La Nation Bénin...
Le
président Talon tenait à rester aux côtés du chef de la Garde républicaine pour
coordonner la riposte contre les putschistes, lors des fâcheux événements du
samedi 6 au dimanche 7 décembre dernier, confie l’irréprochable soldat de la
République, le colonel Tévoèdjrè. Choix risqué, il est vrai, car en général une
exfiltration s’imposait. Mais pour peu que l’on connaît le caractère bien
trempé de Patrice Talon, son option de demeurer au front est peu surprenant.
En
tant que chef d’État, sa gouvernance a souvent relevé de la révolution pour ne
pas dire de la témérité, dont les choix témoignent à souhait, tant ils
s’accommodent peu des voies ordinaires et conventionnelles dont le commun se
contente. D’où la marque de qualité qui signe cette gouvernance et qui
constitue paradoxalement, si l’on ose dire, son talon d’Achille. Car, c’est
connu, les changements ne sont pas sans faire des mécontents. Conscient de
cette réalité, et pour autant, le président Patrice Talon a de tout temps pris
le pari des résultats, quitte à prendre également celui concomitant de
l’impopularité. Choix assumé en dix ans de gouvernement et sans complexe.
Loin
d’être le choix d’une tête brûlée, l’option de rester aux côtés de la Garde
républicaine pour affronter les félons en armes, est celle assumée d’un
véritable chef suprême des armées, qui ne se dérobe point face au danger. Un
flair inouï de Patrice Talon, car il s’agit d’un puissant carburateur pour une
Garde républicaine ainsi plus motivée, car ses éléments s’auréoleraient de ce
que, face à la menace, leurs vies importaient autant que celle du chef de
l’Etat, qu’il leur revenait coûte que coûte de sauver pour sauvegarder l’ordre
républicain. Choix gagnant du chef suprême des armées, et pas moins amateur de
safari qui, rapporte-t-on, s’amusait à risquer sa tête dans les cages aux
lions■
Editorial de Paul Amoussou