Le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou n’est pas pour une éventuelle suppression de l’examen du Certificat d’études primaires (Cep). Loin de prêcher pour sa paroisse, il estime toujours indispensable l’organisation de cet examen qui sanctionne la fin du cursus primaire. L’autorité ministérielle s’est prononcée sur cette récurrente question lors d’une rencontre qu’il a eue avec les hommes des médias, vendredi 28 juillet dernier, à Porto-Novo, sur le bilan du Cep 2023.
Pour Salimane Karimou, ce diplôme a toujours son importance dans le système éducatif. L’organisation du Cep n’est pas un gâchis contrairement à ce que tentent de faire croire certains. Le ministre Salimane Karimou n’en veut pour preuve que l’aveu d’échec de tous les pays qui avaient opté pour sa suppression et qui ont fini par faire déjà machine arrière. « Bonjour les dégâts si on va dans le sens que le Cep ne sert plus à rien et qu’il faut le supprimer. Je ne conseille pas cela. Tous les pays qui l’ont fait sont revenus en arrière », explique le ministre. A titre d’exemple, Salimane Karimou évoque le cas de la France qui sert de référence au Bénin dans le domaine. Même si aujourd’hui en France, il n’y a plus un examen de barrière entre le primaire et le secondaire, il n’en demeure pas moins vrai que des évaluations sommatives se font toujours surtout en français et en mathématiques au niveau de l’éducation de base. Salimane Karimou renseigne qu’il y a une première évaluation qui est faite entre le cours préparatoire 2e année et le cours élémentaire première année (Ce1) du primaire en France. Ce contrôle continu n’est pas fait par l’enseignant de l’élève mais plutôt par l’Académie, détaille-t-il. Cette évaluation a l’avantage, poursuit-il, de permettre à l’enseignant de prendre conscience des difficultés de l’enfant déjà dans les deux disciplines sur lesquelles il a été évalué. Les difficultés notées sont ensuite remontées vers l’enseignant qui prendra l’enfant en classe de Ce1. Ce dernier est chargé d’oeuver pour relever son niveau et remédier à ses insuffisances. Ce qui permet à l’élève d’évoluer normalement, fait savoir le ministre.
Une fois à la fin du cycle primaire, avant d’aller au collège, l’apprenant est soumis à une autre évaluation sommative entre le Cours moyen première année (Cm1) et le Cours moyen deuxième année (Cm2). Celle-ci a toujours lieu en français et en mathématique.
Pas un gâchis
« Il n’y a pas certes le Cep en France, mais il y a de ces évaluations-là qui sont indispensables et ne constituent pas de blocage pour l’enfant », insiste le ministre des Enseignements maternel et primaire. Il salue dès lors la décision de la France qui, depuis cinq ans, a fait machine arrière par rapport à la suppression du Cep. Le ministre a saisi l’occasion pour rappeler que le Bénin est dans la logique d’une éducation de base qui va de la Maternelle jusqu’en classe de Terminale. « Dans une éducation de base, il ne doit pas y avoir de barrière. L’enfant qui commence la classe de Maternelle doit arriver en Terminale avant de sortir de l’école. Et c’est l’avantage de l’Approche par compétences », fait savoir Salimane Karimou. L’enseignant n’avait en ce moment qu’à suivre l’enfant dans le développement de ses compétences. Lesquelles compétences, indique l’autorité ministérielle, sont les mêmes qu’il développe du primaire jusqu’à la fin du cursus secondaire en Terminale.
Mieux, à en croire le ministre, la loi sur l’enseignement au Bénin a clairement indiqué que l’examen du Cep sanctionne la fin des études primaires. Ce texte est toujours en vigueur, insiste Salimane Karimou.
Le ministre va plus loin en démontrant que le Cep n’est pas pour autant inutile aujourd’hui sur le marché de l’emploi. Des recrutements comme par exemple ceux des agents de la catégorie E continuent de se faire notamment dans la fonction publique sur la base de ce diplôme. Ce certificat peut également servir de preuve à quelqu’un dont on doute du niveau de scolarité. « Je ne prêche pas pour ma paroisse. D’ailleurs, moi je suis finissant. Mais je suis partisan d’une éducation de qualité qui passe forcément par l’évaluation. ll faut faire des évaluations à mi-parcours. Le contrôle continu est toujours utile », conclut Salimane Karimou