La Nation Bénin...
Les professionnels de la santé de la mère et de l’enfant se sont donné rendez-vous à Cotonou pour les 5es journées scientifiques du collège des gynécologues obstétriciens du Bénin. Ils dressent à l’occasion un bilan sans fard de la situation de leur secteur et examinent les défis contemporains de la santé maternelle et néonatale.
Face à une mortalité maternelle encore élevée, les gynécologues obstétriciens du Bénin se mobilisent. Réunis à Cotonou pour les 5es journées scientifiques de leur collège, ils se montrent préoccupés par les défis contemporains de la santé de la mère et de l’enfant, avec l’appui du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
« Santé maternelle et néonatale: défis contemporains », c’est le thème de leurs échanges avec pour finalité, de changer le destin de milliers de femmes et d’enfants. Pendant trois jours, ces spécialistes de la santé maternelle et néonatale partagent leurs expériences et leurs espoirs pour réduire les décès évitables de mères et de nouveau-nés.
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, à l’ouverture des travaux, rappelle qu’il s’agit d’un défi toujours actuel. Il a, lors de son intervention, salué la régularité de ces journées scientifiques, devenues un cadre privilégié d’échanges et de mise à jour des connaissances.
« Pour la cinquième fois d’affilée, le collège réussit à nous réunir autour d’un enjeu vital, la santé de la mère et de l’enfant », soutient-il. « Malgré les progrès réalisés, les indicateurs restent élevés et l’atteinte de l’Odd 3 demeure un défi », a déclaré Benjamin Hounkpatin. Le ministre a rappelé que le Bénin enregistre encore 391 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et 23 décès néonataux pour 1 000 naissances, selon les dernières enquêtes. Face à ces chiffres, il a insisté sur les efforts du gouvernement pour inverser la tendance. Recrutement de personnels qualifiés, renforcement des plateaux techniques, mise en œuvre de la politique de santé communautaire, et extension de l’assurance maladie obligatoire… Le ministre a également mis en avant deux innovations majeures introduites depuis 2024 pour prévenir les hémorragies post-partum, première cause de décès maternel au Bénin.
« Nous avons déployé 7 500 kits de tamponnement intra-utérin au ballonnet et 300 000 draps gradués de surveillance des pertes sanguines. À ce jour, plus de 3 200 kits et 262 000 draps ont déjà été utilisés, sauvant de nombreuses vies », a-t-il indiqué. Benjamin Hounkpatin a par ailleurs évoqué le décret 2025-481 du 23 juillet 2025 sur la Charte des malades qui impose désormais aux structures de santé publiques et privées de respecter des normes strictes en matière de qualité des soins et de sécurité des patients.
Pour un système de santé plus sûr et plus équitable
Les efforts du gouvernement béninois sont vus, connus et sus des partenaires. Dr Kouamé Jean Konan, au nom de l’Oms, s'est félicité des initiatives prises, tout en invitant à intensifier les actions en faveur de la santé maternelle et néonatale. « Le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié dépasse aujourd’hui 80 %. Il faut maintenant renforcer la qualité des soins, la formation des prestataires et la mobilisation de financements durables », a-t-il indiqué. Il a également salué la mise en œuvre de la loi de 2021 sur la santé sexuelle et reproductive, qui marque une avancée majeure dans la protection des droits des femmes. Ces journées sont aussi une tribune scientifique pour innover. Pour le président du comité d’organisation, Dr Emmanuel Ewagnignon, ces journées visent à confronter les réalités du terrain aux avancées scientifiques et à formuler des recommandations pratiques.
« La santé maternelle et néonatale reste un pilier du développement social et humain. Ces journées sont une occasion d’évaluer les progrès, de débattre des défis et d’améliorer la pratique clinique », admet-il. Au programme, conférences inaugurales, communications, panels, symposiums et ateliers, notamment sur la prévention des hémorragies post-partum, la sécurité des patients, et la prise en charge des cancers gynécologiques et mammaires, en forte progression au Bénin.
Le ministre de la Santé a par ailleurs réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la qualité des soins et la sécurité des femmes enceintes. « Ces journées constituent une étape importante dans notre marche vers la couverture sanitaire universelle. Ensemble, nous devons continuer à agir pour que plus aucune femme ne perde la vie en donnant la vie », a conclu Benjamin Hounkpatin, sous les applaudissements nourris de l’assistance. Avec de nouveaux outils et un engagement renouvelé, le ministère de la Santé et les gynécologues obstétriciens unissent leurs efforts pour renforcer la sécurité de la mère et du nouveau-né. Ils plaident, unanimement pour une meilleure coordination des acteurs et l’amélioration continue des pratiques pour réduire la mortalité maternelle et néonatale. Médecins, chercheurs et autorités sanitaires explorent donc ensemble de nouvelles stratégies pour faire reculer les décès maternels et néonataux dans le pays.
Les gynécologues obstétriciens préoccupés par les défis contemporains de la santé de la mère et de l'enfant lors des assises