La Nation Bénin...
Il est des instants où la parole du droit rejoint la parole de l’État. Dans un espace sahélien gagné par la fragmentation et la peur, le Bénin choisit la hauteur et la cohérence : affirmer sa souveraineté par la loi, défendre sa stabilité par la justice, et rappeler que la République n’a pas vocation à subir le désordre, mais à lui opposer la rigueur du sens.
Il est des moments où la conscience individuelle rejoint la conscience collective, lorsque l’action citoyenne devient la gardienne silencieuse de l’équilibre national.
A l’heure où la violence se fait système et tente de franchir nos frontières, le droit demeure la dernière frontière du sens.
La saisine de la Cour pénale internationale par mon office d’avocat, dans un contexte où la violence islamiste érode les institutions et brouille les repères, n’est pas un geste d’émotion : c’est un acte de conscience nationale. Elle s’inscrit dans la ligne de fermeté et de lucidité incarnée par le Président de la République et par le gouvernement. Le Bénin ne se protège pas derrière le droit ; il l’élève à la hauteur d’un rempart.
Le Bénin lucide au cœur de la tempête
Depuis trois ans, notre pays affronte, avec une vigilance constante, la poussée terroriste venue du Sahel. Les attaques de Porga, du parc W, de Kaobagou ou de Karimama ne sont pas des faits isolés : elles s’inscrivent dans une stratégie d’expansion continue, celle qui met aujourd’hui à l’épreuve le Mali, secoue le Burkina Faso et pèse sur le Niger. Les groupes armés avancent selon une logique d’encerclement : infiltrer les marges, tester la résilience des États, puis frapper le cœur de leur cohésion.
Le Bénin, lui, tient la ligne. Sous l’autorité du chef de l’État, il a opposé la méthode à la précipitation, la discipline à la panique, la rigueur à la peur. Réorganisation des forces armées, renforcement du renseignement, professionnalisation des unités, coopération régionale accrue, maintien constant de l’administration dans les zones sensibles : tout concourt à un même objectif — préserver la continuité de l’État et la stabilité du pays. Le pouvoir n’a pas cédé à la tentation de l’improvisation : il a choisi la stratégie, la lucidité et la constance.
La justice comme prolongement de la souveraineté
La communication adressée à la Cour pénale internationale par mes soins s’inscrit dans la cohérence de cette vision d’État. Elle traduit une conviction ferme: la riposte du Bénin ne se limite pas au champ militaire ; elle s’enracine aussi dans la morale publique et dans la primauté du droit.
Porter devant la Cour les crimes commis contre nos soldats et nos populations, c’est affirmer que la défense du pays se mène à ciel ouvert, sous la lumière de la loi. C’est rappeler que la souveraineté moderne ne consiste pas à se soustraire à la justice, mais à en maîtriser l’usage. Ainsi, chaque vie béninoise trouve dans le droit une mémoire, chaque agression un nom, chaque crime une suite. La clarté du droit, ici, devient l’arme la plus haute de la légitimité.
La force d’un État qui gouverne
Cette démarche s’inscrit dans la constance du chef de l’État, dont la ligne de conduite allie fermeté et mesure. Le Bénin ne subit pas: il gouverne. Il ne s’abrite pas derrière la peur : il la transforme en lucidité. Il ne s’en remet pas à la fatalité sahélienne : il la combat, avec méthode et sang-froid.
Dans une région ébranlée par la fragmentation, notre pays demeure un pôle d’équilibre, un repère de stabilité et de raison. Il prouve qu’un État peut être fort sans être brutal, juste sans être vulnérable, vigilant sans être fermé. C’est cette hauteur d’État-celle du président de la République-qui constitue aujourd’hui la digue la plus crédible contre l’effondrement régional.
La Nation Debout
La saisine de la Cour pénale internationale n’exprime ni faiblesse ni dépendance. Elle marque la continuité d’une nation sûre de sa direction. C’est un signal de maturité, d’autorité et de fidélité à la ligne présidentielle. Elle dit au monde que le Bénin n’attend pas la compassion : il impose le respect.
Dans un environnement où tant d’États vacillent, notre pays s’affirme comme une conscience, une colonne encore droite dans le tumulte du Sahel. Là où d’autres hésitent, il décide. Là où d’autres se divisent, il rassemble. Là où d’autres reculent, il avance. Et s’il avance, c’est parce qu’il a choisi la voie la plus haute : celle de la loi contre la terreur, du sens contre le néant, de la dignité contre l’abandon.
Maître Gérard Vilon Guézo