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Chine : un avion avec 132 personnes à bord s’écrase dans le sud-ouest du pays

International
Par   La Redaction, le 22 mars 2022 à 07h37
Un Boeing 737-800 s’est écrasé près de la ville de Wuzhou, dans la région du Guangxi, selon la télévision publique chinoise qui n’a pas fourni de bilan dans l’immédiat. Un Boeing 737-800 avec à son bord 132 personnes s’est écrasé lundi 21 mars dans le sud de la Chine, un accident qui pourrait s’avérer le plus meurtrier depuis 1994 dans ce pays où la sécurité aérienne s’est grandement améliorée. Les actions de Boeing ont d’ailleurs chuté de 5,6 % à 182,06 dollars en milieu de matinée. Le titre était le plus grand perdant du Dow Jones. Aucun bilan des victimes n’avait été publié lundi soir heure de Pékin plus de six heures après la catastrophe qui a suscité une réaction à chaud du président Xi Jinping, inhabituelle pour un dirigeant chinois. Mais à l’examen des données de l’accident, il semblait peu probable que quiconque ait pu en réchapper vivant. Dans un communiqué, la compagnie aérienne, China Eastern Airlines, a «rendu hommage» aux «morts» de la catastrophe. Selon le site spécialisé FlightRadar24, l’appareil a perdu en l’espace de trois minutes près de 26 000 pieds (7925 m) avant de disparaître des écrans radar après 14 h 22 locales (07 h 22 en France). Le vol MU5735 de la compagnie shanghaïenne China Eastern Airlines avait décollé peu après 13 h 00 locales (6 h 00 en France) de la métropole de Kunming (Sud-Ouest). Il avait pour destination Canton (Sud), à quelque 1300 km. «Sous le choc» Le 737-800, qui transportait 123 passagers et neuf membres d’équipage, a «perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou» dans la région montagneuse du Guangxi, a indiqué l’administration chinoise de l’aviation civile (Caac). Une vidéo diffusée par des médias chinois fait apparaître un avion piquant verticalement du nez, mais l’Afp n’a pas été en mesure à ce stade de vérifier son authenticité. L’avion «a été pulvérisé», a raconté un riverain à un média local. L’accident a «provoqué un incendie» dans la montagne, a indiqué la télévision publique Cctv, qui a diffusé des images des pompiers se dirigeant vers le site de l’accident à travers une zone montagneuse et arborée. Les secours ont éteint les flammes. «Tous les habitants ont pris l’initiative d’aider les secours. Tout le monde s’est rendu dans la montagne», a déclaré par téléphone à l’Afp une commerçante du nom de Tang Min, installée à environ quatre km du lieu de l’impact. Le président Xi Jinping s’est dit «sous le choc» après l’accident, a rapporté l’agence Chine nouvelle. L’homme fort de Pékin a appelé à «déterminer au plus vite les causes de l’accident». Depuis les États-Unis, Boeing a dit s’efforcer «de réunir davantage d’informations». Selon le média financier Yicai, China Eastern a décidé sans attendre les résultats de l’enquête de suspendre tous ses 737-800 à compter de mardi. La compagnie n’était pas joignable pour commenter ces informations. A l’aéroport de Canton, les proches des passagers, certains en pleurs, ont été rassemblés dans une salle d’attente dédiée, a constaté l’Afp. Une femme a raconté à des médias locaux qu’elle aurait dû initialement se trouver à bord de l’avion accidenté, mais qu’elle avait décidé à la dernière minute de prendre un vol partant plus tôt. Elle attendait «des nouvelles» en revanche de sa sœur et de quatre amis. Un homme, Ye, a indiqué à l’Afp qu’un collègue était à bord. «Quand nous avons appris la nouvelle... nous l’avons continuellement appelé durant des heures, mais n’avons jamais réussi à le joindre», a-t-il raconté. Catastrophes rares en Chine Les accidents d’avion sont relativement rares en Chine, un pays où le trafic aérien s’est considérablement développé ces dernières décennies et où les mesures de sécurité sont généralement strictes. Le dernier accident majeur dans le pays remontait à août 2010. Un vol de la compagnie chinoise Henan Airlines s’était alors écrasé dans le Nord-Est du pays et avait fait une quarantaine de morts. Le bilan le plus lourd pour un vol commercial date de 1994. Un Tupolev 154 de China Northwest Airlines s’était écrasé peu après son décollage de Xi’an (Nord), tuant les 160 personnes à bord. De très nombreux passagers chinois avaient par ailleurs péri en mars 2014 lors de la disparition énigmatique du vol MH370 de la Malaysian Airlines, à destination de Pékin. La catastrophe aérienne de lundi est un nouveau coup dur pour Boeing en Chine. En mars 2019, le pays avait été le tout premier au monde à ordonner à ses compagnies de suspendre les vols des appareils 737 Max pour des raisons de sécurité. L’annonce avait fait suite à deux accidents en quelques mois à l’étranger, qui avaient fait 346 morts. Près de trois ans après ces déboires, le régulateur chinois avait finalement levé en décembre dernier son interdiction de vol pour le Boeing 737 Max. On ignore si ces appareils ont à nouveau repris leurs vols commerciaux en Chine. Cette décision était très attendue par Boeing, dont la Chine est un important marché. Le régulateur conditionnait notamment le retour du 737 Max dans le ciel chinois à des modifications techniques sur les avions, afin de garantir la sécurité des vols. La Chine a été le dernier grand pays à lever l’interdiction de vol pour cet appareil.   AFP