La Nation Bénin...
A
Sompérékou, commune de Banikoara, les relais communautaires et agents de santé
communautaires qualifiés (Ascq) parient sur les aspects préventifs et curatifs
des soins de santé à la base. Ils marquent positivement leur terrain à la
lumière des résultats obtenus pour le bien-être des communautés. Leur
mobilisation contribue aux efforts conjugués du gouvernement à travers la ligne
’Fadec santé communautaire’’, de l’Unicef, du Fonds Muskoka, de Gavi, et
d’autres partenaires, tels que Kfw, l’Usaid, le Fonds mondial, l’Uf…
L’arrondissement
de Sompérékou, commune de Banikoara, pète la forme. Quelques années plus tôt,
avant l’avènement de la politique ‘’One health (une seule santé)’’, il était
presque livré à lui-même en ce qui concerne les connaissances basiques sur la
gestion durable d’une vie saine et le bien-être.
Dans
la localité, les messages de sensibilisation, les visites à domicile, les
suivis rigoureux des populations en matière de soins de santé, donnent du sens
au travail des relais communautaires et des agents de santé communautaire
qualifiés (Ascq). Le tandem se déploie au quotidien pour relever le niveau de
connaissances des populations sur les questions de soins de santé.
«
Le rôle des relais communautaires et des Ascq, c’est de contribuer à promouvoir
toutes les thématiques relevant du domaine des enfants et du bien-être
communautaire », soutient Noélie Guézo, chargée de la santé communautaire à
l’Unicef.
Expérimentés
dans leurs domaines respectifs, chaque acteur respecte son couloir
d’intervention afin d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés. Les premiers
se positionnent comme les répondants directs des communautés en ce qui concerne
le volet prévention tandis que les seconds viennent à la rescousse sur le volet
curatif à domicile.
Issifou
Moumouni, relais communautaire maîtrise son terrain. Sa mission, visiter
différents ménages pour s’assurer de l’état de santé de tous. Il communique
facilement avec les communautés sur tous les aspects de l’hygiène et de la
santé. Le cœur de sa cible, les enfants.
A
Sompérékou, comme dans d’autres arrondissements de Banikoara, les relais
communautaires sont présents sur différents fronts pour soutenir l’approche
‘’une seule santé’’, projet du gouvernement, appuyé par l’Unicef et plusieurs
partenaires.
Cette
approche se positionne comme une réponse diligente aux affections courantes.
Les sensibilisations à l’endroit des populations permettent de réduire les
maladies les plus fréquentes telles que le paludisme, les infections
respiratoires aiguës chez les enfants de moins de cinq ans, la diarrhée et la
conjonctivite, notamment pendant l’harmattan. Un motif de soulagement pour le
vieux Farouk Taïrou, père de famille. « Nous remercions le gouvernement pour
tous ses efforts à travers sa nouvelle politique de santé communautaire grâce à
laquelle les relais communautaires viennent dans nos ménages pour nous
prodiguer de précieux conseils en matière de santé. Autrefois, nous dépensions
beaucoup d’argent dans la santé, mais grâce à leur présence, la donne a changé
», témoigne l’octogénaire.
Intermédiaires hôpital et communautés
Les
relais communautaires servent d’interface entre les communautés et les centres
de santé. Depuis leur avènement, l’ignorance a cédé la place à la connaissance
au niveau des populations. « Depuis qu’ils sont là, nous avons moins de
difficultés à suivre nos soins hospitaliers. Il arrive parfois qu’ils nous
conduisent eux-mêmes vers les centres de santé en nous expliquant la conduite à
tenir pour le suivi des soins. Ils s’impliquent réellement dans la promotion de
notre bien-être », poursuit Farouk Taïrou.
Hors
des domiciles, on retrouve ces acteurs sur la place publique pour des causeries
éducatives. Ces séances consistent à regrouper des individus d’une communauté
dans un lieu public pour les entretenir sur une thématique donnée.
