La Nation Bénin...
Célébré ce mercredi 30 juillet à Cotonou, le 26e
anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI a réuni du beau linge au
Golden Tulip Hôtel, dans une salle de fête qui ne pouvait porter tout son
monde, témoignage de l’intérêt que les acteurs culturels, économiques,
politiques et sociaux béninois accordent au Royaume chérifien.
Officiels, diplomates, personnalités du monde politique,
des affaires, du monde culturel et celui universitaire, ainsi que celui
associatif et des différentes sensibilités religieuses. Personne ne voulait,
semble-t-il, se faire conter la célébration du trône chérifien, d’où l’exiguïté
de la salle (pourtant spacieuse) retenue à cette fin au Golden Tulip Hôtel.
Comme à chaque année, fort de l’entregent salué par tous, de l’hôte, Rachid
Rguibi, ambassadeur du Royaume du Maroc au Bénin et par ailleurs doyen du corps
diplomatique. Et pour cause, « Animé par les principes de solidarité, de respect
mutuel et fort de ses potentialités, le Maroc a toujours placé ses relations
excellentes avec le Bénin au centre de ses priorités », relève ce dernier.
Une solidarité qui se manifeste, souligne Rachid Rguibi « de manière concrète par la mobilisation de nos propres outils de coopération dont l’objectif est de partager notre expertise dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de la pêche, de la gestion portuaire, de l’électricité, de l’éducation, de la formation professionnelle et du perfectionnement des cadres». Sur le registre de la formation, notamment, domaine dans lequel le Maroc s’enorgueillit d’agir au Bénin, on note justement une coopération des plus solides et fructueuses à travers un nombre important de bourses (200 actuellement) accordées annuellement aux étudiants béninois pour des études dans les domaines inscrits comme prioritaires dans le Programme d’action du gouvernement tels que la médecine, l’ingénierie, les énergies renouvelables, l’informatique, l’agriculture, le management ainsi que les secteurs de défense et sécurité et de douane...
Des relations bilatérales étroites
A cela s’ajoutent, « pour une meilleure structuration de cette coopération qui touche l’élément humain », souligne l’ambassadeur du Maroc au Bénin, plusieurs visites de responsables de l’Agence marocaine de Coopération internationale, de l’Office de Formation professionnelle et de la promotion du Travail et de l’Agence de Développement des Enseignements techniques, qui ont eu lieu au Maroc et au Bénin au cours de cette année. C’est dire l’excellence des relations Bénin-Maroc, dont Rachid Rguibi se réjouit, pour assurer le bien-être et le bonheur des peuples marocain et béninois frères : «Les relations bilatérales entre le Maroc et le Bénin ont atteint un degré de maturité et de confiance qui se manifestent à travers les Hautes orientations et la volonté des dirigeants des deux pays, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’assiste, et son frère SEM le Président Patrice Talon », souligne-t-il. A l’en croire, les deux dirigeants « partagent la même Vision allant dans le sens de chercher à assurer au continent africain sa place de choix sur l’échiquier international, en relevant les défis du moment et partager les réussites de demain ».
Soft power
Porté par une diplomatie royale volontariste, le Maroc
consolide en effet sa stature à l’échelle continentale par un soft power assumé
et l’audace croissante de son secteur privé.
Profitant de la commémoration des 26 ans de règne du Roi Mohammed VI,
Rachid Rguibi a rappelé que «Dès son intronisation en 1999, Sa Majesté le Roi,
dans le cadre d’une dynamique agissante et multidimensionnelle…» a favorisé le
« retour du Royaume du Maroc en 2017 dans sa famille institutionnelle, l’Union
africaine qui a succédé à l’Oua, et dont Feu le Roi Mohammed V, illustre
Grand-père de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, était l’un des pères fondateurs en
1963 ».
Depuis, le Royaume entend plus que jamais transformer son ancrage africain en levier de prospérité partagée. Aussi, Rachid Rguibi n’a-t-il pas manqué de partager avec l’auditoire réuni au Golden Tulip hôtel hier, « la Vision ambitieuse de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui considère l’océan Atlantique comme un des carrefours géopolitiques les plus structurants de l’ordre mondial, en initiant le Processus des Etats Africains Atlantiques (Peaa) » qui « ambitionne la cristallisation d’une nouvelle convergence d’intérêt et de destin, ayant pour finalité de muer l’Atlantique en un épicentre mondial d’équilibre, au diapason des aspirations et des besoins du développement de notre cher continent ». La finalité étant, fidèle à l’engagement panafricain du Roi Mohammed VI, la prospérité, la paix et le développement au profit des populations africaines. D’où le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Franck Armel Afoukou, salue-t-il la consolidation par le Royaume des bases de sa souveraineté nationale et internationale. Il relève également le renforcement de son leadership africain. A l’en croire, le Bénin entretient un partenairiat exemplaire avec le Royaume cherifien. Ce dont atteste, illustre-il, la nature de la commission mixte bilatérale, dont la prochaine revue offrira l’occasion d’une évaluation qui ne démentira pas cette dynamique. Sans oublier les relations interparlementaires qui sont aussi une éloquente traduction de l’amitié entre le Bénin et le Maroc.
Engagement panafricain
Devenu Roi le 23 juillet 1999, Mohammed VI s’est
distingué depuis lors par son engagement panafricain : multiplication des
accords commerciaux, investissements ciblés en Afrique subsaharienne,
positionnement stratégique sur les chaînes de valeur régionales. C’est
l’expression d’un ancrage diplomatique de codéveloppement, qui implique que la
diplomatie ne peut être dissociée du développement. Les partenariats ne se
limitent pas aux chancelleries, mais impliquent les entreprises publiques, le
secteur privé et les Ong.
Se voulant le carrefour d’influences et l’architecte d’un
nouvel ordre afro-atlantique, le Maroc œuvre pour l’intégration africaine dont
l’une des initiatives phares reste le projet du Gazoduc africain Atlantique
Nigeria-Maroc, destiné à constituer un levier stratégique pour le développement
économique et social de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest. Le Bénin
n’est pas du reste dans ce projet dont le mérite demeure de connecter les
marchés énergétiques ouest-africains et européens via l’Espagne.
Au cœur de la diplomatie marocaine depuis l’accession au
trône du Roi Mohammed VI, la coopération Sud–Sud s’est imposée comme l’un des
piliers centraux de la politique étrangère du Royaume. Elle ne se limite guère
à un slogan de solidarité panafricaine ou à un principe de non-alignement :
elle devient une stratégie d’influence et de codéveloppement, fondée sur le
transfert de savoir-faire, la construction d’infrastructures communes et
l’investissement durable.
Dès les premières années de son règne, en effet, le Roi Mohammed VI ancre la coopération Sud–Sud comme orientation structurante de la diplomatie marocaine. Déjà dans son discours au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 31 janvier 2017, le souverain soulignait cette conviction : « Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est Mon Continent, et Ma maison». Ce retour symbolique au sein de l’UA s’inscrit dans une politique plus vaste, qui voit le Maroc signer de milliers d’accords bilatéraux et multilatéraux avec des pays du Sud entre 2000 et 2025, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la formation, l’énergie, la santé, la sécurité alimentaire, ou encore les énergies.
L'excellence des relations entre le Bénin et le Maroc une fois encore célébrée