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Paix et prévention de l’extrémisme violent: La Nuit des griots unit le Bénin et le Nigéria

Culture
Ils sont une vingtaine de griots à émerveiller le public dans le cadre de la Nuit des griots Ils sont une vingtaine de griots à émerveiller le public dans le cadre de la Nuit des griots

Paroliers de référence et médiateurs par-dessus tout, des griots du Bénin et du Nigéria ont mis leur art au service de la promotion de la paix et de la prévention de l’extrémisme violent. C’était lors de la célébration de la Nuit des griots, le 23 novembre à Parakou, par l’Association paroles d’Afrique, en collaboration avec les communes du Borgou.

Par   Arnaud DOUMANHOUN A/R BORGOU-ALIBORI, le 28 nov. 2023 à 07h00 Durée 4 min.
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« Pour être pérenne, la paix exige de l’effort, de l’ambition et du dévouement de la part de ceux qui souhaitent laisser un avenir meilleur aux prochaines générations », disait le premier ministre canadien, Justin Trudeau. Tidjani Bani, maire de la commune de Kalalé, a fait sienne cette assertion, lors de la célébration de la Nuit des griots pour la promotion de la paix et la lutte contre l’extrémisme violent. A travers cette initiative de l’Association Paroles d’Afrique, il espère la consécration d’une union sacrée entre les populations locales et leurs frères du Nigéria, pour la promotion de la paix et la cohésion sociale. Tambours accrochés au bras et autres instruments traditionnels de musique portés au cou ou en main, seul ou en duo, la voix des griots a résonné dans le ciel parakois. Les rythmes sont variés selon les cultures et l’identité des communautés de provenance, mais chacun se retrouvait dans ce mélange de cultures typiquement africaines, parce que les peuples ignorent les frontières physiques et la musique unit les cœurs. Ils sont une vingtaine de griots à émerveiller le public, sous un ciel clément, en ce mois de décembre où l’harmatan se fait remarquer au nord Bénin.

Les griots Adamou Gnankpé de la commune de Nikki, Soumaila Gnankpé du Nigéria, Barassounon Iliassou de Sinendé, Yerekou Gountia de Ouassa Péhunco, Douarou Korokou de Bori, ou Sonkoro Korokou de Bouanri, Issifou Abdoul Razack de Parakou et Alassane Gnangué de Bembèrèke... chacun a mis du sien pour passer son message de paix, face à un public enthousiasmé. A en croire Séïdou Barassounon, président de l’Association Paroles d’Afrique, les griots sont l’épine dorsale de la communication sociale. Ce sont des communicateurs culturels, traditionnels, dans les communautés, d’où leur sollicitation pour la diffusion de messages de paix, dans un contexte où l’insécurité dans la sous-région prend une proportion inquiétante, et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation, devient une préoccupation de taille pour les Etats notamment dans le Nord-Bénin où des atteintes à la tranquillité publique sont de plus en plus fréquentes, plus particulièrement dans les communes de Kalalé, Nikki, Pèrèrè et Tchaourou. « Les griots en dehors de leur casquette de médiateur social, de détenteur du patrimoine culturel immatériel, sont des gestionnaires des confits dans nos communautés. Voilà pourquoi dans nos cours royales, le griot est à côté du roi, qui l’envoie parfois dans les couples où il y a des difficultés. C’est pourquoi nous les avons invités à cet espace de discussion interculturel sur la paix, et la prévention contre l’extrémisme violent », a expliqué Séïdou Barassounon. Ainsi, les griots, à travers leur art, ont sensibilisé à la paix, à la cohésion sociale, au dialogue interculturel, à la tolérance interreligieuse, interculturelle et inter-ethnique. Selon le maire de la commune de Kalalé, la participation des griots nigérians à cette nuit des griots à Parakou, contribue au renforcement des liens entre les peuples du Bénin et du Nigéria.