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Approvisionnement en eau potable: Les maires s’imprègnent des réformes institutionnelles

Société
Par   Pintos GNANGNON, le 08 févr. 2017 à 05h24

Les maires des communes du Bénin étaient ce mardi 7 février face aux responsables des structures de l’Etat en charge du secteur de l’eau, des partenaires techniques et financiers et les organisations non gouvernementales. Cette rencontre qui s’est tenue à Dassa-zoumè a été l’occasion d’échanges sur les réformes annoncées par le Gouvernement dans le secteur afin de recueillir les contributions des différents acteurs en vue d’assurer la réussite desdites réformes.

Le Conseil des ministres du 21 décembre 2016 a pris la décision d’opérer des réformes dans le secteur de l’eau au Bénin. Cette décision concerne au premier chef les communes qui assurent la maîtrise d’ouvrage en matière d’approvisionnement en eau potable sur le terrain. Pour mieux jouer ce rôle, l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb) s’inscrivant dans la même logique que le Gouvernement, a choisi d’organiser une rencontre avec les autres acteurs du secteur pour apporter sa contribution.

Le maire de la commune de Dassa, Nicaise Fagnon, a dit sa satisfaction de voir cet évènement s’organiser dans sa commune qui a de réels problèmes en eau. Il n’a pas manqué de s’interroger sur le sort qui est réservé aux mairies dans les réformes, en ce qui concerne le secteur de l’eau.
« Nous sommes préoccupés par la gestion des ressources en eau et sur le retard observé dans la réalisation de certains projets », dira-t-il avant de rassurer de la bonne foi des maires en ce qui concerne la gouvernance.
Le président de l’Association nationale des communes du Bénin, Luc Sètondji Atrokpo, a affirmé que les réformes engagées par le Gouvernement dans le secteur de l’eau sont les bienvenues. Il a rassuré qu’aucun maire, aucun élu local ou responsable administratif au niveau local ne peut aller contre cette décision, car à la base, ils sont tous quotidiennement témoins de la misère des populations.
Aussi, a-t-il tenu à clarifier que la rencontre initiée par l’association pour discuter des réformes institutionnelles dans le secteur de l’eau vise à apporter la contribution des maires en tant qu’hommes et femmes de terrain, praticiens de la délivrance du service public d’approvisionnement en eau potable depuis plus d’une décennie.
Luc Sètondji Atrokpo a souhaité qu’à l’issue de la rencontre, les membres de l’Ancb puissent adresser au gouvernement leurs contributions pour une réussite sans ambages des réformes.
Le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, Dona Jean-claude Houssou, a rappelé que le programme d’actions du Gouvernement lancé le 16 décembre dernier et intitulé « Bénin révélé » a pris en compte tous les secteurs de l’économie nationale sur la base d’un diagnostic profond qui a révélé de graves insuffisances à divers niveaux.

Pour un accès à l’eau potable à tous

En ce qui concerne le département qu’il dirige, Jean-Claude Houssou a cité, entre autres, la mauvaise gestion et la faible capacité d’absorption des ressources financières, la faible capacité des intervenants, des difficultés de mobilisation des ressources en eau dans les zones de socle cristallin et des difficultés de construction d’infrastructures d’hydraulique villageoise dans les zones lacustres.
Il annoncé que pour mieux faire face aux enjeux et répondre efficacement aux défis, sept projets phares dont trois dans le secteur de l’eau et un ensemble de projets prioritaires ont été retenus.
Il est question de moderniser et développer l’exploitation responsable des ressources hydrologiques, donner accès à l’eau potable à l’ensemble de la population rurale et semi-rurale et développer les capacités de production et distribution en milieu urbain et périurbain.
Selon lui, les réformes institutionnelles annoncées dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable visent à mettre en place une Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rurale. Elle se chargera de la mise en œuvre des projets phares en matière de réalisation d’infrastructures hydrauliques, d’assurer une coordination effective et efficace des initiatives entre les acteurs, de renforcer les capacités des acteurs publics et privés en vue du développement des partenariats, mettre en place en liaison avec les communes des mécanismes adaptés de partenariat public-privé pour réaliser de nouveaux ouvrages, des extensions ou des réhabilitations ainsi que pour effectuer la distribution d’eau potable et la maintenance des infrastructures d’eau potable. Elle aura également pour mission de scinder la Société nationale des eaux (Soneb) en deux entités dont une société de patrimoine et une société de distribution?