoral ». L’Upr a annoncé sa position après que ses dirigeants ont reçu les membres du Ccp en audience, ce lundi. Une audience qui visait justement à «échanger sur l’audit du fichier électoral ».

Dans le communiqué signé de Gérard Gbénonchi, secrétaire général de l’Upr, le parti a fait des observations sur la forme et le fond de la demande du Cadre. En effet, concernant l’objet de la demande d’audience, l’Union progressiste le Renouveau dit avoir rappelé à ses hôtes, sur la forme que s’il est légitime, voire salutaire dans une société démocratique que les partis et les organisations qui se réclament de l’opposition engagent le débat et réclament des actions visant le contrôle du dispositif d’organisation des élections, c’est à la condition que pour la cohérence et la responsabilité politiques, ils gardent la maîtrise de l’initiative et celle de la mise en œuvre de ces actions. Pour le parti de la mouvance présidentielle, il manquerait à sa responsabilité politique et affecterait celle de l’opposition s’il s’associait, dans son positionnement politique actuel, à une initiative fondée sur un manque de confiance dans le dispositif électoral qu’il a politiquement défendu et activement recherché. « Au demeurant, souligne le communiqué, le Cadre de concertation des partis politiques, initiateur de la démarche visant à auditer le “fichier électoral” l’a si bien et justement compris qu’il n’a pas associé l’Union progressiste le Renouveau aux discussions desquelles l’initiative fut décidée ».

Sur le fond, l’Upr relève le fait que la demande du Ccp est en déphasage avec les lois en vigueur qui encadrent l’établissement de la liste électorale informatisée (Lei). « Les objectifs généraux et spécifiques contenus dans les termes de référence évoquent en effet un fichier électoral alors qu’il n’y a plus au Bénin aucun processus qui permet aux citoyens de s’inscrire sur un fichier électoral. Il est prévu plutôt dans les lois en vigueur un registre national établi à partir des registres communaux obtenus après l’enregistrement de toutes les personnes physiques de nationalité béninoise duquel est extraite une Liste électorale Informatisée provisoire (Leip) à la veille de chaque année électorale et ensuite la Liste électorale informatisée », rappelle le communiqué publié. Suivant le texte signé de Gérard Gbénonchi, les partis et organisations de l’opposition ont aussi proposé la création d’un Comité politique d’encadrement (Cpe). Là aussi, l’Upr rejette cette proposition qu’elle estime « inopportune ». Pour les dirigeants du parti de la mouvance, vu que « la préoccupation des partis regroupés au sein du Cadre de concertation des partis politiques étant la fiabilité de la liste électorale, toute intrusion dans le processus pour des préoccupations électorales devrait cibler l’étape de l’extraction de la Leip et de la Lei ».

Parlant d’extraction et de la mise à disposition de la Commission électorale nationale autonome (Cena) d’une liste fiable pour des élections transparentes, crédibles et apaisées en 2026, l’Upr se dit prête à travailler aux côtés de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) et de tous autres acteurs concernés, dans le respect strict du cadre légal établi, comme ce fut le cas à la veille des élections législatives de 2023.