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Qualité des soins: L’écosystème sanitaire mobilisé autour de la sécurité des patients

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Les débats aideront aussi à identifier ensemble les défis prioritaires, notamment ceux liés aux facteurs humains à la culture de la sécurité, aux barrières organisationnelles  et aux pratiques professionnelles Les débats aideront aussi à identifier ensemble les défis prioritaires, notamment ceux liés aux facteurs humains à la culture de la sécurité, aux barrières organisationnelles et aux pratiques professionnelles

Le Congrès annuel pour la sécurité des patients et la qualité des soins s’est ouvert sous l’égide de l’Autorité de régulation du secteur de la santé(Ars). Objectif : évaluer les progrès réalisés, partager les expériences de terrain et renforcer la culture de la sécurité des patients dans les établissements de santé béninois.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 19 déc. 2025 à 09h32 Durée 3 min.
#Qualité des soins

L’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars) a organisé, hier à Cotonou, le Congrès annuel pour la sécurité des patients et la qualité des soins, une rencontre stratégique placée sous le thème « La sécurité du patient au Bénin : de la politique nationale aux actions concrètes dans les établissements de santé ». Au cours de ces assises, décideurs publics, partenaires techniques, responsables sanitaires et professionnels de santé échangent autour du renforcement durable de la sécurité des patients et la qualité des soins sur toute l’étendue du territoire national.

À l’ouverture des travaux, Dr Kouamé Jean Konan, représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Bénin, a salué les progrès significatifs réalisés par le pays. « Le renforcement du cadre institutionnel, la montée en puissance de l’Ars, l’accompagnement des établissements de santé, la promotion des normes de procédures de soins, ainsi que l’instauration progressive d’une culture de qualité et de redevabilité constituent des avancées majeures saluées par l’Oms », a-t-il déclaré.

Le représentant résident a souligné l’importance particulière de cette rencontre dans le contexte africain. « Ce congrès qui nous réunit revêt une importance capitale, surtout dans le contexte africain. La région africaine de l’Oms continue de faire face à une double charge des besoins sanitaires croissants et des systèmes de santé encore fragiles », a-t-il rappelé, évoquant des contraintes persistantes en ressources humaines, financières et organisationnelles.

Des données préoccupantes ont été mises en avant pour illustrer l’urgence de l’action.

« Selon l’Oms, c’est jusqu’à un patient hospitalisé sur dix en Afrique qui subit un événement indésirable », a indiqué le représentant résident, précisant qu’« une proportion significative des incidents pourrait être évitée par l’application rigoureuse de pratiques sûres, de procédures standardisées et une meilleure organisation des soins ».

Pour sa part, Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, a réaffirmé la volonté politique du gouvernement. « Cette rencontre marque une nouvelle étape dans l’ambition du gouvernement de hisser le Bénin au rang des nations qui placent la sécurité des patients et la qualité des soins au cœur des politiques publiques », a-t-il fait savoir. Selon lui, « ce congrès vise à rassembler toutes les parties prenantes de l’écosystème sanitaire pour partager les meilleures pratiques afin de promouvoir la culture de la sécurité des patients et de la qualité des soins, et promouvoir les solutions innovantes dans le renforcement de la collaboration ».

Il a mis en évidence l’impact global de cette démarche.

«La sécurité des patients crée une dynamique vertueuse qui touche la gouvernance, les pratiques de soins, la formation continue, la responsabilisation des équipes, l’innovation et, in fine, la confiance de nos concitoyens », souligne le ministre. Il a également détaillé les réformes engagées par le gouvernement.

Pour le ministre de la Santé, le congrès 2025 intervient « à un moment crucial ». Il permettra, dit-il, de mesurer les progrès réalisés à travers le retour d’expérience des acteurs de terrain et d’apprécier la manière dont les départements et les zones sanitaires structurent leur accompagnement pour atteindre 100 % de respect des critères essentiels du dispositif pour la sécurité des patients. Les débats aideront aussi à identifier ensemble les défis prioritaires, notamment ceux liés aux facteurs humains, à la culture de la sécurité, aux barrières organisationnelles et aux pratiques professionnelles.

Résultats éloquents

De son côté, Lucien Dossou-Gbété, président de l’Ars, a mis en avant les résultats déjà tangibles. « Aujourd’hui, le déploiement du dispositif est une réalité dans plus de 90 % des institutions de santé ouvertes et exploitées au Bénin », a-t-il annoncé. Cette performance, selon lui, traduit l’adhésion de la grande majorité des parties prenantes au changement de paradigme introduit depuis quelques années dans le secteur de la santé.

Au cours des travaux, les participants écouteront « des experts de renom » et des responsables des niveaux périphérique et intermédiaire de la pyramide sanitaire, qui présenteront les succès, les défis et les perspectives d’amélioration, ainsi que «les stratégies de structuration et de coordination de l’accompagnement des établissements de santé ».

« Ensemble, nous pouvons construire un avenir où chaque patient reçoit des soins sûrs, efficaces et de haute qualité. Mettre les patients au cœur de nos préoccupations demeure l’objectif ultime », a exhorté le président de l’Ars.

L’Autorité de régulation du secteur de la santé est un organe public indépendant chargé de veiller à la qualité, à la sécurité et à la conformité des prestations de santé au Bénin. Elle joue un rôle central dans l’organisation et la régulation du système de santé, en s’assurant que les soins dispensés aux populations respectent les normes, les standards et la réglementation en vigueur, aussi bien dans les établissements publics que privés.

À ce titre, l’Ars exerce des missions de contrôle et de régulation des structures sanitaires, évalue les pratiques de soins et contribue à la prévention des événements indésirables liés à la prise en charge des patients. Elle élabore et déploie des dispositifs nationaux de sécurité des patients, tout en promouvant une culture de qualité, de responsabilité et d’amélioration continue au sein des établissements de santé.

L’Ars intervient également dans l’évaluation et l’accompagnement des formations sanitaires à travers la mise en place de critères essentiels de qualité et de sécurité, la mobilisation d’évaluateurs externes et l’appui à la correction des écarts constatés. Par ses actions, elle contribue à la protection des droits des patients, au renforcement de la transparence et à l’instauration d’un climat de confiance entre les usagers et les prestataires de soins.