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Secteur bancaire: Le Bénin, bon élève de l’Uemoa

Economie
Le président de l'Apbef-Bénin (à gauche) aux côtés exportateurs Le président de l'Apbef-Bénin (à gauche) aux côtés exportateurs

La qualité du portefeuille du Bénin ne fait l’ombre d’aucun doute. La quatrième réunion trimestrielle de concertation entre le directeur national de la Bceao et les directeurs généraux d'établissements de crédit, au titre de l'année 2024, tenue le 11 décembre dernier à Cotonou, a permis d’apprécier les principaux indicateurs macroéconomiques à l’échelle nationale ainsi qu’au niveau de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

 

Par   Kokouvi EKLOU, le 18 déc. 2024 à 07h40 Durée 2 min.
#BCEAO #UEMOA

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et l'Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Bénin (Apbef-Bénin) ont une fois encore relevé la qualité du portefeuille national. Saisissant l’occasion de la quatrième réunion trimestrielle de concertation entre le directeur national de la Bceao et les directeurs généraux d'établissements de crédit, au titre de l'année 2024, les deux parties ont convenu de ce que l’économie béninoise est assez dynamique au regard des bonnes notes dont le secteur bancaire est crédité. Plus exigeant et crédible, le secteur bancaire fait du Bénin le meilleur élève de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) en matière de respect des textes et de la gouvernance au niveau des banques.

Le pays se montre donc plus attractif puisqu’il est possible de travailler en toute sérénité avec les banques, reconnaît Emmanuel Assilamehoo, directeur national de la Bceao.

A cette rencontre où les échanges ont porté sur la présentation de l'Observatoire de la qualité des services financiers au Bénin (Oqsf) ; l'exposé de l'Instruction n°009/07/Rsp/2010 du 26 juillet 2010 relative au dispositif de centralisation et de diffusion des incidents de paiement de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et la gestion des incidents de paiement ; la situation du rapatriement des recettes d'exportation à fin septembre 2024, il a été noté avec satisfaction la bonne tenue des principaux indicateurs macroéconomiques.

À l'échelle de l'Union, les participants ont relevé que le taux de croissance du produit intérieur brut est projeté à 6,0 % pour l'année 2024 tandis que le taux d'inflation devrait ressortir à 3,6 %, en baisse par rapport à son niveau à fin 2023, mais demeurant hors du corridor de stabilité des prix dans l'Umoa. S’agissant du Bénin, le directeur national de la Bceao admet que le taux de croissance devrait se consolider à 6,7 % en 2024 contre 6,4 % en 2023, et le taux d'inflation s'établirait en dessous de 2,0 % pour 2024 contre 2,7 % en 2023.

Qualité des services financiers

 Nonobstant ces évolutions favorables, les perspectives sont entourées de quelques risques, relatifs notamment à la situation sécuritaire dans certains pays, l'impact des conditions climatiques défavorables sur la production agricole et les effets des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires.

Le cadre de concertation est également revenu, du point fait à la suite de la quatrième réunion trimestrielle, sur les principales recommandations issues de la sixième édition des rencontres entre le Secrétariat général de la Commission bancaire et les directeurs généraux d'établissements de crédit de l'Union, tenue le 5 décembre 2024. En particulier, il a été rappelé l'invite adressée au système bancaire à renforcer les fonds propres et à accorder une importance particulière aux dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ; de rapatriement de recettes d'exportations et de comptabilisation des créances en souffrance.

Par ailleurs, l'Observatoire de la qualité des services financiers au Bénin (Oqsf) a été au cœur des échanges à travers une présentation faite sur ses prérogatives et tout l’intérêt que l’Etat béninois y porte avec son ferme engagement à voir s’opérationnaliser cet important dispositif consacré par la Loi 2024-14 du 2 septembre 2024 portant réglementation bancaire. De l’exposé fait par le secrétaire exécutif de l’observatoire, il ressort que le rôle fondamental de l'Oqsf est d'encourager les populations et les petites et moyennes entreprises à recourir davantage aux services financiers, et de restaurer leur confiance à l'endroit du système financier. L'Oqsf s’affiche comme la structure à compétence nationale en matière de médiation financière.

Les directeurs de banques et d’établissements financiers ont été aussi appelés au même titre que leurs collaborateurs à veiller à une participation active de leurs structures au fonctionnement de la Centrale des incidents de paiement (Cip), à travers l'application effective des dispositions réglementaires prévues dans l'Instruction n°009/07/RSP/2010 du 26 juillet 2010, et ce dans leur intérêt et celui de tous les usagers du système financier.

La séance a également permis d'informer la profession bancaire que le taux de rapatriement des recettes d'exportations par les opérateurs économiques est ressorti à 97,0 % (norme de 100 %) au terme des trois premiers trimestres de l'année 2024, contre 82,6 % en 2023. Il en résulte un défaut de rapatriement des recettes par cette catégorie d'acteurs, évalué à 12,4 milliards contre 61,0 milliards de F Cfa à fin juin 2024 et 75,6 milliards en 2023. Tout en notant les progrès réalisés en 2024, les directeurs généraux de banques ont réitéré leur engagement à poursuivre les actions de sensibilisation auprès des opérateurs économiques exportateurs.