La
règle n’a pas varié, ce vendredi 20 décembre 2024, au village de Kégamarou. Au
milieu d’un groupe composé majoritairement de femmes, on retrouve Issifou
Moumouni entretenant sa cible sur l’importance de l’allaitement maternel
exclusif. Les participantes à sa séance explicative et démonstrative en sont
sorties outillées. « Le relais nous a montré la fréquence et la position que
les mères doivent adopter pour allaiter leurs bébés. Le bébé doit téter autant
de fois qu’il le désire », explique une femme en langue du milieu.
Une
nuance tout de même. Les relais communautaires ne sont pas des professionnels
de santé, mais ils ont une connaissance assez large de la santé communautaire
et opèrent comme de véritables chefs de terre sur leurs terrains respectifs.
Dans
l’organigramme, ils viennent après les agents de santé communautaire qualifiés
(Ascq) au niveau des arrondissements. Ceux-ci sont chargés de renforcer les
capacités des relais dans toutes les thématiques et ont à charge le volet
curatif des soins de santé de base.
Aliou
Sabi Bassè, agent de santé communautaire qualifié (Ascq) de l’arrondissement de
Sompérékou, est un agent dévoué.
«
Je suis infirmier. Mon travail consiste à superviser les relais communautaires.
Nous assurons la bonne évolution du continuum de soins dans les centres de
santé et en communauté. Nous prenons en charge les cas simples de maladie dans
les rangs des enfants de moins de cinq ans en communauté sur la base du constat
(diagnostic) du relais communautaire », explique-t-il.
Sompérékou
compte 46 relais communautaires sous sa responsabilité. Son objectif, parvenir
à les superviser tous avant chaque fin du mois et superviser huit séances de
causeries éducatives. « Il m’arrive de
faire des visites inopinées dans certaines maisons pour constater le travail
des relais communautaires tout en évaluant leur qualité », poursuit-il.
Le
deuxième volet de son travail consiste à faire le suivi groupé des relais
communautaires tous les mois. Dans le cadre de la santé communautaire, un suivi
groupé permet de réunir tous les acteurs de la politique ‘’une seule santé’’,
(approche promue par le gouvernement, qui regroupe les acteurs de la santé
humaine, animale, environnementale et sociale), dans un seul endroit afin de
discuter des évolutions et des défis de la santé communautaire.
«
Le suivi groupé renforce nos capacités. A cette rencontre, nous faisons un
inventaire de nos activités et énumérons les difficultés que nous rencontrons
sur le terrain ainsi que les approches de solutions », apprécie Katoumi Séko
Yo, relais communautaire à Kégamarou, arrondissement de Sompérékou.
Pour l’Unicef, l’approche ‘’One Health’’ bouscule les habitudes. « Après un an et demi de mise en œuvre de la politique de la santé communautaire, nous avons constaté que la fréquentation des centres de santé par les communautés a évolué, certaines pathologies ont régressé et la question de l’hygiène est prise au sérieux », se réjouit Noélie Guézo, chargée de la santé communautaire à l’Unicef.
Choix de développement sanitaire
C’est
en mai 2020 que le gouvernement a adopté la politique nationale de santé
communautaire. La plateforme reconnaît le lien étroit entre les personnes, les
animaux et l’environnement et prône une stratégie intégrée et unifiée contre
les menaces sanitaires, animales et des écosystèmes.
L’Unicef
est l’un des alliés de première heure. « L’Unicef s’est positionnée très tôt
pour accompagner le gouvernement. De six communes au départ (Malanville, Banikoara, Bembèrèkè, Sinendé,
Nikki et Kalalé), l’Unicef accompagne le gouvernement aujourd’hui dans tout le Borgou
et l’Alibori et dans quatre communes du Zou, avec l’aide d’autres partenaires
», détaille Noélie Guézo.
La santé communautaire permet de renforcer les systèmes de santé locaux tout en réduisant la charge des maladies. Approche essentielle pour atteindre l’objectif de la santé pour tous, elle nécessite un engagement fort du gouvernement, des partenaires au développement, des communautés elles-mêmes et de la société civile.
NB
: Production soutenue par l’Unicef dans le cadre de la mission « Presse en
urgence »