La Nation Bénin...
Les acteurs de la mode et du vêtement ont un regard
optimiste sur leur secteur d’activité qui représente un fort potentiel
économique. Ce secteur se révèle au grand jour à l’aune des réformes en cours
dans l’enseignement technique et la formation professionnelle.
Les réformes dans l’enseignement technique et la formation
professionnelle contribuent à révéler de plus en plus certains secteurs
d’activité économique. Parmi eux, le secteur de la mode et du vêtement. Grâce
aux réformes dans l’enseignement technique, ce secteur renaît de ses cendres,
contribuant ainsi à l’économie. C’est ce que soutient Oslo Nassi Adjakidjè,
promoteur de mode basé à Bohicon dans le département du Zou. « La mode est pour
la France ce que les mines d’or du Pérou sont pour l’Espagne. Donc oui, les
métiers de la mode peuvent contribuer au développement économique, social et
culturel du Bénin. La mode au Bénin est un levier sur lequel l’économie peut
s’appuyer pour éclore », a affirmé l’acteur de la mode.
Il ajoute qu’au Bénin, l’émergence de classes moyennes
constitue une opportunité de développement de nouveaux marchés tant au niveau
national que sous régional pour les acteurs. Mais étant restés des années
durant sans un accompagnement structurant de l’Etat, les acteurs végètent, pour
la plupart, dans la précarité. Oslo Nassi Adjakidjè fait savoir que le vêtement
représente, plus qu’un simple apparat, un marqueur fort de l’identité. C’est
l’un des moyens phares d’affirmation des cultures et d’identification du
peuple. Après plusieurs années d’expérience dans ce secteur, il retient
qu’aujourd’hui, la mode au Bénin associe créativité et aspirations du
consommateur. Dans ce cas, elle apparait comme un art au service de la culture,
de l’économie et du développement social du Bénin. « Au niveau mondial, le
secteur de la mode et du luxe est un secteur qui ne semble pas connaitre la
crise et qui enregistre une croissance constante. En Afrique subsaharienne, le
marché du textile-habillement dans son ensemble pèse plus de trois milliards de
dollars et s’avère le deuxième plus gros pourvoyeur d’emplois dans les pays en
développement », informe-t-il.
Défis et actions pour plus d’impact
Tout comme le secteur de la mode et du vêtement qui se
révèle, les métiers de la maroquinerie et de la cordonnerie sont aussi
porteurs, à en croire les propos de Rachelle Déguénon. « Avec l’évolution du
marché de la mode, ces secteurs sont de plus en plus sollicités. Aujourd’hui,
le Béninois a la facilité de consommer un produit localement fait. Il suffit
qu’il soit bien fait, il est prêt à payer le prix », assure-t-elle. Pascale
Chabi-Kao, avec trente années d’expérience, invite ses compères à faire du
secteur de la mode une référence à l’horizon 2026. « Le Bénin n’aura rien à
envier à ces pays qui se sont développés grâce au textile. Il y a la
main-d’œuvre qualifiée, des lycées modernes qui forment des gens pour
travailler dans des industries de textile », relève Pascale Chabi-Kao.
Toutefois, des défis attendent les acteurs de la mode pour
le rayonnement du secteur, selon Oslo Nassi Adjakidjè. Il souligne que les
acteurs doivent se prendre eux-mêmes au sérieux d’abord, puis être pris au
sérieux par les gouvernants. La mode au Bénin connait une forte influence des
autres pays africains notamment le Sénégal, le Mali, le Nigeria et la Côte
d’Ivoire, dont les impacts sont visibles dans les habitudes vestimentaires
nationales, indique Oslo Nassi. Elle est aussi abondamment envahie par celle
asiatique en l’occurrence chinoise, indienne et une longue tradition coloniale
européenne notamment au niveau de la couche intellectuelle. « Il est donc
impérieux d’outiller les acteurs afin qu’ils soient à la hauteur des défis de leur
génération, dans ce monde en pleine globalisation », suggère-t-il. Il propose
pour y parvenir de libérer le potentiel de créativité des acteurs de toute la
chaine de la mode et des sociétés importatrices de fournitures d’articles et de
confection ; de développer des connexions et explorer de nouveaux horizons au
cœur de la mode béninoise et de s’engager dans un parcours dédié à la
transformation du coton fibre national afin de créer des emplois plus décents
dans ce secteur d’avenir. Le Bénin pourra valoriser, promouvoir, éduquer,
former et développer les acteurs de la mode.