La Nation Bénin...
L’un des enjeux de la réforme
structurelle de la décentralisation est la mobilisation des ressources propres
par les communes. Dans l’Atacora, on note la mise en place de divers mécanismes
par les secrétaires exécutifs pour y parvenir. Lesquels mécanismes portent
leurs fruits.
La performance des communes en
matière de mobilisation des ressources propres s’accroit. Les secrétaires exécutifs
y consacrent toute leurs énergies. Dans le département de l’Atacora, un point
d’honneur est accordé à ce volet. De plus en plus, les stratégies mises en
place facilitent la mobilisation, à la satisfaction des acteurs. La commune de
Ouassa Péhunco déroule sa stratégie de mobilisation des recettes propres
contenue dans un plan triennal. Machoudo Tchoumon Bani, secrétaire exécutif de
Péhunco explique qu’une convention de partenariat a été signée entre le service
des impôts et la mairie pour la mobilisation des recettes fiscales.
Au 31 décembre 2022, les recettes
réalisées montrent un taux de progression de 20,70 %. « En termes de
mobilisation des ressources propres, de 126 millions en 2021, nous sommes
passés à 150 millions en 2022 sans compter les difficultés qui ne nous ont pas
permis d’atteindre le niveau optimal que nous aurions souhaité », détaille
Machoudo Bani.
Les communes ordinaires comme
Kouandé ont fait des bonds importants. La commune se félicite d’avoir fait de
très belles performances à la lumière des stratégies déployées, témoigne
Léïlatou Assani, secrétaire exécutive. Il y a un plan stratégique de
mobilisation de ressources sur lequel sa commune s’appuie. Elle bénéficie
également de l’engagement et l’implication des acteurs locaux pour relever le
défi du développement. L’état des lieux du potentiel économique de Kouandé,
vaste de 4500 km2, réalisé, montre que ce potentiel était sous-exploité.
«L’année dernière, nous avons pu passer de soixante-six (66) millions environ à
pratiquement cent dix (110) millions. Cela fait un bond assez important de
65,86 % quand on compare les données», a précisé Léïlatou Assani.
La mobilisation de ressources est,
explique-t-elle, un défi à relever. Par rapport aux performances au niveau
national, Kouandé est bien cotée et au niveau du département de l’Atacora, la
commune s’est hissée comme la première à avoir amélioré de façon significative
son taux de mobilisation. Celui-ci se révèle comme étant le plus fort et tous
les acteurs y travaillent. L’enjeu actuel pour la commune est la maitrise des
différents gisements et l’amélioration du niveau de recouvrement des recettes
dormantes, pour atteindre des performances appréciables.
Matéri, malgré le contexte
sécuritaire difficile
« Concernant la mobilisation des
recettes, nous avons fait des efforts significatifs, nous sommes dans un
contexte sécuritaire difficile, où le principal pôle économique de la commune
c’est-à-dire Porga qui était le point d’attraction par le passé est fermé à la
circulation en quelque sorte », explique Apollinaire Ahouavlamè, secrétaire
exécutif de Matéri. L’accès difficile à cette zone, pôle économique qui
apportait plus de 30 % des ressources de la commune, n’a pas empêché de
dépasser en 2021, marquant le démarrage de la réforme, plus de trente-sept (37)
millions. D’une mobilisation de quatre-vingt-dix-neuf (99) millions de
ressources propres, Matéri, au dire de son secrétaire exécutif, est passée à
cent trente-six (136) millions en 2022.
« Pour y arriver, nous avons
multiplié les capacités de mobilisation de ressources au niveau des différents
pôles de recettes. Nous avons essayé d’améliorer la mobilisation, de
redynamiser les différentes équipes, superviser les opérations de mobilisation
de ressources. C’est cela qui nous a amenés à ce résultat-là », détaille
Apollinaire Ahouavlamè. Le contexte sécuritaire affecte les différents marchés
de la commune, indique-t-il, précisant que la peur a gagné les acteurs surtout
ceux des pays voisins qui fréquentaient les marchés de Matéri. Ces grossistes
du marché à bétail qui paient par marché environ 50.000 F Cfa n’y viennent
plus. Dans ce contexte, suggère le Se, si l’État peut penser à un Fadec
spécifique pour la sécurité, cela va soulager la commune en ce qui concerne les
effets induits par la situation sécuritaire, qui amenuisent ses recettes.
Pour l’heure, il ambitionne
d’améliorer les prestations aux populations, travailler pour que les différents
produits d’investissement soient réalisés à travers les moyens disponibles.
L’eau, l’école, la santé, les routes, l’exécution des projets au profit des
populations sont des enjeux pour Matéri. Relativement à la mobilisation des
ressources, la commune veut maintenir le cap pour aller au-delà de 35 %
d’augmentation du taux de mobilisation
L’apport des populations requis
Les communes veulent compter sur les populations pour relever les différents défis en termes de mobilisation des ressources propres. De Boukombé à Natitingou, en passant par Tanguiéta, Cobly, Toucountouna, Matéri, Kérou, Kouandé et Péhunco, l’attente des secrétaires exécutifs est la même. Ils souhaitent que les populations libèrent leurs taxes et impôts pour faciliter la mobilisation des recettes des communes.
« Que la population comprenne que quand nous demandons leur contribution au développement local, c’est pour le développement de la commune. Nous sommes là pour accompagner les élus à obtenir des résultats et à faire en sorte que la réforme porte des fruits. Si chacun s’implique, on va réussir le pari du développement d’ici quelques années », insiste Léïlatou Assani. Au regard de la capacité de mobilisation de ressources de certaines communes, les acteurs optent pour la création d'activités économiques telles que l’organisation des foires, de forum économique et social. Ils pensent aussi réviser à la hausse les taxes des prestations de la mairie.
Il faut dire que les travaux de réalisation des voies dans les 2KP en cours seront d’un apport considérable, à en croire les propos des acteurs de Kouandé, Kérou et Péhunco. Le manque de voies dans les communes des 2KP constitue un gros handicap, témoignent-ils, à la mobilisation des ressources. « On ne peut pas voir tous les efforts de la commune tant que ces routes ne sont pas réalisées. Le chef de l’Etat l’a compris et aujourd’hui les travaux sont en train de démarrer et nous espérons que d’ici quelques années, la route sera réalisée. Nous prenons toutes les dispositions pour que tout ce qui doit se faire avant la réalisation de la route pour rendre visible cette action du gouvernement le soit », s’engage la secrétaire exécutive de Kouandé?