La Nation Bénin...
Cotonou
a abrité, les 12 et 13 décembre derniers, l’atelier régional de
validation d’une étude visant à créer des sources innovantes de
financement pour les collectivités territoriales en Afrique de l’Ouest.
L’ambition étant désormais d’exploiter de nouvelles opportunités pour accélérer
le développement local.
Les
collectivités territoriales d’Afrique de l’Ouest ont besoin de renforcer leur
cadre de financement. Il urge pour elles d’identifier des mécanismes de
financement innovants pour répondre aux besoins de développement local et aux
attentes des populations. Des experts, élus et autres personnes ressources ont,
les 12 et 13 décembre à Cotonou, validé l’étude portant sur
« l’analyse des sources innovantes de financement des collectivités
territoriales en Afrique de l’ouest». Occasion pour eux d’explorer de nouvelles
offres et sources de financement pour accompagner le développement local. Cette
étude réalisée dans le cadre du Projet de renforcement des capacités pour la
décentralisation en Afrique de l’Ouest (ProDao 2023-2025) est financée par la
Giz en partenariat avec la Commission nationale des finances locales (Conafil)
du Bénin, le Conseil des collectivités territoriales (Cct) de l’Uemoa, les
Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua), le Fonds d’équipement des
Nations unies et l’Observatoire mondial des finances et de l’investissement des
collectivités territoriales. Elle ambitionne d’identifier des sources
innovantes de financement que les collectivités territoriales d’Afrique de
l’Ouest peuvent utiliser, en complément des mécanismes traditionnels pour
engager les dépenses locales notamment les services de base aux populations.
A
l’ouverture des travaux, Raphaël Akotègnon, ministre en charge de la
Décentralisation, a apprécié cette « recherche de solutions pertinentes et
novatrices au faible niveau des ressources budgétaires des Etats transférées
aux collectivités territoriales ». Il y voit aussi une solution à la
mobilisation très éprouvée des ressources propres de ces collectivités
territoriales, aujourd’hui, confrontées à des défis d’investissements
structurants de plus en plus croissants. Ces dernières années, rappelle le
ministre, les économies nationales sont globalement en difficulté et les
ressources publiques disponibles ont diminué de façon significative.
« Cette situation contraint les Etats à des arbitrages de la dépense
publique dans un contexte où plusieurs de nos pays doivent faire face à
l’extrême urgence dictée par la fragilité sécuritaire et les besoins qui y sont
liés », précise-t-il. Pendant longtemps, le financement de la dépense
publique locale reposait principalement sur des ressources propres, des
transferts de l’État et des appuis financiers internationaux limités et
insuffisants. Désormais, dans l’entendement du ministre, il faut expérimenter
des opportunités de financement supplémentaires, telles que les emprunts, les
partenariats public-privé et surtout le mécanisme communautaire de financement
des collectivités territoriales.
Favoriser
des possibilités innovantes
Comme lui, François Yatta, représentant de Cglua, reste convaincu que l’exploitation de cette étude viendra combler un besoin essentiel au niveau du développement local. Felix Kress de l’Ambassade d’Allemagne au Bénin est aussi sur la même longueur d’onde et réitère le soutien de son pays. L’étude en validation à Cotonou fait la lumière sur huit mécanismes financiers considérés comme innovants pour mobiliser des ressources complémentaires au profit des programmes d’investissement des collectivités territoriales. Elle expose de nouvelles possibilités innovantes de financement telles que le financement par l’aménagement et la valorisation du foncier, la canalisation des apports financiers de la diaspora, l’accès à l’emprunt, le déploiement de partenariats public-privé, l’accès à la finance climat, le développement de la finance islamique, la mobilisation des ressources internes (publiques et privées).
Les participants venus du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo ont, au cours de leurs travaux en présentiel et en ligne, ensemble sur la base des expériences existantes ou à explorer, examiné et tracé les voies d’enrichissement du rapport. Des travaux en groupe ont permis de relever les forces et faiblesses de l’étude, ainsi que de possibles amendements. A la clôture des travaux, de nombreuses voix se feront entendre, comme par exemple celle du maire de Porto-Novo, intervenant au nom du Cct. Il a exprimé sa satisfaction de voir s’ériger sur le terrain du développement local, de nouvelles opportunités de financement et a appelé à les renforcer.