La Nation Bénin...
Les
grands travaux lancés sous l'ère Talon transforment la ville de Cotonou et ses
environs, avec son lot d’opportunités mais aussi des défis majeurs pour les
usagers. Si les embouteillages deviennent chroniques, les usagers espèrent une
mobilité plus fluide à l'issue des travaux.
Cotonou, capitale économique du Bénin, est aujourd'hui au cœur d'une révolution urbaine. Dans la ville, difficile de circuler sans tomber sur un chantier. Qu'il s'agisse de la rénovation des principales artères, de la construction de routes secondaires ou de l'aménagement des axes de contournement, les travaux sont omniprésents. Sous l'impulsion du gouvernement de Patrice Talon, de nombreux chantiers structurants redessinent le paysage routier. Parmi eux, la construction de l'échangeur de Vèdoko et ses bretelles, l'axe de contournement du stade de l'amitié, la réhabilitation de l'avenue Jean-Paul II, l’axe champ de foire marché Gbégamey, les multiples chantiers des quartiers situés à Akpakpa ou encore la réfection de la voie pavée d'Agla-Hlazounto et autres. « Notre ambition est d’offrir aux Béninois des infrastructures modernes qui changent leur quotidien et qui accompagnent le développement économique de notre pays. Ces infrastructures constituent des outils pour bâtir un avenir meilleur tant espéré », déclarait Patrice Talon à l’occasion d’un discours sur l’état de la nation. Il a toujours réaffirmé sa détermination à transformer le Bénin avec des infrastructures qui suscitent l'admiration de ses habitants. A la manœuvre pour concrétiser ce rêve, José Didier Tonato, ministre du Cadre de vie et du Développement durable, veille avec rigueur à la mise en œuvre des projets structurants qui transforment le visage de Cotonou et des grandes villes du Bénin. « Ces projets ne concernent pas seulement la mobilité. Ils touchent à la qualité de vie des citoyens, à la sécurité routière et à l'attractivité de nos villes. Nous œuvrons pour des villes durables où il fait bon vivre », a-t-il rassuré lors d’un débat télévisé sur les réalisations du programme d’action du gouvernement.
Tracasseries
passagères
L'ouverture simultanée de multiples chantiers engendre des embouteillages sans précédent. Et c’est le calvaire que vivent actuellement les habitants de la capitale économique dont les réactions oscillent entre frustration et résilience. Aux heures de pointe, il n'est pas rare que des trajets habituellement effectués en une vingtaine de minutes s'étendent sur plus d'une heure. Pour les travailleurs, commerçants et transporteurs, ces retards entraînent une perte de temps et des coûts supplémentaires liés à la consommation de carburant ou aux rendez-vous manqués. « Il m'est arrivé de manquer un client pour un gros achat à cause des embouteillages causés par les travaux, mais je me console en me disant que ces sacrifices temporaires nous offriront bientôt des routes modernes et une circulation fluide », déclare Victorine Koussihouèdé, commerçante, qui doit quitter son domicile situé à Abomey-Calavi pour se rendre au marché Dantokpa. Même les voies de contournement, pourtant aménagées pour soulager les populations, peinent parfois à absorber le flux croissant des véhicules. Les usagers doivent redoubler de patience et d'ingéniosité pour dénicher les rares itinéraires dégagés. « Je comprends que les travaux sont nécessaires, mais cela complique énormément notre quotidien. Je passe parfois plus d’une heure sur des trajets qui prenaient vingt minutes auparavant », déplore la commerçante. Face à ces défis, il faut peut-être penser à des solutions palliatives pour mieux gérer la mobilité en attendant la fin des travaux. Par exemple, opter désormais pour l'utilisation des transports en commun ou le covoiturage afin de réduire le nombre de véhicules sur les itinéraires. L’utilisation des technologies telles que les applications de navigation Google Maps ou Moovit peut permettre aussi d’éviter les zones congestionnées. Face à des situations exceptionnelles, il est crucial de faire preuve d'ingéniosité et de privilégier les mesures hors du commun.
Chantiers
d'avenir
Parmi les grands projets en cours à Cotonou, la construction de l'échangeur de Vèdoko est particulièrement emblématique. Cet ouvrage, avec ses bretelles et voies d'accès, vise à désengorger un des axes les plus fréquentés de la ville. Autre chantier d'importance, l'axe de contournement du stade de l'amitié permettra de fluidifier la circulation autour de cet important centre sportif qui deviendra bientôt un hub commercial d’envergure. L'avenue Jean-Paul II, reliée à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin à la place des martyrs, fait également peau neuve, offrant une meilleure image de Cotonou aux visiteurs. Enfin, la réfection de la voie pavée d'Agla-Hlazounto répond à une demande pressante des habitants de cette zone, souvent en difficulté en période de pluie. Malgré les désagréments actuels, ces projets suscitent de grands espoirs. Une fois achevés, ils devraient transformer durablement la mobilité urbaine et soutenir la croissance économique du Bénin. Cette dynamique est saluée par beaucoup. « On ne peut pas vouloir un Bénin moderne sans accepter quelques sacrifices. Ces chantiers montrent que notre pays avance, même si cela nous crée quelques désagréments. Nous devons avoir de la patience », exhorte Chantal Gangbé, fonctionnaire d'État, qui en subit aussi les désagréments. Elle avoue se rendre parfois en retard au service en raison de détours imprévus difficiles à anticiper. De son côté, Richard Favi, conducteur de taxi-moto zémidjan se veut plus optimiste. « C'est dur pour nous en ce moment, mais quand je vois les nouvelles routes déjà en service, je me dis que ça vaut le coup. Plusieurs de ces routes sont déjà bien avancées et ce sera un soulagement lorsqu'elles seront terminées », estime-t-il. Les embouteillages chroniques qui minent aujourd'hui le quotidien des Cotonois ne sont qu'une étape transitoire. À terme, la capitale économique devrait se doter d'un réseau routier moderne, capable de répondre aux défis d'une urbanisation croissante et d'un trafic toujours plus dense. En attendant la fin des travaux, les Cotonois continueront d'arpenter les routes en chantier, avec l'espoir que ces embouteillages temporaires céderont bientôt la place à une circulation fluide et efficace, car, comme le dit l’adage, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.