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Editorial de Paul Amoussou: Reconnaissance de l’Etat de Palestine : avancée pour la paix ?

Chroniques
Editorial de Paul Amoussou Editorial de Paul Amoussou

La reconnaissance de l’État de Palestine par un nombre croissant de pays constitue une avancée importante sur le chemin de la paix, même si cette reconnaissance ne garantit pas à elle seule une résolution définitive du conflit israélo-palestinien. A la date du 22 septembre 2025, 148 pays membres de l’Onu reconnaissent officiellement la Palestine comme un État devant jouir de sa pleine souveraineté. Ce qui témoigne d’un soutien international significatif à la légitimité palestinienne. Cette reconnaissance est non seulement une affirmation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, mais aussi un acte politique qui vise à concrétiser la solution dite à deux États, où Israël et la Palestine vivraient côte à côte en paix et en sécurité. La France et la Grande-Bretagne, par exemple, par l’acte fort posé dans ce sens dernièrement, de reconnaître officiellement l’État palestinien, consolident les efforts de l’Autorité palestinienne engagée dans le dialogue en faveur de la paix, tout en condamnant fermement les attaques du Hamas. Ce geste s’inscrit dans une démarche cohérente avec le droit international et les résolutions des Nations unies, notamment celle de 1947 sur le plan de partage de la Palestine mandataire, qui reste le fondement de la solution à deux États.

Par   Paul AMOUSSOU, le 23 sept. 2025 à 14h50 Durée 3 min.
#L'éditorial de Paul Amoussou

Toutefois, cette reconnaissance ne met pas un terme immédiat aux tensions, car le conflit est profondément enraciné dans des questions territoriales, identitaires et sécuritaires complexes. Israël maintient une forte opposition vis-à-vis d’une reconnaissance, et a qualifié, à tort, cette démarche d’obstacle à la paix. La guerre aveugle que le Premier ministre israélien mène à Gaza, est cependant loin d’être une issue favorable à la quiétude dans la région. 

A contrario, la reconnaissance internationale agit comme un levier diplomatique : elle donne à la Palestine une posture plus crédible dans les discussions internationales, accentue la pression sur Israël pour revenir à la table des négociations et encourage une reconstruction interne palestinienne plus stable, capable d’adopter des politiques pacifiques. C’est aussi un message fort aux partis extrémistes comme le Hamas qui, en privilégiant la violence, affaiblissent la cause palestinienne sur la scène mondiale.

D’où faut-il percevoir à travers la reconnaissance de l’État de Palestine une avancée nécessaire pour la paix, car elle légitime la cause palestinienne et renforce la dynamique en faveur d’une solution diplomatique durable, respectueuse des droits et aspirations des deux peuples. Mais encore, elle s’inscrit dans le cadre plus large de négociations, de garantie de sécurité mutuelle, et d’engagement ferme contre le terrorisme et la colonisation afin qu’elle puisse véritablement ouvrir la voie à une coexistence pacifique. La paix au Proche-Orient dépend en effet d’un équilibre politique, aussi fragile soit-il, entre Israël et Palestine. Cette reconnaissance ne doit toutefois pas être purement formelle, elle gagnerait à s’accompagner d’actes concrets sur le terrain pour donner suite aux négociations initiées dès les années 1990, notamment celles de Madrid et de Washington. Au-delà des pourparlers, il s’agit de trouver quelque exutoire aux points de désaccords majeurs, notamment en ce qui concerne le statut de Jérusalem, les colonies en Cisjordanie et la situation des réfugiés palestiniens.